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Alexander von Humboldt: „Hauteur des montagnes d’Himalaya“, in: ders., Sämtliche Schriften digital, herausgegeben von Oliver Lubrich und Thomas Nehrlich, Universität Bern 2021. URL: <https://humboldt.unibe.ch/text/1825-De_quelques_phenomenes-2-neu> [abgerufen am 26.04.2024].

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https://humboldt.unibe.ch/text/1825-De_quelques_phenomenes-2-neu
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Titel Hauteur des montagnes d’Himalaya
Jahr 1825
Ort Paris
Nachweis
in: Nouvelles annales des voyages, de la géographie et de l’histoire, ou recueil [...] 26 (1825), S. 264–267.
Sprache Französisch
Typografischer Befund Antiqua; Auszeichnung: Kursivierung; Fußnoten mit Ziffern.
Identifikation
Textnummer Druckausgabe: IV.50
Dateiname: 1825-De_quelques_phenomenes-2-neu
Statistiken
Seitenanzahl: 4
Zeichenanzahl: 7455

Weitere Fassungen
De quelques phénomènes physiques et géologiques qu’offrent les Cordillères des Andes de Quito et la partie occidentale de l’Himalaya (Lu à l’Académie des Sciences, séances des 7 et 14 mars 1825) (Paris, 1825, Französisch)
Hauteur des montagnes d’Himalaya (Paris, 1825, Französisch)
Von einigen physischen und geologischen Phänomenen, welche die Cordillera de los Andes bei Quito und der westliche Theil des Himalih-Gebirges darbieten. (Eine Denkschrift, welche der Akademie der Wissenschaften von Hrn. Alex. v. Humboldt in den Sitzungen vom 7ten und 14ten März 1825 vorgetragen ist) (Weimar, 1825, Deutsch)
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Hauteur des montagnes d’Himalaya.

