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Alexander von Humboldt: „Expériences sur la Galvanisme“, in: ders., Sämtliche Schriften digital, herausgegeben von Oliver Lubrich und Thomas Nehrlich, Universität Bern 2021. URL: <https://humboldt.unibe.ch/text/1796-Neue_Versuche_ueber-2-neu> [abgerufen am 19.04.2024].

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https://humboldt.unibe.ch/text/1796-Neue_Versuche_ueber-2-neu
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Titel Expériences sur la Galvanisme
Jahr 1796
Ort Paris
Nachweis
in: La Décade philosophique, littéraire et politique 8 (20 Frimaire an 5, 10. Dezember 1796), S. [449]–456.
Sprache Französisch
Typografischer Befund Antiqua; Auszeichnung: Kursivierung, Kapitälchen; Fußnoten mit Ziffern; Tabellensatz.
Identifikation
Textnummer Druckausgabe: I.48
Dateiname: 1796-Neue_Versuche_ueber-2-neu
Statistiken
Seitenanzahl: 8
Zeichenanzahl: 13307

Weitere Fassungen
Neue Versuche über den Metallreitz, besonders in Hinsicht auf die verschiedenartige Empfänglichkeit der thierischen Organe (Leipzig, 1796, Deutsch)
Expériences sur la Galvanisme (Paris, 1796, Französisch)
Expériences sur le Galvanisme (Liège, 1797, Französisch)
Extrait d’une lettre de M. de Humboldt à M. Blumenbach, contenant de nouvelles expériences sur l’irritation causée par les métaux, relativement à l’impression différente que les animaux en reçoivent (Paris, 1797, Französisch)
Extract of a Letter from Mr. Humboldt to Mr. Blumenbach, containing new Experiments on the Irritation caused by the Metals with Respect to their different Impressions on the Organs of Animals (London, 1797, Englisch)
Extract of a letter from M. Humboldt to M. Blumenbach, containing new Experiments on the Irritation caused by the Metals with respect to their different Impressions on the Organs of Animals (London, 1842, Englisch)
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Expériences sur la Galvanisme (1).

