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Alexander von Humboldt: „Voyage en Norvège et en Laponie etc., par M. de Buch, etc.“, in: ders., Sämtliche Schriften digital, herausgegeben von Oliver Lubrich und Thomas Nehrlich, Universität Bern 2021. URL: <https://humboldt.unibe.ch/text/1816-Introduction-3-neu> [abgerufen am 26.04.2024].

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Permalink:
https://humboldt.unibe.ch/text/1816-Introduction-3-neu
Die Versionsgeschichte zu diesem Text finden Sie auf github.
Titel Voyage en Norvège et en Laponie etc., par M. de Buch, etc.
Jahr 1816
Ort Paris
Nachweis
in: Journal général de la littérature de France 5 (1816), S. 150–151.
Sprache Französisch
Typografischer Befund Antiqua; Spaltensatz.
Identifikation
Textnummer Druckausgabe: III.30
Dateiname: 1816-Introduction-3-neu
Statistiken
Seitenanzahl: 2
Spaltenanzahl: 4
Zeichenanzahl: 5853

Weitere Fassungen
Introduction (Paris, 1816, Französisch)
Fragmens du Voyage en Norvège et en Laponie, par Mr. Léopold De Buch (Genf, 1816, Französisch)
Voyage en Norvège et en Laponie etc., par M. de Buch, etc. (Paris, 1816, Französisch)
|150||Spaltenumbruch|

Voyage en Norvège et en Laponie, etc., par M. de Buch, etc. (Voyezpour le développement du titre,l’adresse et le prix, le deuxièmecahier de ce Journal.)

Article deuxième (premier extrait). L’introduction qu’à la prière de l’Edi-teur de la traduction de ce Voyage, M.de Humboldt, a placée à la tête de cettetraduction, offre des rapprochemens très-piquans entre des climats si divergenspar leur latitude. Sans être déchiré par les feux souter-rains, sans offrir une végétation dontl’aspect diffère essentiellement de celuidu paysage sous la zône tempérée, lagrande Péninsule scandinave présentedans son extrémité boréale une réunionde phénomènes propres à frapper notreimagination par des impressions nouvel-les et contrastées. A la longue nuit d’unhiver dont la température moyenne des-cend à dix-huit degrés au-dessous dupoint de congellation, succède un été|Spaltenumbruch|pendant lequel, même par le soixante etdixième degré de latitude, le thermomè-tre s’élève souvent à l’ombre jusqu’àvingt-six ou vingt-sept degrés. Cetteceinture de glaces éternelles qui, sous lazône torride, se soutient à la hauteur dela cime du Mont-Blanc, atteint sur lescôtés du Finmark des collines à peinecinq ou six fois plus élevées que les clo-chers de nos grandes cités. Cependantmalgré le peu d’espace que, sur les Al-pes voisines du pôle, les frimats laissentun développement des êtres organisés,la plupart de ceux qui sont propres àcette région, atteignent un haut degréde vigueur et de force.... Après un longsommeil d’hiver, les arbres à feuilles hér-bacées, stimulés par les rayons solai-res, exhalent sans interruption, et pour-tant sans épuiser leurs forces vitales, unair éminamment pur.... L’effet de l’obli-quité des rayons du soleil est compensépar la longue durée du jour; et sous lecercle polaire, près de la limite des nei-ges perpétuelles, comme dans les forêtshumides de l’Orénoque, l’air est remplid’insectes malfaisans. Cependant tous cesphénomènes de la vie organique sont res-treints à un court espace de temps....L’existence des plantes qui embellissentla terre est comme bornée à l’existenced’un jour qui les voit naître et périr.... Au spectacle de ces changemens rapi-des dans le monde physique se joignentdes phénomènes d’un intérét moral. L’ex-trémité de l’Europe est habitée par unerace d’hommes essentiellement différentede celle qu’on trouve depuis le Caucasejusqu’aux colonnes d’Hercule, depuis legolfe de Bothnie jusqu’au sud du Pélo-ponèse. Les peuples d’origine barbare,slave, cimbrique, si différens dans leursmœurs et leur langage, appartiennentà cette grande portion de l’espèce hu-maine qu’assez improprement on appellela race du Caucase. Les traits qui carac-térisent cette race paraissent effacés dansles Lapons de l’Europe, les Esquimauxde l’Amérique et les Samoyèdes de l’Asiequi approchent sous quelques rapports |151||Spaltenumbruch|de la race mongole.... La moitié de l’A-frique réunit deux races également ex-posées à l’influence d’un climat brîlant,les Maures et les Nègres: de même l’ex-trémité de l’Europe offre à côté les unsdes autres les Finois agriculteurs et lesLapons nomades uniquement adonnés àla vie pastorale. Malgré l’énorme diffé-rence dans la constitution physique deces peuples, on ne saurait cependantrévoquer en doute que le dialecte de larace trapue dérive de la même sourceque ceux des Finois et des Estoniens.L’analyse de ces langues désignées sous ladénomination générale de langue schoudene s’arrête pas là où commence la dis-semblance des traits physionomiques: ily a plus encore, une des belles racesd’hommes qui habité l’Europe tempérée,les Madjars ou Hongrois offrent dansleur idiôme plusieurs rapports frappansavec le dialecte schoude des Lapons.Dans ce flux et reflux des peuples qui sesont subjugués mutuellement en Asie eten Europe, l’empire des langues s’estétendu par celui des armes et des lois.... Parmi les impressions diverses que faitnaître le tableau des régions septentrio-nales aucune n’est plus douce que cetaspect d’une prospérité croissante, de ceperfectionnement dans les institutionssociales, de cet adoucissement dans lesmœurs, et de cette culture de l’espritdont l’influence s’étend aujourd’hui aussiloin que le continent de l’Europe. Undemi-siècle ne s’est point encore écoulédepuis l’époque où l’on forma à Dront-heim un établissement pour les mis-sionnaires de Laponie, comme l’Espa-gne et le Portugal en ont depuis long-temps pour les tribus sauvages de l’A-mérique: l’état des Lapons même aéprouvé peu de changemens, mais lacivilisation a pénétré vers les côtes àtravers ces peuples grossiers et agrestes:M. de Buch nous apprend qu’à Rebrog,quatre degrés au-delà du cercle polaire,on trouve Corneille et Racine, et leschef-d’œuvres des poésies danoises. Heu-reux privilége du génie qui, à travers|Spaltenumbruch|les siècles et la différence des langues,fait entendre sa voix jusqu’aux confinsdu monde habité! Mais dans l’étude despeuples, comme dans la vie de l’homme,une pensée attristante se mêle presquetoujours à nos jouissances les plus dou-ces. Lorsque nous embrassous d’un coup-d’œil la Baltique et la Méditerranée, qu’onpeut considérer comme deux bassins demer intérieurs, nous voyons, pendant lasplendeur de l’empire romain, le nordde l’Europe, au-delà du Rhin et du Da-nube, plongé dans la barbarie, tandisque l’Egypte, la Cyrénaïque et la Mau-ritanie offrent des cités opulentes oùbrillent tous les arts de la Grèce et del’Italie. Aujourd’hui ces mêmes contréesde l’Afrique envahies par des hordes bel-ligérantes sont replongées dans l’igno-rance et la servitude: révolution funestequi semblerait prouver, si d’autres faitshistoriques ne s’opposaient pas à cettedoctrine, que depuis des milliers d’annéesl’étude de la civilisation est restée lamême sur le globe.