M. de Humboldt a lu, le 7 et le 15 mars 1825, à l’académiedes sciences, un mémoire d’où nous tirons les passagessuivans: «Voici les données les plus positives auxquellesje me suis arrêté conjointement avec M. Colebrook, dansun mémoire que je prépare pour la Société asiatique. «Il faut distinguer entre les sommets dont la hauteur aété déterminée par des opérations trigonométriques qui nelaissent rien à désirer, et quelques sommets plus élevésencore, dont la mesure ne se fonde que sur des angles dehauteur, et des relèvemens pris dans des lieux dont laposition astronomique, et par conséquent la différence enlatitude et en longitude paroissoient suffisammentconnues (1). A la première classe appartient le Jawahir,
(1) MM. Herbert et Hodgson s’expriment avec beaucoup de pré-cision sur cette différence entre la certitude des mesures du Iawahir
|265| situé par les 30° 22′ 19″ de latitude au sud-ouest du lacsacré de Manassarowar; à la seconde classe, le Dhawalagiri ou Mont-Blanc (car en sanscrit dhawala signifie blanc, et giri montagne), au sud-est du Lac Sacré par les 28° 40’ delatitude. Le Jawahir a 7,848 mètres (4,026 toises), le Dhawalagiri 8,556 mètres (4,390 toises) de hauteur. Enadoptant le résultat de ma mesure du Chimborazo (6,530mètres), on trouve que le sommet de l’Himalaya, mesuréavec le plus de précicion, est de 1,318 mètres; le sommetmesuré par approximation de 2,026 mètres, plus élevé quele Chimborazo. Dans la mesure du Jawahir (qui est le PicA. n° 2, relevé de la plate-forme du temple de Surkandra,et le Pic n° 14 du tableau de hauteurs publié par le capi-taine Webb) (1), les résultats obtenus par MM. Hodgsonet Herbert ne changeroient encore que de 136 mètres, sila réfraction oscilloit dans les limites extrêmes de 1 11 et 2 20 , tandis que des observations directes ont prouvé que,sous cette zone et à cette hauteur, elles se soutiennent assezgénéralement entre 1 16 à 1 16 . La hauteur du Dhawalagiriest dépendante d’un plus grand nombre d’élémens in-certains, de la position astronomique des lieux en longitudeet en latitude, des azimuths et de la réfraction; cependant
et de Dhawalagiri: «On ne connoît, disent-ils, aucune hauteur despics plus au sud-est de lat. 29° 49′ 43″, et long. 81° 2′ à l’est deGreenwich.» (Asiat. Res., tom. 14, p. 89.) Ges habiles observateursexcluent par censéquent les mesures trigonométriques qui ne sontpas fondées sur des hases directement mesurées.(1) Le capitaine Webb donne à ce pic, n° 4, la hauteur de25,669 pieds anglois, en le plaçant lat. 30° 21′ 51″, long. 79° 48′ 31″à l’est de Greenwich (Asiat. Res., vol. 13, p. 306). MM. Herbert etHodgson le font, lat. 30° 22′ 19′, long. 79° 52′ 22″. On lui attribuoitd’abord 25,519 pieds anglois (Asiat. Res., tom. 14, p. 311-316), etpuis 25,749 pieds anglois;—4,026 toises, parce que la hauteur duplateau de Belville fut d’abord supposée de 858 pieds, et, par desobservations barométriques plus exactes, de 1,013 pieds au-dessusdu niveau de la mer. Il y a trois pics d’une hauteur prodigieuse quise suivent dans la direction du sud-ouest au nord-est, que l’on voit dela plate-forme du temple de Surkandra. Ces pics sont désignés, dansla carte de M. Herbert, par les noms de Jawahir Peaks, A n° 1, An° 2 et A n° 3 ou P. C’est le pic intermédiaire qui est le plus élevéde tous. Plus au nord-ouest, paroissent les montagnes colossales deKadarnath et de Iamnautri.
|266| deux mesures successives des capitaines Webb et Blakedont nous possédons tous les détails, offrent à peine unedifférence de 150 mètres.
«Le Dhawalagiri, appelé aussi par corruption Dhoula-gir ou Gasakoti, donne naissance, sur sa pente méridionale,à la rivière Ghandaki (1). C’est sur les bords de cetterivière qu’on recueillit, dans un schiste de transition, lesfameuses cornes d’Ammon (salagrana) que les croyansparmi les Hindous regardent comme des images de l’incar-nation de Vishnou pendant le cataclysme des grandes eaux.En plaçant le Puy-de-Dôme sur le Chimborazo, on aura lahauteur du Dhawalagiri. En contemplant du fond desplaines et des sillons que couvrent nos cultures, les sommetsdes Alpes et des Cordillères, nous sommes d’abord frappésde la différence prodigieuse qu’offre la hauteur des mon-tagnes; nous oublions qu’une planète voisine, dont le ni-vellement du sol a été entreprise dans toute la surfacevisible aux habitans de la terre, présente ces mêmes mer-veilles et de plus grandes encore. Fondés sur des analogiesqui ne sont qu’apparentes, nous nous formons une idéevague du maximum de hauteur que les cimes de notre globepeuvent atteindre, comme s’il nous étoit donné de mesurerles forces élastiques qui ont soulevé la croûte oxidée denotre planète: comme si l’action qui a produit, sur descrevasses, ces murs rocheux que nous appelons les Alpeset les Pyrénées, avoit limité les forces qui ont agi sous lachaîne des Andes et de l’Himalaya, sous Mowna-Roa et lePic de Ténériffe. Pourquoi ne découvriroit-on pas un jour,au nord de l’Himalaya, entre cette chaîne et celle duZungling ou entre la chaîne du Zungling et celle deThianschan ou Montagnes célestes, des sommets qui seroientsupérieurs au Dhawalagiri comme celui-ci l’est au Chim-borazo, et le Chimborazo au Mont-Blano? Même les êtresorganisés nous offrent cette variété prodigieuse de grandeur.
(1) Asait. Res., vol. 12, p. 266; Journ. of the Royal Inst., vol. 11,p. 204. La longitude de Dhawalagiri est de 83° 20′ à l’est de Green-wich; sa hauteur est de 28,077 pieds anglois=8,556 mètres=4,390toises. Les premiers relèvemens avoient donné, dans les hypothèses dedistance et de réfraction les plus défavorables, un minimum de 26,862pieds anglois.
|267| Lorsque je fis connoître la fleur de l’ Aristolochia cordiflora de 18 pouces de diamètre, on ne se doutait pas de l’exis-tence du Rafflesia dont la fleur a 3 pieds d’ouverture.
«La géognosie a ses élémens numériques comme toutesles sciences qui traitent de la configuration et de l’étenduedes chaînes de montagnes et des bassins, de la distributiondes êtres organisés, des causes qui modifient les inflexionsdes lignes isothermes. Dans un mémoire géologique, quej’aurai bientôt l’honneur de présenter à l’Académie, j’ex-poserai quelques propriétés remarquables de ces élémensnumériques, relatives aux points culminans et à l’aire dela section horizontale des chaînes. Il suffit d’annoncer icique le rapport de la hauteur moyenne des crêtes est à celledes cimes les plus élevées dans les Pyrénées comme1:1 1 2 , dans les Alpes=1:2, dans les Andes et l’Himalaya=1:1 8 10 . En Amérique, un seul système de montagnes,celui des Andes, réunit, dans une zone étroite et longue detrois mille lieues, tous les sommets qui ont plus de 2,700mètres de hauteur, tandis qu’en Europe, même en con-sidérant (d’après des vues trop systématiques) les Alpeset les Pyrénées comme une seule ligne de faîte, on trouveencore sporadiquement bien loin de cette ligne ou arêteprincipale (dans la Sierra-Nevada de Grenade, en Sicile,en Grèce, dans les Apennins, peut-être aussi en Portugal),des cimes de 1,900 et 3,500 mètres de hauteur. Cette dis-tribution inégale des points culminans, tantôt isolés ousporadiques au milieu des bassins des mers et des plainescontinentales, tantôt réunis en groupes ou alignés par files,a des rapports avec la forme et la masse des terres qui (enles comparant au fond de l’Océan) ne sont elles-mêmesque de vastes plateaux.»