Le cit. Guyton a communiqué à la classe des Sciencesde l’Institut national l’extrait suivant d’une lettre deM. Humboldt, insérée dans le journal Physique de M. Gren, contenant de nouvelles expériences sur l’irritationcausée par les métaux, relativement à l’impression diffé-rente que les organes animaux en reçoivent. Les expériences décrites dans cette lettre font suiteà celles précedemment publiées par M. Humboldt, etqu’il se propose de réunir dans un grand ouvrage surce sujet. S’entretenant avec M. Scarpa a Pavie des effetsque le galvanisme avait produit sur lui-même, rien nel’étonna plus (dit-il) que l’apparition sur mon dos d’unehumeur lymphatique et séreuse. Où est donc, dit cesavant, le stimulant qui en peu d’instans change à cepoint la nature des vaisseaux, les fait concourir à pré-parer des humeurs qui dès qu’elles touchent l’épidermey excitent subitement une inflammation et y marquentleur passage par une rougeur qui dure des heures en-
(1) Du nom de Galvani savant italien, le premier qui ait faitdes expériences de cette nature.
|450| tières? M. Humboldt promit de recommencer l’expé-rience; le récit qu’il en fait est un des articles les plusintéressans de cette lettre.
Il se fit appliquer, pour cela, deux emplâtres vésica-toires sur le muscle deltoïde de l’une et l’autre épaule;L’ampoule gauche ayant été ouverte, il en sortit uneliqueur qui ne laissa qu’un peu de luisant sur la peau,et que l’on fit disparaître en lavant. On laissa ensuitedessécher la plaie, cette précaution était nécessaire pourque l’on ne pût attribuer à une idiosyncrise des vaisseauxl’humeur âcre que devait produire l’irritation galvanique.à peine cette douloureuse opération fut-elle commencéesur la plaie, par le moyen du zinc et de l’argent, quel’humeur séreuse en sortit avec abondance; sa couleurdevint visiblement obscure en quelques secondes et laissasur les endroits de la peau où elle passa, des tracesd’un brun rouge enflammées. Cette humeur étant des-cendue vers la fossette de l’estomac, et s’y étant arrêtéey causa une rougeur de plus d’un pouce de surface;cette humeur promenée sur l’épiderme y laissa de mêmedes taches qui après avoir été lavées paraissaient d’unbleu rouge. Les endroits enflammés ayant été impru-demment lavés avec de l’eau froide, s’accrurent telle-ment en couleur et en étendue, que M. Humboldt enconçut de l’inquiétude ainsi que son médecin, le Doc-teur Schallern , qui assistait à ces expériences. M. Humboldt n’entreprend pas de déterminer la na-ture du fluide qui produit des effets si étonnans, maisil s’applique à circonscrire ces phénomènes dans lesvraies circonstances qui les produisent; il varie avecsagacité les préparations; il note avec exactitude tousles résultats, persuadé que la cause du galvanisme nepeut être recherchée avec succès que par l’observationdes proportions dans lesquelles la chaîne des métauxirrite et n’irrite pas; et pour étendre encore ce vastechamp d’observations, il emploie divers moyens d’éleverou d’abaisser la capacité irritable des organes animaux. Quelle est la sensation que produit l’irritation galva-nique? M. Humboldt s’est attendu à cette question: |451| Personne (dit-il) ne peut en parler plus exactementque moi, ayant fait sur moi-même plusieurs expériencesdont le siège était tantôt l’alvéole d’une dent que jem’étais fait tirer, tantôt des plaies que je m’étais faitesà la main, une autre fois celles que laissèrent quatreemplâtres vésicatoires. Voici sa réponse: L’irritation galvanique est toujours douloureuse etd’autant plus que la partie irritée est plus blessée et quel’irritation dure plus long-tems. Les premiers coups nese font sentir que faiblement; il y en a ensuite cinqou six beaucoup plus sensibles, et qu’on peut à peinesupporter jusqu’a ce que le nerf irrité soit engourdi parune stimulation continuée. La sensation ne ressembleen rien à celle que causent les commotions et le bainélectrique; c’est une douleur de son genre, qui ne pique,ni ne pince, ni ne pénètre, ni ne cesse comme celleque cause le fluide électrique. On distingue un coupviolent, une pression réglée accompagnée d’une ardeurcontinue, et cette ardeur est incomparablement plusvive quand la plaie est couverte d’une plaque d’argentet qu’on irrite par une verge de zinc, que quand laplaque de zinc est posée sur la plaie, et qu’on emploiela pincette d’argent pour établir la communication. Cette communication par le contact de l’épiderme neproduit rien; il paraît que le cuir charnu isole commele verre que l’on poserait entre la plaie et le métal.Mais ce cuir étant mis à nud par deux plaies à 8 poucesde distance, si l’on met sur l’une une lame de zinc,sur l’autre une cuisse de grenouille préparée, celle-cise contracte dès qu’elle communique au zinc par le fild’argent; ce qui annonce que le fluide galvanique passealors sous l’épiderme. Ce fluide produit en quelques circonstances une saveuracide très-sensible: les deux plaies de M. Humboldtayant été couvertes l’une d’argent, l’autre de zinc, unfil de fer de plusieurs pieds de longueur attaché au zincfut porté entre sa lèvre supérieure et la substance spon-gieuse des dents, de là sur la langue d’une autre per-sonne; lorsque l’on approcha