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Alexander von Humboldt: „Letter from Baron Alexander von Humboldt to the Earl of Minto / Additions fragmentaires aux ‚Instructions for the Scientific Expedition to the Antarctic Regions‘“, in: ders., Sämtliche Schriften digital, herausgegeben von Oliver Lubrich und Thomas Nehrlich, Universität Bern 2021. URL: <https://humboldt.unibe.ch/text/1840-Letter_from_Baron-1> [abgerufen am 24.04.2024].
Permalink: https://humboldt.unibe.ch/text/1840-Letter_from_Baron-1 |
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Titel | Letter from Baron Alexander von Humboldt to the Earl of Minto / Additions fragmentaires aux ‚Instructions for the Scientific Expedition to the Antarctic Regions‘ | ||||
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Jahr | 1840 | ||||
Ort | London | ||||
Nachweis in: Report of the Committee of Physics and Meteorology of the Royal Society Relative to the Observations to Be Made in the Antarctic Expedition and in the Magnetic Observatories, London: Richard and John E. Taylor 1840, S. 87–98.
Satzidentisch erneut in: Royal Society. Report of the Committee of Physics, Including Meteorology, on the Objects of Scientific Inquiry in Those Sciences, London: Richard and John E. Taylor 1840, S. 91–102.
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Sprache | Englisch; Französisch | ||||
Deutsche Übersetzung dieses Textes | |||||
Typografischer Befund | Antiqua; Auszeichnung: Kursivierung, Kapitälchen; Fußnoten mit Asterisken; Tabellensatz. | ||||
Identifikation |
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Statistiken
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Weitere Fassungen | |
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Letter from Baron Alexander von Humboldt to the Earl of Minto / Additions fragmentaires aux ‚Instructions for the Scientific Expedition to the Antarctic Regions‘ (London, 1840, Englisch; Französisch) | |
Lettre du baron de Humboldt au comte de Minto et lettre du professeur Erman au major Sabine (Paris, 1840, Französisch) |
Letter from the Baron Alexander von Humboldt to the Earl ofMinto.
Milord: Berlin, ce 12 Oct., 1839.
Lorsq’au printems de l’année 1836, j’adressai une lettre à S. A. R.Mgr. le Duc de Sussex sur les moyens propres à perfectionner laconnoissance du magnétisme terrestre par l’établissement de sta-tions magnétiques et d’observations correspondantes, je sollicitai leconcours puissant de la Société Royale de Londres en faveur de tra-vaux qui, émanant à la fois de plusieurs grands centres scientifiquesde l’Europe, pourroient conduire progressivement à la connoissanceprécise des lois de la nature. Ma démarche fut accueillie avec bien-veillance, et la Société Royale daigna recommander à la protectionspéciale du Gouvernement de Sa Majesté l’établissement de plusieursstations permanentes dans les régions tropicales, et dans les partiestempérées de l’hémisphère austral. Cette protection du Gouvernement a été accordée avec une mu-nificence qui dépasse de bien loin l’espoir des hommes le plus ar-demment occupés des variations du magnétisme terrestre, selon lestrois coordonnées de déclinaison, d’inclinaison, et d’intensité absolue.Ce ne sont pas seulement des stations magnétiques qui seront fon-dées dans les lieux les plus propres à la manifestation des change-mens que subit la distribution des forces; c’est une grande expé-dition antarctique qui a été ordonnée sous le commandement d’unsavant et intrépide navigateur, le Capitaine James Clark Ross; ex-pédition qui embrassera dans des travaux sagement preparés tousles problêmes du magnétisme terrestre, de la configuration du globe,de la distribution de la chaleur, du mouvement des eaux de l’océan,de la constitution géologique du sol, de la géographie des plantes etdes animaux. Je crois remplir un devoir sacré en offrant au Premier Lord del’Amirauté, à Monsieur le Comte de Minto, l’hommage respectueuxde la plus vive reconnoissance dont sont pénétrés tous ceux qui cul-tivent les sciences, et leur ont voué une vie laborieuse. Cette re- |88| connoissance est due au Ministre qui, dans des vues élevées et sifavorables aux progrès de l’intelligence, a réalisé l’exécution du voy-age antarctique. La bienveillance personnelle dont votre