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Alexander von Humboldt: „Sur le nombre et la distribution géographique des volcans de la terre“, in: ders., Sämtliche Schriften digital, herausgegeben von Oliver Lubrich und Thomas Nehrlich, Universität Bern 2021. URL: <https://humboldt.unibe.ch/text/1858-A_von_Humboldts-4> [abgerufen am 26.04.2024].

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https://humboldt.unibe.ch/text/1858-A_von_Humboldts-4
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Titel Sur le nombre et la distribution géographique des volcans de la terre
Jahr 1859
Ort Genf
Nachweis
in: Bibliothèque universelle, revue suisse et étrangère. Archives des sicences physiques et naturelles 5:17–20 (1859), S. 74–77.
Sprache Französisch
Typografischer Befund Antiqua; Auszeichnung: Kursivierung; Tabellensatz.
Identifikation
Textnummer Druckausgabe: VII.150
Dateiname: 1858-A_von_Humboldts-4
Statistiken
Seitenanzahl: 4
Zeichenanzahl: 8816

Weitere Fassungen
A. von Humboldt’s neueste Arbeit über die Vulkane der Erde (Gotha, 1858, Deutsch)
Die Vulkane der Erde (Regensburg, 1859, Deutsch)
Die Vulkane der Erde (Nürnberg, 1859, Deutsch)
Sur le nombre et la distribution géographique des volcans de la terre (Genf, 1859, Französisch)
|74|

