Digitale Ausgabe

Download
TEI-XML (Ansicht)
Text (Ansicht)
Text normalisiert (Ansicht)
Ansicht
Textgröße
Originalzeilenfall ein/aus
Zeichen original/normiert
Zitierempfehlung

Alexander von Humboldt: „Copie d’une lettre écrite de Cumana, le 16 octobre 1800 (24 vendemiaire an 9). Humboldt au citoyen Fourcroy, membre de l’institut national“, in: ders., Sämtliche Schriften digital, herausgegeben von Oliver Lubrich und Thomas Nehrlich, Universität Bern 2021. URL: <https://humboldt.unibe.ch/text/1801-Extrait_d_une_lettre_de_M_Humboldt_au_C-02> [abgerufen am 26.04.2024].

URL und Versionierung
Permalink:
https://humboldt.unibe.ch/text/1801-Extrait_d_une_lettre_de_M_Humboldt_au_C-02
Die Versionsgeschichte zu diesem Text finden Sie auf github.
Titel Copie d’une lettre écrite de Cumana, le 16 octobre 1800 (24 vendemiaire an 9). Humboldt au citoyen Fourcroy, membre de l’institut national
Jahr 1801
Ort Paris
Nachweis
in: Gazette Nationale ou le Moniteur Universel 247 (7 Prairial an 9 [27. Mai 1801]), S. 1031.
Postumer Nachdruck
Humboldt. Correspondance inédite scientifique et littéraire, herausgegeben von Jean Bernard Marie Alexandre Dezos de La Roquette, 2 Bände, Paris: E. Ducrocq 1865/1869, Band 1, S. 102–111.

Lettres américaines d’Alexandre de Humboldt (1798–1807), précédées d’une Notice de J.–C. Delamétherie et suivies d’un choix de documents en partie inédits, publiés avec une introduction et des notes par le E.T. Hamy, Paris [1905], S. 79–86.

Alejandro de Humboldt. Cartas americanas. Compilación, prólogo, notas y cronología Charles Minguet. Traducción Marta Traba, Caracas 1980, S. 53–58 [span. Übersetzung].

Alexander von Humboldt, Briefe aus Amerika 1799–1804, herausgegeben von Ulrike Moheit, Berlin: Akademie 1993, S. 100–105.
Sprache Französisch
Typografischer Befund Antiqua; Spaltensatz; Auszeichnung: Kursivierung; Fußnoten mit Ziffern.
Identifikation
Textnummer Druckausgabe: II.10
Dateiname: 1801-Extrait_d_une_lettre_de_M_Humboldt_au_C-02
Statistiken
Seitenanzahl: 1
Spaltenanzahl: 3
Zeichenanzahl: 14617

Weitere Fassungen
Extrait d’une lettre de M. Humboldt, au C. Fourcroy (Paris, 1801, Französisch)
Copie d’une lettre écrite de Cumana, le 16 octobre 1800 (24 vendemiaire an 9). Humboldt au citoyen Fourcroy, membre de l’institut national (Paris, 1801, Französisch)
Letter from C. Humboldt to C. Fourcroy, Member of the French National Institute (London, 1801, Englisch)
Copie van een Brief, geschreven van Cumana, den 16den October 1800 (24 Vendem. an 9.) (Haarlem, 1801, Niederländisch)
Copie d’une lettre écrite de Cumana, le 16 Octobre 1800 (24 Vendémiaire an 9) (Brüssel, 1801, Französisch)
Copia de una carta de Cumaná del 24 Vendimiario, año 8º̣ (16 de Octubre de 1800), inserta en el Monitor ó Gazeta nacional de Francia del 7 Prairial, año 9º̣ (27 de Mayo de 1801); traducida en el Real Estudio de Mineralogía por D. Vicente Gonzalez del Reguero. Humboldt al ciud. Fourcroy, miembro del Instituto nacional (Madrid, 1801, Spanisch)
Extrait d’une lettre de M. Humboldt, au C. Fourcroy (Paris, 1801, Französisch)
Auszug aus einem Briefe des Hrn. v. Humboldt an Hrn. Fourcroy (Weimar, 1802, Deutsch)
Выписка изъ письма Гумбольда къ Г-ну Фуркруа. Изъ Куманы отъ 16 го Октября 1800 го года [Vypiska iz pisʹma Gumbolʹda k G-nu Furkrua. Iz Kumany ot 16 go Oktjabra 1800 go goda] (Sankt Petersburg, 1803, Russisch)
Выписка изъ письма Гумбольда къ Г-ну Фуркруа. Изъ Куманы отъ 16 Октября 1800 года [Vypiska iz pisʹma Gumbolʹda k G-nu Furkrua. Iz Kumany ot 16 Oktjabra 1800 goda] (Sankt Petersburg, 1806, Russisch)
|1031| |Spaltenumbruch|