Excel-lence m’a honoré, pendant Son séjour à Paris et à la Cour de monSouverain, me donne le courage de Lui communiquer en même-temsquelques considérations qui se rattachent au but principal d’unevaste et noble entreprise. Ma franchise ne sera pas mal interprétée. La variabilité des phénomènes est ce qui caractérise le plus lemagnétisme terrestre: variabilité selon une marche lente et pério-dique, quelquefois intermittente aussi, comme effet de perturbationsbrusques et instantanées. Il en résulte que pour approfondir leslois du magnétisme terrestre, il est d’une haute importance de con-noître l’état magnétique du Globe à une même époque donnée: ou,du moins, selon des observations faites à des époques très rap-prochées. Il y a presque déjà trente ans que, dans le Recueil demes Observations astronomiques, j’ai indiqué combien il serait pré-cieux pour la Physique du globe, si plusieurs bâtimens munis d’ex-cellens instrumens, parcouraient simultanément l’équateur magnéti-que et les lignes sans déclinaison, pour fixer à la même époque, dansle vaste bassin des mers, la déclinaison, l’inclinaison, et l’intensité desforces magnétiques. J’insistai aussi, (malgré l’imperfection des in-strumens et des méthodes d’alors,) d’après ma propre expérience, surla possibilité de déterminer sur mer, et avec une précision suffisante,les variations de ces deux derniers élémens. (Rel. hist. T. 1. p. 262.)Je montrai combien ces déterminations océaniques sembloient offrird’avantages, là, où les couches d’eau sont assez épaisses pour que l’onait moins à craindre les perturbations locales dues à la constitutionminéralogique du fond. Guidé par des considérations analogues, j’ose exprimer le désir,que pour rendre plus fructueux encore l’immense travail qui seraexécuté en trois années, soit par l’expédition du Capitaine Ross,soit dans les nombreuses stations magnétiques répandues sur lasurface des continens et des iles, Votre Excellence voulût bienordonner simultanément quelques expéditions partielles et supplé-mentaires. Deux savans, auxquels nous devons des travaux im-portans sur la connoissance des variations du magnétisme terrestre,M. le Major Sabine et M. Lloyd, professeur à Dublin, m’ont déjàdonné l’heureuse nouvelle que le Gouvernement de Sa Majesté en-verroit à Otaheité, à cette métropole de l’Océan pacifique, illustréepar d’anciens travaux astronomiques, un officier très-instruit et munid’appareils magnétiques. Le grand nombre de bâtimens de la ma-rine royale qui se trouvent le plus souvent en station sur les côtesoccidentales de l’Amérique du sud, et dans les mers de l’Inde, faci-literont peut-être les moyens de multiplier les investigations quej’appelle supplementaires, et dont, pour le moment, le but principalseroit la connoissance expérimentale de l’équateur magnétique, etdes lignes sans déclinaison. I. Un bâtiment muni d’instrumens propres à mesurer l’inclinaison,la déclinaison, et l’intensité, pourroit, en partant des côtes du Pérou,suivre l’équateur magnétique, ou la courbe d’inclinaison zéro, jusqu’ |89| aux côtes de la péninsule de Malacca, et, si le vent le permet,jusq’au détroit de Bab-el-Mandel. Un second bâtiment pour-roit parcourir l’équateur magnétique depuis le Golfe de Guinéejusqu’aux côtes du Brésil. On détermineroit avec une grande pré-cision astronomique les points du littoral où la courbe d’inclinaisonzéro, qui n’est pas un grand cercle de la Sphère, coupe les continens et les iles: on apprendroit à connoître les changemens de sinuosité etle mouvement des nœuds (points d’intersection des équateurs mag-nétique et terrestre) qui ont eu lieu depuis les époques des voyagesantérieurs. Comme les lignes isodynamiques et isoclines ne sontaucunement parallèles, il seroit à désirer que les intensités fussentaussi déterminées le long de l’équateur magnétique, ou dans saproximité la plus immédiate. II. Quant aux parties des lignes sans déclinaison qui deviennentaccessibles aux navigateurs, j’oserai, Monsieur le Comte, les indiquertoutes, non dans le vain espoir que des observations simultanéespuissent les embrasser dans leur ensemble pendant la durée du séjourdu Capt. Ross dans les hautes régions antarctiques, mais seulementpour faciliter le choix à Votre Excellence selon les combinaisonsfortuites que peuvent offrir des traversées ou les stations éphémèresde bâtimens de la marine royale. Je n’ignore pas que d’après lesgrandes vues sur les véritables fondemens d’une Théorie générale dumagnétisme terrestre qui sont dues à M. Gauss, soit la connoissance ap-profondie de l’intensité horizontale, soit la multiplicité et la sage répar-tition des points dans lesquels les trois élémens de déclinaison, d’in-clinaison et d’intensité ont éte simultanément mesurés, pour trouverla valeur de V (§. 