M. de Humboldt; Sur le nombre et la distribution géo-graphique des volcans de la terre.

Il nous a paru intéressant de reproduire ici le résumé que M. de Hum-boldt a publié dans le quatrième volume de son Cosmos, qui vient de pa-raître. Ce résumé est relatif au nombre des volcans maintenant en activitéà la surface du globe. Quelques auteurs avaient déjà traité ce sujet; d’a-près Werner, le nombre des volcans encore allumé est de 193; d’aprèsCésar de Léonhard, 187; d’après Girardin, 303, dont 109 sur les conti-nents et 194 dans les îles; d’après Arago, 175; d’après Ordinaire, 205,dont 107 dans les îles et 98 sur les continents; d’après Huot, 559, dont373 dans les îles et 186 sur les continents. Ces derniers chiffres, qui nesont pas mentionnés par M. de Humboldt, nous paraissent exagérés.Ni Léopold de Buch, ni Langrebe, ni Daubeny, qui se sont occupés spé-cialement des volcans, ne se sont hasardés à dresser un résumé général.Au reste, les différences proviennent, comme le dit M. de Humbold, desdivers principes d’après lesquels on classe les volcans, en volcans éteintset en volcans actifs, et de l’insuffisance des matériaux. L’expérience his-torique a montré que des volcans qui passaient pour éteints se sont ré-veillés après de longs intervalles, de sorte que M. de Humboldt estimeque le chiffre qu’il donne est plutôt trop faible que trop élevé. «J’ai retracé jusqu’ici, dit M. de Humboldt, dans leur intime connexité,tous les signes qui manifestent la vie volcanique de notre planète, et mon-tré la gradation du grand et mystérieux phénomène qu’enfante la réactionde l’intérieur de la terre contre sa surface recouverte de végétaux et d’or-ganismes vivants. Aux effets dynamiques des tremblements de terre et desébranlements ont succédé les sources thermales et les salses, c’est-à-direles phénomènes qui déterminent, avec ou sans inflammation spontanée,l’élévation persistante de température communiquée aux sources d’eau ouaux émanations gazeuses, et la diversité des combinaisons chimiques. Laréaction du dedans au dehors a son expression la plus haute et la pluscomplexe dans les volcans, qui produisent par la voie sèche les grandseffets si divers de la formation cristalline. Et pour cela, ils ne se bornentpas à dissoudre et à détruire; ils se présentent aussi comme agents créa-teurs, et soumettent les substances à des combinaisons nouvelles. Unepartie considérable de roches très-récentes, si ce ne sont les plus récentes, |75| est l’œuvre de l’activité volcanique, soit que, comme cela est encore lecas sur plusieurs points de la terre, les masses liquéfiées s’élancent deséchafaudages en forme de cône ou de dôme, que la nature a disposés pourcet usage, soit que, dans la jeunesse de notre planète, les roches basal-tiques et trachytiques se soient fait jour directement et sans échafaudage,près des couches sédimentaires, à travers un réseau de failles ouvertes àla surface de la terre. «J’ai mis un grand soin à déterminer exactement les points où se sontlongtemps conservées les communications entre l’atmosphère et l’intérieurdu globe; il me reste à faire le relevé de ces points, à séparer des nom-breux volcans qui ont été actifs à des époques historiques, mais fort recu-lées ceux qui le sont encore aujourd’hui, et à partager les derniers endeux classes, suivant qu’ils appartiennent aux continents ou aux îles. Sitous les volcans que je crois devoir comprendre dans cette récapitulation,pour former ce que l’on appelle le nombre limite ou la limite inférieuredes volcans actifs, exerçaient simultanément leur activité, ils auraient cer-tainement une remarquable influence sur la composition de l’atmosphère,sur ses conditions climatologiques et surtout électriques. Mais les inter-valles des éruptions en diminuent l’effet, et le renferment le plus souventdans des localités circonscrites. Lors des grandes éruptions, il se formeautour des cratères, par suite de l’évaporation, des orages volcaniques,accompagnés d’éclairs et d’averses violentes, qui souvent dévastent lesenvirons; mais ce phénomène atmosphérique n’a point de conséquencesgénérales. Le remarquable obscurcissement qui, en 1783, couvrit pendantplusieurs mois, du mois de mai au mois d’août, une partie considérablede l’Europe, de l’Asie et de l’Afrique septentrionale, tandis que le cielrestait pur et sans nuage sur les hautes montagnes de la Suisse, fut at-tribué, il est vrai, et l’est souvent encore, à la grande activité volcaniquede l’Islande et aux tremblements de terre de la Calabre; mais l’étenduedu phénomène rend cette origine fort invraisemblable pour moi. On doitreconnaître cependant que les tremblements de terre, lorsqu’ils embrassentun vaste espace, peuvent avoir, sur l’avance de la saison des pluies, uneinfluence plus vraisemblable que le fait isolé d’une éruption volcanique;c’est ce que l’on a vu sur le plateau de Quito et à Riobamba, en février1797, dans la partie sud-est de l’Europe, et dans l’Asie Mineure durantle printemps de 1856.» Dans le tableau qui suit, les chiffres de la première colonne indiquentle nombre des volcans cités dans l’ouvrage, ceux de la seconde mar- |76| quent combien d’entre eux ont donné des preuves récentes d’activité vol-canique.
Nombre des volcans répartis sur la surface du globe.
Lieux. Nombre.
Europe ...................................... 7 4
Iles de l’Océan atlantique ......................... 14 8
Afrique ...................................... 3 1
Asie continentale ............................... 25 15
Asie occidentale et centrale ........................ 11 6
Asie, presqu’île du Kamtschatka .................... 14 9
Iles de l’Asie orientale ........................... 69 54
Iles de l’Asie méridionale ......................... 120 56
Océan indien ................................... 9 5
Mer du Sud ................................... 40 26
Amérique continentale ........................... 115 53
Amérique du Sud ............................... 56 26
Chili ......................................... 24 13
Pérou et Bolivie ................................ 14 3
Quito et la Nouvelle-Grenade ...................... 18 10
Amérique centrale .............................. 29 18
Mexique, au sud du rio Gila ....................... 6 4
Partie N.-O. de l’Amérique, au nord du rio Gila ......... 24 5
Antilles ....................................... 5 3
407 225
«Ce long travail, continue M. de Humboldt, pour lequel je me suis faitun devoir de remonter aux sources, c’est-à-dire aux relations de voyagedes géologues et des géographes, constate que sur 407 volcans, 225 ontdonné, dans les temps modernes, des témoignages d’activité. Les listesantérieures des volcans actifs en contenaient les unes 30, les autres 50 demoins (95), parce qu’elles étaient composées d’après des principes diffé-rents. Je n’ai cependant fait entrer dans cette catégorie que les volcansqui ont exhalé des vapeurs ou qui ont eu, dans le dix-neuvième siècle oudans la seconde moitié du dix-huitième, des éruptions historiquementconstatées. Il existe, il est vrai, des volcans dont l’activité s’est réveilléeaprès des intervalles de quatre cents ans et plus; mais ces phénomènessont extrêmement rares. On peut suivre la longue série des grandes érup-tions du Vésuve, dans les années 79, 203, 512, 652, 983, 1138 et 1500. |77| Pour l’Epomeo d’Ischia, on ne connaît, antérieurement à la grande érup-tion de 1302, que celles des années 36 et 45 avant l’ère chrétienne.» Plus loin, M. de Humboldt dit encore: «Si d’après les exemples quej’ai cités des longs intervalles après lesquels peut se réveiller l’activitéassoupie des volcans, il reste beaucoup d’incertitude sur l’avenir de ceuxqui semblent éteints, il n’en est pas moins très-important de constater, àune époque déterminée, la distribution géographique des volcans actifs.Sur les 225 gouffres qui, au milieu du dix-neuvième siècle, mettent l’in-térieur liquéfié du globe en communication avec l’atmosphère, 70, c’est-à-dire un peu moins d’un tiers, appartiennent aux continents, et 155 auxîles. Des 70 volcans continentaux, 53, ou les trois quarts, sont situés enAmérique; 15 en Asie; 1 ou 2 dans la partie de l’Afrique qui nous estconnue; il n’y en a qu’un seul en Europe. C’est dans les îles de l’Asieméridionale, dans les archipels de la Sonde et des Molluques, ainsi quedans les îles Aléoutiennes et les îles Kouriles qui se rattachent à l’Asie,que se trouvent réunis, sur un plus petit espace, le plus grand nombre devolcans insulaires. Sur toute la surface terrestre, la zone dirigée du sud-est au nord-ouest, entre les 75° de longitude occidentale et 125° de lon-gitude orientale, entre 47° de latitude australe et 66° de latitude boréale,qui comprend la partie occidentale de l’océan Pacifique, est la plus richeen volcans.