Copie d’une lettre écrite de Cumana, le 16 octobre 1800 (24 vendemiaire an 9.) Humbolt au citoyen Fourcroy, membre de l’institutnational.

La prise de l’île de Curaçao par les anglais etles américains, a forcé l’agent de la république,le citoyen Bressot et le général Jeannet de rembar-quer leurs troupes pour se replier sur la Guade-loupe. C’est le manque de vivres qui les a engagésd’entrer dans le port de Cumana; et quoiqu’ilsn’y restent que 24 heures, je verrai si je pourrairamasser quelques objets qui pourront fixer votreattention, et qui vous parviendront par cette voie.Vous connaissez assez la nature de mon voyage,les difficultés et les frais d’un transport au milieud’un vaste continent, pour savoir que mon butest plutôt d’amasser des idées que des choses. Unesociété de naturalistes, envoyée par un gouverne-ment, accompagnée de peintres, d’empailleurs,de collecteurs..... peut et doit embrasser tout le détail de l’histoire naturelle descriptive. Un hommeprivé qui, avec une fortune médiocre, entreprendle voyage autour du Monde, doit se borner auxobjets d’un intérêt majeur. Etudier la formationdu globe et des couches qui le composent, ana-lyser l’atmosphere, mesurer avec les instrumens lesplus délicats son élasticité, sa température, sonhumidité, sa charge électrique et magnétique,observer l’influence du climat sur l’économie ani-male et végétale, rapprocher en grand la chimiede la phisiologie des êtres organisés, voilà le tra-vail que je me suis proposé. Mais sans perdre devue ce but principal de mon voyage, vous con-cevez facilement, mon digne ami, qu’avec beau-coup de volonté et un peu d’activité, deux hommesqui parcourent un continent inconnu, peuvent enmême tems rassembler bien des choses, faire biendes observations de détail. Depuis les seize mois que nous avons parcourule vaste terrein situé entre la côte, l’Orénoque,la Riviere Noire (Rio-nigro) et l’Amazone, le citoyen Bonpland a séché, avec les doubles, plus de sixmille plantes. J’ai fait avec lui, sur les lieux, desdescriptions de douze cents especes, dont une grandepartie nous ont paru des genres non décrits par Aublet, Jacquin, Mutis et Dombey. Nous avonsramassé des insectes, des coquilles, des bois deteinture; nous avons disséqué des crocodiles, deslamentins, des singes, des gymnotus electricus(dont le fluide est absolument galvanique et nonélectrique) et décrit beaucoup de serpens, de lézardset de poissons. J’ai dessiné nombre de ces objets. — Enfin j’oseme flatter que si j’ai péché, c’est plutôt par ignoranceque par manque d’activité. Quelle jouissance, mondigne ami, que de vivre au milieu de ces richessesd’une nature aussi majestueuse et imposante! Levoilà donc enfin rempli le plus cher et le plusardent de mes desirs; au milieu des bois épais dela Riviere Noire; entouré de tigres et de crocodilesféroces, le corps meurtri par la piquûre des for-midables mosquitos et fourmis, n’ayant eu troismois d’autres alimens que de l’eau, des bananes,du poisson et du manioc; parmi les Indiens Oto-maques qui mangent de la terre, ou sur les bordsdu Casiquiare (sous l’équateur) où en cent trentelieues de chemin on ne voit aucune ame humaine;dans toutes ces positions embarrassantes, je ne mesuis pas repenti de mes projets. Les souffrancesont été très-grandes, mais elles n’étaient que mo-mentanées. Quand je partis d’Espagne, je comptais passerdirectement au Mexique, de-là au Pérou, aux îlesPhilippines..... Une fievre maligne qui éclata surnotre frégate, m’engagea de rester sur cette côte del’Amérique méridionale, et voyant la possibilitéqu’il y avait de