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Alexander von Humboldt: „Expériences sur le Galvanisme“, in: ders., Sämtliche Schriften digital, herausgegeben von Oliver Lubrich und Thomas Nehrlich, Universität Bern 2021. URL: <https://humboldt.unibe.ch/text/1796-Neue_Versuche_ueber-3-neu> [abgerufen am 26.04.2024].

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https://humboldt.unibe.ch/text/1796-Neue_Versuche_ueber-3-neu
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Titel Expériences sur le Galvanisme
Jahr 1797
Ort Liège
Nachweis
in: L’Esprit des journaux français et étrangers 2 (Ventôse et Germinal an 5, März und April 1797), S. 304–312.
Sprache Französisch
Typografischer Befund Antiqua (mit lang-s); Auszeichnung: Kursivierung, Kapitälchen; Fußnoten mit Ziffern; Tabellensatz.
Identifikation
Textnummer Druckausgabe: I.48
Dateiname: 1796-Neue_Versuche_ueber-3-neu
Statistiken
Seitenanzahl: 9
Zeichenanzahl: 13420

Weitere Fassungen
Neue Versuche über den Metallreitz, besonders in Hinsicht auf die verschiedenartige Empfänglichkeit der thierischen Organe (Leipzig, 1796, Deutsch)
Expériences sur la Galvanisme (Paris, 1796, Französisch)
Expériences sur le Galvanisme (Liège, 1797, Französisch)
Extrait d’une lettre de M. de Humboldt à M. Blumenbach, contenant de nouvelles expériences sur l’irritation causée par les métaux, relativement à l’impression différente que les animaux en reçoivent (Paris, 1797, Französisch)
Extract of a Letter from Mr. Humboldt to Mr. Blumenbach, containing new Experiments on the Irritation caused by the Metals with Respect to their different Impressions on the Organs of Animals (London, 1797, Englisch)
Extract of a letter from M. Humboldt to M. Blumenbach, containing new Experiments on the Irritation caused by the Metals with respect to their different Impressions on the Organs of Animals (London, 1842, Englisch)
|304|

Expériences ſur le Galvaniſme. (1)

Le cit. Guyton a communiqué à la claſſe desſciences de l’Inſtitut national l’extrait ſuivantd’une lettre de M. Humboldt, inſérée dans le
(1) Du nom de Galvani, ſavant Italien, le pre-mier qui ait fait des expériences de cette nature.
|305| journal phyſique de M. Gren, contenant de nou-velles expériences ſur l’irritation cauſée par les mé-taux, relativement à l’impreſſion différente que lesorganes animaux en reçoivent.
Les expériences décrites dans cette lettre fontſuite à celles précédemment publiées par M. Hum-boldt, & qu’il ſe propoſe de réunir dans ungrand ouvrage ſur ce ſujet. S’entretenant avecM. Scarpa, à Pavie, des effets que le galvaniſmeavoit produit ſur lui-même, rien ne l’étonnaplus (dit il) que l’apparition ſur mon dos d’unehumeur lymphatique & ſéreuſe. Où eſt donc,dit ce ſavant, le ſtimulant qui, en peu d’inſtans,change à ce point la nature des vaiſſeaux, lesfait concourir à préparer des humeurs, qui dèsqu’elles touchent l’épiderme, y excitent ſubite-ment une inflammation & y marquent leur paſ-ſage par une rougeur qui dure des heures entiè-res? M. Humboldt promit de recommencer l’ex-périence; le récit qu’il en fait eſt un des articlesles plus intéreſſans de cette lettre. Il ſe fit appliquer, pour cela, deux emplâtresvéſicatoires ſur le muſcle deltoïde de l’une &l’autre épaule; l’ampoule gauche ayant été ou-verte, il en ſortit une liqueur qui ne laiſſa qu’unpeu de luiſant ſur la peau, & que l’on fit diſ-paroître en lavant. On laiſſa enſuite deſſécher laplaie, cette précaution étoit néceſſaire pour quel’on ne pût attribuer à une idioſyncriſe des vaiſ-ſeaux l’humeur âcre que devoit produire l’irrita-tion galvanique. A peine cette douloureuſe opé-ration fut-elle commencée ſur la plaie, par lemoyen du zinc & de l’argent, que l’humeur ſé-reuſe en ſortit avec abondance; ſa couleur devintviſiblement obſcure en quelques ſecondes & laiſſaſur les endroits de la peau où elle paſſa, des tra-ces d’un brun rouge enflammées. Cette humeur |306| étant deſcendue vers la foſſette de l’eſtomac, &s’y étant arrêtée, y cauſa une rougeur de plusd’un pouce de ſurface; cette humeur promenéeſur l’épiderme y