le fil de fer de l’argent, |452| il y eut forte contraction du muscle scapulaire et aumême instant, la personne dont la langue se trouvaitdans la chaîne éprouva la sensation de l’acidité. Il y amême des cas où le fluide agit sur l’organe du goût,sans produire d’effet sensible sur les organes du mou-vement; tel est celui où l’épiderme sert de conducteurdu zinc à la grenouille, alors il n’y a aucune contrac-tion, mais saveur acide sur la langue. L’auteur ayant appris de M. Volta qu’il employait lapotasse en liqueur (oleum tartari per deliquium) pour aug-menter la vertu conductrice, s’est servi avantageuse-ment de ce moyen pour élever la capacité des organesanimaux. Il fit mouiller une de ses plaies avec cette li-queur, il en éprouva peu de douleur, mais l’irritation galvanique fut plus violente, et accompagnée de plusd’ardeur; des bluettes paraissaient et disparaissaient àses yeux; la langue, mouillée de même, éprouva distinc-tement la sensation acide, quoique la chaîne ne fût éta-blie qu’entre le zinc et le zinc; la cuisse de grenouille,mouillée de dissolution alcaline, portée sur un plateaude verre, sans toucher ni métal, ni matière charbon-neuse, tomba d’elle-même dans de violentes convulsions,les muscles jumeaux et les doigts jouaient sans interrup-tion; par ce moyen l’irritabilité a été rétablie dans desparties animales, où elle avait été détruite par des dis-solutions chaudes d’oxide d’arsenic; enfin l’irritation(qui n’a pas lieu ordinairement quand le nerf et le musclesont armés du même métal, le métal différent étantentre deux) devient manifeste après cette préparation:ce qui semble indiquer que l’alcali n’irrite pas seule-ment le nerf, mais qu’il augemente son irritabilité. L’auteur a fait l’application de ce moyen sur les ani-maux amphibies qu’il retirait de leur sommeil d’hiver,et dans lesquels il a reconnu une irritabilité particu-lière. Ces observations l’ont conduit à distinguer deux étatsde l’organe animal: le premier d’irritabilité élevée natu-rellement ou artificiellement; le second d’une moindreirritabilité. Ces deux états qu’il appelle positif et négatif, |453| ne sont cependant, comme il le remarque, que des degrésdifférens, et non des phénomènes absolument séparés. Dans les individus naturellement sensibles, les effetsproduits par les dissolutions alcalines, par l’acide mu-riatique oxigèné, par la dissolution d’oxide d’arsenic, sonttrès-rarement de la même intensité. Dans le cas d’irritabilité élevée on observe des mouve-mens musculaires, sans métal ni matière charbonneuse.On les obtient avec les métaux, sans qu’il y ait com-munication du nerf au muscle, c’est-à-dire sans chaîne;on les obtient en formant la chaîne de métaux sem-blables. Que l’on mette sur du verre le nerf crural d’un ani-mal naturellement vif, que l’on fixe sur un bâton decire à cacheter, un petit morceau de chair musculairefraîche, et qu’on le mette en contact avec le musclecrural, il en résultera une violente convulsion au mo-ment où la chaîne sera fermée. La même chose ar-rive si au lieu du petit morceau de chair musculaireon fixe sur le baton de cire un morceau détaché dunerf crural. La chaîne n’est donc formée ici que dedeux matières: nerf et fibre musculaire. Comment dansce cas si simple le fluide qui passe du nerf dans lemuscle peut-il le contracter? M. Humboldt pense qu’ilne devient stimulant que parce qu’il retourne du nerfdans le nerf par une matière animale étrangère, c’est-à-dire non-organiquement liée avec le nerf. La disparité des métaux formant la chaîne, avait parujusqu’ici une condition nécessaire pour produire l’irri-tation galvanique; cette hypothèse est renversée par lesobservations de M. Humboldt. S’il est vrai que dansl’état de moindre irritabilité, il y ait très-rarementcontraction avec des métaux semblables (ainsi que Voltale soutient contre Aldini), cette circonstance devientindifférente dans les cas d’iritabilité élevée. M. boldt mit dans une tasse de porcelaine du mercure,exactement purifié; il porta le tout près d’un poëlechaud, pour faire prendre à toute la masse une tem-pérature égale; la surface était nette, sans apparence |454| d’oxidation, ni d’humidité, ni de poussière; une cuissede grenouille, préparée de manière que le nerf cruralet un faisceau de fibres musculaires pendaient séparé-ment de la même longueur, fut suspendue par deuxfils de soie au-dessus du mercure: quand le nerf seultouchait la surface du métal, il ne se manifestait au-cune irritation; mais dès que le faisceau musculaire etle nerf ensemble touchaient le mercure, ils entraient dansde si vives convulsions que la peau était tendue commedans une attaque de tétanos. On ne doit pas être étonné de la précaution que prendici M. Humboldt, d’échauffer le mercure, c’est unesuite de l’opinion qu’il annonce que la parité (1) desmétaux ne dépend pas de l’homogénéité de leurs partiesconstituantes chimiques, mais de la chaleur, du poli,de la dureté et de la forme. De l’or placé entre deux armatures de zinc ne produitl’irritation que quand l’or est mouillé de quelque fluidevolatil, ou seulement par la respiration. Enfin, M. Humboldt a essayé de renfermer tous lescas dans les formules suivantes, savoir:

1°. Dans l’état d’irritabilité élevée.

  • Cas positifs.
    • Grenouille — Chair musculaire.
    • Grenouille — Zinc — Zinc.
    • Gren. — Zinc — Chair muscul. — Argent.
    • Gren. — Zinc — Argent — Zinc.
    • Gren. — Chair muscul. — Argent — Zinc.
    • Gren. — Zinc — Chair muscul. — Argent.— Chair muscul. — Zinc.

2°. Dans l’état de moindre irritabilité.

  • Cas positifs.
    • Grenouille — Zinc — Argent.
    • Gren. — Zinc — Ch. muscul. — Argent— Zinc.
    • Gren. — Zinc — Ch. muscul. — Argent —Ch. muscul. — Argent — Zinc.
  • Cas négatifs.
    • Grenouille — Zinc — Zinc.
    • Gren. — Zinc — Chair muscul. — Argent.
    • Gren. — Zinc — Ch. muscul. — Argent —Zinc.
M. Humboldt termine cette lettre par quelques-unesdes observations qu’il a recueillies dans le cours de cesexpériences sur la vertu sthenique ou asthenique des agenschimiques, c’est-à-dire leur énergie ou leur inefficacitépour produire l’irritation. Les alcalis paraissent être auxfibres sensibles ce que les acides sont aux faisceauxmusculaires. L’acide muriatique augmente l’irritabilité dumuscle, elle éteint celle du nerf qui ne reparaît pasmême après que l’acide a été saturé d’alcali. En continuant d’enduire le nerf de solution alcaline,on parvient à produire une atonie entière par excèsd’irritation; mais si l’on y fait tomber quelques gouttesd’acide muriatique, l’irritabilité est rétablie. Une cuisse de grenouille irritée jusqu’à affaissementtotal par la dissolution chaude d’oxide d’arsenic, a éprouvéde nouvelles convulsions après avoir été trempée pen-dant deux minutes dans une dissolution de potasse. La vertu sthénique de l’acide muriatique oxigéné n’estpas moins remarquable: des cuisses de grenouille natu-rellement flasques, affaiblies encore par une galvanisa-tion de sept heures, qui ne donnaient aucun signe demouvement quand l’argent servait de conducteur entrele zinc et le nerf, éprouvèrent de violentes contractions,lorsque le nerf eut été mouillé d’acide muriatique oxi-géné. L’auteur rappelle à ce sujet l’expérience qu’il apubliée en 1793, dans sa Flora Fribergensis, d’où il ré-sulte que l’acide muriatique ordinaire arrête la germi-nation des plantes, mais que l’acide muriatique oxigénéa fait germer en 7 heures une plante qui en a exigé38 dans l’eau pure, pour arriver au même développe-ment; ce qui lui paraît indiquer quelque rapport entrel’organisation végétale et l’organisation animale. On peut juger par cet extrait de la quantité de faitsimportans que renferme cette lettre et de l’intérêt qu’ils |456| acquereront lorsqu’ils seront réunis, classés et dévelopésdans le grand ouvrage qu’il prépare.