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— Les journaux de Berlin publient la déclaration suivante du célèbre sa-vant M. Alexandre de Humboldt:
«En 1826, j’ai publié à Paris, comme extrait de la grande édition de mon
Voyage aux régions équinoxiales du nouveau continent, un travail sous letitre de: Essai politique sur l’île de Cuba, qui concerne la situation de l’a-griculture et de l’esclavage dans les Antilles. Il en parut plus tard une tra-
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Ensaya politico sobre la Isla de Cuba, et qui n’a rien retranché des opi-nions indépendantes que m’avaient inspirées les sentiments d’humanité.
»Il paraît aujourd’hui à New-York une nouvelle traduction anglaise cal-quée sur la traduction espagnole, et, tout en rendant justice aux additionsintéressantes, que l’auteur de la traduction a ajoutées à mon travail, et à l’es-prit de modération avec lequel il discute mes opinions quand il ne les par-tage pas, je ne puis passer sous silence qu’il a trouvé bon de supprimer,dans un ouvrage qui porte mon nom, tout le septième chapitre de la traduc-tion espagnole. J’attache à ce chapitre plus d’importance qu’à la partie pu-rement scientifique.
»J’ai examiné avec franchise, telles sont les expressions dont je me suis»servi il y a trente ans, ce qui concerne l’organisation des sociétés humaines»dans les colonies, l’inégale répartition des droits et des jouissances de la»vie, les dangers menaçants que la sagesse des législateurs et la modéra-»tion des hommes libres peuvent éloigner, quelle que soit la forme des»gouvernements. Il appartient au voyageur qui a vu de près ce qui tour-»mente et dégrade la nature humaine de faire parvenir les plaintes de»l’infortune à ceux qui ont le devoir de les soulager. J’ai rappelé dans cet»exposé combien l’ancienne législation espagnole de l’esclavage est moins»inhumaine et moins atroce que celle des États à esclaves dans l’Amérique»continentale au nord et au sud de l’équateur».
»Ayant toujours défendu la plus large liberté des opinions parlées ouécrites, j’aurais supporté les plus violentes attaques, mais, en retour, j’auraiscru devoir m’attendre à ce qu’il fût permis de dire dans les Etats libres d’A-mérique ce qui avait circulé dès la première apparition de l’ouvrage, dans sareproduction espagnole».