laiſſa de même des taches, quiaprès avoir été lavées, paroiſſoient d’un bleu rouge.Les endroits enflammés ayant été imprudemmentlavés avec de l’eau froide, s’accrurent tellementen couleur & en étendue, que M. Humboldten conçut de l’inquiétude ainſi que ſon médecin,le docteur Schallern , qui aſſiſtoit à ces expé-riences. M. Humboldt n’entreprend pas de déterminerla nature du fluide qui produit des effets ſi éton-nans, mais il s’applique à circonſcrire ces phé-nomènes dans les vraies circonſtances qui les pro-duiſent; il varie avec ſagacité les préparations;il note avec exactitude tous les réſultats, per-ſuadé que la cauſe du galvaniſme ne peut êtrerecherchée avec ſuccès que par l’obſervation desproportions dans leſquelles la chaîne des métauxirrite & n’irrite pas; & pour étendre encore cevaſte champ d’obſervations, il emploie diversmoyens d’élever ou d’abaiſſer la capacité irrita-ble des organes animaux. Quelle eſt la ſenſation que produit l’irritation galvanique? M. Humboldt s’eſt attendu à cettequeſtion: Perſonne, dit-il, ne peut en parlerplus exactement que moi, ayant fait ſur moi-même pluſieurs expériences dont le ſiége étoittantôt l’alvéole d’une dent que je m’étois faittirer, tantôt des plaîes que je m’étois faites à lamain, une autre fois celles que laiſſerent quatreemplâtres véſicatoires. Voici ſa réponſe: L’irritation galvanique eſt toujours douloureuſe,& d’autant plus que la partie irritée eſt plus bleſ-ſée, & que l’irritation dure plus long-temps. Lespremiers coups ne ſe font ſentir que foiblement; |307| il y en a enſuite cinq ou ſix beaucoup plus ſenſi-bles, & qu’on peut à peine ſupporter juſqu’à ceque le nerf irrité ſoit engourdi par une ſtimula-tion continuée. La ſenſation ne reſſemble en rienà celle que cauſent les commotions & le bainélectrique; c’eſt une douleur de ſon genre, quine pique, ni ne pince, ni ne pénètre, ni ne ceſſecomme celle que cauſe le fluide électrique. Ondiſtingue un coup violent, une preſſion régléeaccompagnée d’une ardeur continue, & cette ar-deur eſt incomparablement plus vive quand laplaie eſt couverte d’une plaque d’argent & qu’onirrite par une verge de zinc, que quand la pla-que de zinc eſt poſée ſur la plaie, & qu’on em-ploie la pincetre d’argent pour établir la commu-nication. Cette communication par le contact de l’épi-derme ne produit rien; il paroît que le cuir charnuiſole comme le verre que l’on poſeroit entre laplaie & le métal. Mais ce cuir étant mis à nudpar deux plaies à 8 pouces de diſtance, ſi l’onmet ſur l’une une lame de zinc, ſur l’autre unecuiſſe de grenouille préparée, celle-ci ſe contractedès qu’elle communique au zinc par le fil d’ar-gent; ce qui annonce que le fluide galvaniquepaſſe alors ſous l’épiderme. Ce fluide produit en quelques circonſtancesune ſaveur acide très-ſenſible: les deux plaies deM. Humboldt ayant été couvertes l’une d’argent,l’autre de zinc, un fil de fer de pluſieurs piedsde longueur attaché au zinc, fut porté entre ſalèvre ſupérieure & la ſubſtance ſpongieuſe desdents, de là ſur la langue d’une autre perſonne;lorſque l’on approcha le fil de fer de l’argent,il y eut forte contraction du muſcle ſcapulaire& au même inſtant la perſonne dont la langueſe trouvoit dans la chaîne éprouva la ſenſation de |308| l’acidité. Il y a même des cas où le fluide agitſur l’organe du goût, ſans produire d’effet ſenſi-ble ſur les organes du mouvement; tel eſt celuioù l’épiderme ſert de conducteur du zinc à la gre-nouille: alors il n’y a aucune contraction, maisſaveur acide ſur la langue. L’auteur ayant appris de M. Volta qu’il em-ployoit la potaſſe en liqueur (oleum tartari per de-liquium) pour augmenter la vertu conductrice,s’eſt ſervi avantageuſement de ce moyen pourélever la capacité des organes animaux. Il fitmouiller une de ſes plaies avec cette liqueur, ilen éprouva peu de douleur, mais l’irritation gal-vanique fut plus violente, & accompagnée de plusd’ardeur; des bluettes paroiſſoient & diſparoiſ-ſoient à ſes yeux; la langue mouillée de même,éprouva diſtinctement la ſenſation acide, quoiquela chaîne ne fût établie