pénétrer d’ici dans l’intérieur, j’aientrepris deux voyages, l’un dans les missions desIndiens Chaymas du Paria, et l’autre dans ce vastepays situé au nord de l’Amazone, entre le Popayanet les montagnes de la Guyane française. Nousavons passé deux fois les grandes Cataractes del’Orénoque, celles des Atures et Maypure, (lat. 5°,12′ et 5°, 39′ long. oc. dép. de Paris, 4 d. 43′ et 4′,41′, 40″). Depuis la bouche du Guaviare et lesrivieres de Atabapo, Temi et Tuamini j’ai faitporter ma pirogue par terre jusqu’à la Riviere Noire:nous suivîmes à pied par les bois de Hevea, deCinchona, de Winterana Canella.... Je descendisle Rio-nigro jusqu’à Saint-Carlos (1) pour en déter- |Spaltenumbruch|miner la longitude par le garde tems de L. Berthoud,dont je suis encore très-content. Je remontai Casi-quiare habité par les Ydapaminores qui ne mangentque des fourmis sechées à la fumée. Je pénétrai auxsources de l’Orénoque jusqu’au de-là du volcan deDuida, ou jusqu’où la férocité des indiens Guaicaset Guaharibos le permet, et je redescendis toutl’Orénoque, par la force de son courant, jusqu’à lacapitale de la Guyane, 500 lieues en 26 jours (endécomptant les jours de relâche). Ma santé a résisté à ces fatigues d’un voyage deplus de 1300 lieues; mais mon pauvre compagnon,le cit. Bonpland a failli devenir victime de son zeleet de son dévoûment pour les sciences. Il eut aprèsnotre retour une fievre accompagnée de vomisse-mens dangereux, dont il guérit cependant très-promptement. L’Amazone est habitée depuis 200 ans par deseuropéans; mais à l’Orénoque et à la Riviere Noire,il n’y a que 30 ans que les européans ont osé fairequelques établissemens au-delà des Cataractes. Ceuxqui existent ne comprennent pas 1800 indiens depuisle 8°. jusqu’à l’équateur, et il n’y a d’autres blancsque 6 à 7 moines missionnaires qui nous ont facilitéle voyage autant qu’ils ont pu. Depuis la capitale de la Guyane (Saint-Thomé,lat. 8°, 8′, 24″, long. 4°, 25′, 2″), nous traver-sâmes encore une fois le grand désert, que l’onappelle Elanos, habité par des bœufs et des che-vaux sauvages. Je suis occupé à former la carte despays que j’ai parcourus. J’ai le bonheur d’avoir 54endroits où j’ai fait des observations astronomiques.J’ai observé à Caraccas, à Cumana et au Tuy unedouzaine d’éclipses des satellites de Jupiter, l’éclipsedu soleil du 6 brumaire an 8. Avec ces moyens et lechronometre, je me flatte de donner au jour une carteassez exacte. D’ici nous nous embarquons à la finpour la Havane, d’où nous suivons pour le Mexique.Voilà, mon digne ami, le récit de mes travaux. Jesais que vous, les Chaptal, les Vauquelin, les Guyton..... que vous tous, vous vous intéressez àmon sort; c’est pour cela que je ne crains pas devous ennuyer. Nous sommes ici presque sans aucune commu-nication avec l’Europe. J’ai essayé souvent de vousécrire, comme à nos amis les citoyens Vau-quelin et Chaptal; je vous ai envoyé quelquesexpériences sur l’air, et la cause des miasmes; j’aienvoyé aux citoyens Delambre et Lalande desextraits de mes petites observations astronomiques...Rien de tout cela ne vous serait-il parvenu? Parle consul de la république à Saint-Thomas, nousvous avons envoyé le lait d’un arbre que les indiensnomment la vache, parce qu’ils en boivent le lait,qui n’est pas du tout nuisible, mais très-nourris-sant. A l’aide de l’acide nitrique, j’en ai fait ducaoutchouc, et j’ai mêlé de la soude à celui queje vous ai destiné, le tout d’aprés les principesque vous avez fixé vous-mêmes. Au mois de nivôse an 8, nous avons envoyépar la corvette el-Philippina, une collection