qu’entre le zinc & le zinc;la cuiſſe de grenouille, mouillée de diſſolutionalcaline, portée ſur un plateau de verre, ſanstoucher ni métal, ni matière charbonneuſe, tombad’elle-même dans de violentes convulſions, lesmuſcles jumeaux & les doigis jouoient ſans in-terruption; par ce moyen l’irritabilité a été ré-tablie dans des parties animales, où elle avoit étédétruite par des diſſolutions chaudes d’oxide d’ar-ſenic; enfin l’irritation (qui n’a pas lieu ordinai-rement quand le nerf & le muſcle ſont armés dumême métal, le métal différent étant entre deux)devient manifeſte après cette préparation: ce quiſemble indiquer que l’alcali n’irrite pas ſeulementle nerf, mais qu’il augmente ſon irritabilité. L’auteur a fait l’application de ce moyen ſurles animaux amphibies qu’il retiroit de leur ſom-meil d’hiver, & dans leſquels il a reconnu uneirritabilité particulière. Ces obſervations l’ont conduit à diſtinguer deux |309| états de l’organe animal: le premier d’irritabilitéélevée naturellement ou artificiellement; le ſecond d’une moindre irritabilité. Ces deux états qu’ilappelle poſitif & négatiſ, ne ſont cependant,comme il le remarque, que des degrés différens,& non des phénomènes abſolument ſéparés. Dans les individus naturellement ſenſibles, lesefféts produits par les diſſolutions alcalines, parl’acide muriatique oxigèné, par la diſſolutiond’oxide d’arſenic, ſont très-rarement de la mêmeintenſité. Dans le cas d’irritabilité élevée on obſerve desmouvemens muſculaires, ſans métal ni matièrecharbonneuſe. On les obtient avec les métaux,ſans qu’il y ait communication du nerf au muſ-cle, c’eſt-à-dire ſans chaîne; on les obtient enformant la chaîne de métaux ſemblables. Que l’on mette ſur du verre le nerf crurald’un animal naturellement vif, que l’on fixe ſurun bâton de cire à cacheter, un petit morceaude chair muſculaire fraîche, & qu’on le metteen contact avec le muſcle crural, il en réſulteraune violente convulſion au moment où la chaîneſera formée. La même choſe arrive ſi au lieu dupetit morceau de chair muſculaire on fixe ſur lebâton de cire un morceau détaché du nerf crural.La chaîne n’eſt donc formée ici que de deux ma-tières: nerf & fibre muſculaire. Comment dansce cas ſi ſimple, le fluide qui paſſe du nerf dansle muſcle peut-il le contracter? M. Humboldtpenſe qu’il ne devient ſtimulant que parce qu’ilretourne du nerf dans le nerf par une matièreanimale étrangère, c’eſt-à-dire, non organique-ment liée avec le nerf. La diſparité des métaux formant la chaîne, avoitparu juſqu’ici une condition néceſſaire pour pro-duire l’irritation galvanique; cette hypothèſe eſt |310| renverſée par les obſervations de M. Humboldt.S’il eſt vrai que dans l’état de moindre irritabilité,il y ait très-rarement contraction avec des métauxſemblables (ainſi que Volta le ſoutient contre Al-dini), cette circonſtance devient indifférentedans les cas d’irritabilité élevée. M. Humboldtmit dans une taſſe de porcelaine du mercure,exactement purifié; il porta le tout près d’unpoële chaud, pour faire prendre à toute la maſſeune température égale; la ſurface étoit nette,ſans apparence d’oxidation, ni d’humidité, ni depouſſière; une cuiſſe de grenouille, préparée demanière que le nerf crural & un faiſceau de fibresmuſculaires pendoient ſéparément de la mêmelongueur, fut ſuſpendue par deux fils de ſoie au-deſſus du mercure: quand le nerf ſeul touchoit laſurface du métal, il ne ſe manifeſtoit aucune ir-ritation; mais dès que le faiſceau muſculaire &le nerf enſemble touchoient le mercure, ils en-troient dans de ſi vives convulſions que la peauétoit tendue comme dans une attaque de tétanos. On ne doit pas être étonné de la précautionque prend ici M. Humboldt, d’échauffer le mer-cure; c’eſt une ſuite de l’opinion qu’il annonceque la parité (1) des métaux ne dépend pas del’homogéneité de leurs parties conſtituantes chi-miques, mais de la chaleur, du poli, de la du-reté & de la forme. De l’or placé entre deux armatures de zinc neproduit l’irritation que quand l’or eſt mouillé dequelque fluide volatil, ou ſeulement par la reſ-piration.
(1) Il y a dans l’original homogeneitât, mais l’ho-mogéneité exclut toute autre idée que celle de l’iden-tité des parties conſtituantes. Or, il ne peut être iciqueſtion que de l’identité du genre de métal.
|311| Enfin, M. Humboldt a eſſayé de renfermertous les cas dans les formules ſuivantes, ſavoir:
  • Cas poſitifs.
    • Grenouille ‒‒‒ Chair muſculaire.
    • Grenouille ‒‒‒ Zinc ‒‒‒ Zinc.
    • Gren. ‒‒‒ Zinc. ‒‒‒ Chair muſcul. ‒‒‒Argent.
    • Gren. ‒‒‒ Zinc ‒‒‒ Argent ‒‒‒ Zinc.
    • Gren. ‒‒‒ Chair muſcul. ‒‒‒ Argent‒‒‒ Zinc.
    • Gren. ‒‒‒ Zinc ‒‒‒ Chair muſcul. ‒‒‒Argent. ‒‒‒ Chair muſcul. ‒‒‒ Zinc.
  • Cas poſitifs.
    • Grenouille ‒‒‒ Zinc ‒‒‒ Argent.
    • Gren. ‒‒‒ Zinc ‒‒‒ Chair. muſcul. ‒‒‒Argent ‒‒‒ Zinc.
    • Gren. ‒‒‒ Zinc ‒‒‒ Chair. muſcul. ‒‒‒Argent ‒‒‒ Ch. muſcul. ‒‒‒ Argent‒‒‒ Zinc.
  • Cas négatifs.
    • Grenouille ‒‒‒ Zinc ‒‒‒ Zinc.
    • Gren. ‒‒‒ Zinc ‒‒‒ Ch. muſcul. ‒‒‒ Ar-gent.
    • Gren. ‒‒‒ Zinc ‒‒‒ Chair muſcul. ‒‒‒Argent ‒‒‒ Zinc.
M. Humboldt termine cette lettre par quel-ques unes des obſervations qu’il a recueillies dansle cours de ces expériences ſur la vertu ſthénique ou aſthénique des agens chimiques, c’eſt-à-dire,leur énergie ou leur inefficacité pour produire l’ir-ritation. Les alcalis paroiſſent être aux fibres ſen-ſibles, ce que les acides ſont aux faiſceaux muſ-culaires. L’acide muriatique augmente l’irritabilité |312| du muſcle, elle éteint celle du nerf qui ne re-paroît pas même après que l’acide a été ſaturéd’alcali. En continuant d’enduire le nerf de ſolution al-caline, on parvient à produire une atonie entièrepar excès d’irritation; mais ſi l’on y fait tomberquelques gouttes d’acide muriatique, l’irritabilitéeſt rétablie. Une cuiſſe de grenouille irritée juſqu’à affaiſſe-ment total par la diſſolution chaude d’oxide d’ar-ſenic, a éprouvé de nouvelles convulſions aprèsavoir été trempée pendant deux minutes dans unediſſolution de potaſſe. La vertu ſthénique de l’acide muriatique oxi-géné n’eſt pas moins remarquable: des cuiſſes degrenouille naturellement flaſques, affoiblies en-core par une galvaniſation de ſept heures, qui nedonnoient aucun ſigne de mouvement quand l’ar-gent ſervoit de conducteur entre le zinc & lenerf, éprouvèrent de violentes contractions, lorſ-que le nerf eut été mouillé d’acide muriatiqueoxigéné. L’auteur rappelle à ce ſujet l’expériencequ’il a publiée en 1793, dans ſa Flora Fribergen-ſis, d’où il réſulte que l’acide muriatique ordi-naire arrête la germination des plantes, mais quel’acide muriatique oxigéné a fait germer en ſeptheures une plante qui en a exigé trente-huit dansl’eau pure, pour arriver au même développement;ce qui lui paroît indiquer quelque rapport entrel’organiſation végétale & l’organiſation animale. On peut juger par cet extrait de la quantité defaits importans que renferme cette lettre, & del’intérêt qu’ils acquéreront lorſqu’ils ſeront réu-nis, claſſés & développés dans le grand ouvragequ’il prépare.