degraines que nous avons faite pour le Jardin desPlantes à Paris. Nous avons su qu’elle est arrivée,et doit être parvenue aux citoyens Jussieu et Thouin par la voie de l’ambassadeur de la république à Madrid. Avec le parlementaire que l’on attendici de la Guadeloupe, le musée recevra d’autresobjets; car aujourd’hui nous devons nous bornerà vous présenter quelques produits pour l’analysechimique. J’ai cherché d’abord à vous procurer le curare oule fameux poison des indiens de la Riviere Noire,dans toute sa pureté. J’ai fait tout exprès un voyageà la Esmeralda pour voir la liane qui donne ce suc;(malheureusement nous l’avons trouvé sans fleurs):et pour voir fabriquer ce poison par les indiens Ca-tarapeni et Maquiritares. Je vous donnerai uneautre fois (l’agent presse trop de partir) une des-cription plus ample; j’ajoute seulement que je vousenvoie le curare dans la boîte de fer blanc (1), et lesrameaux de la plante maracury qui donne le poi-son. Cette liane croît peu abondamment entre lesmontagnes granitiques de Guandja et Yumariquin,à l’ombre des Théobromacacao et des Caryocar. Onen enleve l’épiderme, on fait une infusion à froid(on exprime d’abord le suc; on laisse reposer del’eau sur l’épiderme déjà à demi exprimé, puis onfiltre l’infusion.) La liqueur filtrée est jaunâtre; onla cuit, on la concentre par corporation et ins-pissation à la consistance d’une mélasse. Cette ma-tiere contient déjà le poison même; mais n’étantpas assez épaisse pour en enduire les fleches, onla mêle avec le suc glutineux d’un autre arbre queles indiens nomment kiracaguero: ce mêlangese cuit de nouveau jusqu’à ce que le tout se réduiseà une masse brunâtre. Vous savez que le curare est pris intérieurement comme remede stomachal;il n’est nuisible qu’en contact avec le sang qu’ildésoxide. Il n’y a que quelques jours que j’ai com-mencé de travailler sur lui, et j’ai vu qu’il décom-pose l’air atmosphérique. J’ose vous prier d’essayers’il désoxide les oxides métalliques, si les expérien-ces de Fontaine sont bien faites.... J’ajoute au curare et maracury encore le da-piche, le leche de Pindare et la terre des Oto- |Spaltenumbruch| maques. Le dapiche est un état de la gommeélastique qui vous est sans doute inconnu. Nousl’avons découvert dans un endroit où il n’y apas de hevea, dans les marais de la montagne deJavita (lat. 2° 5′) marais fameux par les terriblesserpens Boa qu’ils nourrissent. Nous trouvâmes chez les indiens Poimisanos etParagini, des instrumens de musique faits avecdu caoutchouc, et les habitans nous dirent qu’ilse trouvait dans la terre. Le dapiche ou zapirest vraiment une masse spongieuse, blanche, quel’on trouve sous les racines de deux arbres quinous ont paru de nouveau genre et dont nous don-nerons des descriptions un jour, le Jacio et la Cur-vana. Le suc de ces arbres est un lait très-aqueux;mais il parait que c’est une de leurs maladies, deperdre ce suc par les racines; cette hémoragie faitpérir l’arbre, et le lait se coagule dans la terrehumide, sans contact, avec l’air libre. Je vousenvoie le dapiche même et une masse de caout-chouc faite du dapiche (prononcez dapitsche)simplement en l’exposant ou le fondant au feu.Cette substance et le lait de la vache jetterontpeut-être, entre vos mains, un nouveau jour surune matiere aussi curieuse sous le rapport phy-siologique. Le leche de Pindare est le lait seché d’un arbrepindare, qui est un vernis blanc naturel. On en-duit de ce lait, lorsqu’il est frais, des vases, destucuma.... Il seche vite, et c’est un vernis très-beau; malheureusement il jaunit lorsqu’on le secheen grande masse, et c’est ainsi que je vous l’envoie. La terre des Otomaques... Cette nation hideusepar les peintures qui défigurent son corps, mangelorsque l’Orénoque est très-haut, et que l’on n’ytrouve plus de tortues, pendant trois mois, rien oupresque rien que de la terre glaise. Il y a des indi-vidus qui mangent jusqu’à une livre et demie deterre par jour. Il y a des moines qui ont prétenduqu’ils mêlaient la terre avec le gras de la queue ducrocodile; mais cela est très-faux. Nous avons trouvéchez les Otomaques des provisions de terre purequ’ils mangent; ils ne lui donnent d’autre prépa-ration que de la brûler légérement et de l’humecter.Il me paraît très-étonnant que l’on puisse être ro-buste et manger une livre et demie de terre, tandisque nous voyons quel effet pernicieux produit laterre chez les enfans; cependant mes propres expé-riences sur les terres et leurs propriétés, de décom-poser l’air lorsqu’elles sont humectées, me font entre-voir qu’elles peuvent être nourrissantes, c’est-à-direagir par des affinités. J’ajoute; parce que cela me tombe entre lesmains, pour le muséum, la tabatiere des mêmesOtomaques et la chemise d’une nation voisine desPiraoas. Cette tabatiere n’est pas des plus petites,comme vous voyez. C’est un plat sur lequel onmet un mêlange du fruit rapé et pourri d’unmimosa, avec du sel et de la chaux vive. L’O-tomaque tient le plat d’une main, et de l’autreil tient le tube dont les deux bouts entrent dansses narines pour respirer ce tabac stimulant. Cetinstrument a un intérêt historique; il n’est communqu’aux Otomaques et aux Oméguas, où Lacon-damine le vit à deux nations qui sont à présentà 300 lieues de distance l’une de l’autre. Il prouveque les Oméguas qui sont (selon une traditionancienne) venus du Guaviare, descendent peut-être des Otomaques, et que la ville de Manoaa été vue par Philippe de Vure, entre Meta etGuaviare. Ces faits sont intéressans, pour savoitd’où vient la fable du Dorado. La chemise dont un de mes gens a porté unelong-tems, est l’écorce de l’arbre Morima, à laquelleon ne donne aucune préparation. Vous voyez queles chemises croissent sur les arbres dans ce pays-là;aussi est-ce tout près du Dorado, où je n’ai vu decuriosités minérales que du talc et un peu detitanium. Il nous a été impossible de finir d’arranger lesgraines et les plantes de la Riviere Noire, que nousdestinons aux citoyens Thouin, Jussieu et Des-fontaines, qui ne m’auront pas tout à fait oublié.Nous avons des choses bien rares; par exemple,de nouvelles especes de befaria, de nouveauxgenres de palmes: tout cela partira sous peu,et soyez sûr que les intéréts du Muséum ne serontpas perdus de vue. Hélas! le capitaine Baudin estparti, et nous sommes ici! Cela est bien dur etbien triste. Peut-être le trouverons-nous dans la merdu Sud. J’ose vous prier de faire renaître mon souvenir auprès des respectables membres de l’institut national.Mes respects aux citoyens Bertholet, Chaptal, Vau-quelin, Guyton, Jussieu, Desfontaines, Halley, Delambre, Laplace, Cuvier.... Dans la lettre quej’envoie au cit. Delambre, j’ai oublié une éclipseque je vous prie de lui ajouter. P. S. Répétez de grace mes prieres auprès dubureau des longitudes pour les connaissances des tems.Je pleure la mort du général Desaix, qui mevoulut du bien. Quelle perte pour la république etl’humanité entiere!

(1) L’erreur en latitude (carte de d’Anville) est de plus dedeux degrés. On n’y est jamais venu avec des instrumens astro-nomiques.(1) Cette boîte et les divers objets annonces ici ne sont pointparvenus encore au citoyen Fourcroy.