4 et 27), et par conséquent aussi de \( \frac{V}{R} \), sont lespoints vitaux du problême qu’a résolu l’illustre Géomètre: mais lesbesoins actuels du Pilotage, les corrections habituelles du rumb, et deschemins parcourus, donnent encore une importance speciale et pra-tique à l’élément de la déclinaison. On apprécieroit une déterminationexpérimentale, c. à. d. par observation immédiate, avant que l’édificethéorique ait pu être complété et terminé dans son ensemble; onl’apprécieroit d’autant plus que les lignes isogones ont un mouve-ment très-inégal dans les différentes portions de leurs traces, et quel’action combinée des petites attractions magnétiques locales cause desdéviations partielles de la direction moyenne des lignes d’égale dé-clinaison, déviations qui intéressent la sécurité des routes, et quiresteront long-temps hors de l’atteinte de la théorie générale la plussolidement établie. Je signale ici de préférence la direction deslignes sans déclinaison, auxquelles des considérations de Géogra-phie physique doivent conserver une partie de leur ancienne impor-tance. (a.) L’expédition antarctique, en arrivant, par l’ouest, de la TerreKerguelen à celle de Van Diemen, aura traversé la ligne sans déclinai-son qui remonte au nord vers la Terre de Nuyts (Australie). Il seroitimportant de fixer astronomiquement, comme je l’ai fait observer pourl’équateur magnétique, les points méridionaux et septentrionauxdu littoral de la Nouvelle Hollande, où la ligne de déclinaison zéro |90| traverse le continent australien, et de poursuivre cette courbe,d’abord vers l’O. N. O, et ensuite vers le nord, depuis la Baie deVansittart, ou le Cap Bougainville, jusq’aux iles Maldives, et lesattérrages de Surate dans l’Inde. Les connoissances acquises par lesbeaux travaux de Hansteen, d’Adolphe Erman et de George Fuss surla grande sinuosité des lignes isogones de la Sibérie rendent très-difficile de se former aujourd’hui une idée exacte de la liaison de ces lignesavec les lignes correspondantes dans les Mers de l’Inde et de la Chine.D’après les cartes intéressantes qui accompagnent l’exposé de la Théorie générale par M. Gauss, la ligne de déclinaison zéro ne coupele continent asiatique que près de l’entrée du Golfe Persique; elleremonte directement de là vers le nord à la Mer Caspienne et à laMer Blanche. D’après M. Barlow elle se replie du Golfe de Cam-baye vers le N.E. et reparoît dans les Mers de la Chine et du Japon,entre l’extrémité septentrionale de l’Ile Formose et la péninsuleSeghalienne. Ce seroit jeter une vive lumière sur un des points les plus obscursdu magnétisme terrestre que de lever les doutes qui enveloppent leprolongement de cette ligne de déclinaison zéro de la mer desIndes, et de faire connoître par des observations précises la directionet la distribution des forces à l’ouest de l’Indus entre Candahar,Balkh, Koundouz, et le Pendjab (la Pentapotamie). Il est probableque la marche victorieuse des armées de S. M. vers Caboul, et le sé-jour des troupes dans l’Afghanistan pourront donner lieu à des re-cherches de ce genre, au moyen des petits appareils magnétiquesque l’on destine pour l’Inde. Il resteroit à examiner pour la mêmeépoque la position de la ligne zéro dans les mers du Japon au nordde l’Isle Formose, comme dans l’Océan Glacial dans la partie très-accessible entre Spitzberg et la Mer Blanche. Suivre les traces de l’équateur magnétique, ou celles des lignes sansdéclinaison, c’est gouverner (diriger la route du vaisseau) demanière à couper les lignes zéro dans les intervalles les plus petits,en changeant de rumb chaque fois que les observations d’inclinai-son ou de déclinaison prouvent qu’on a dévié. (b.) Si du système oriental, ou de l’ancien continent, nouspassons au système magnétique americain et atlantique, nous aurionsà désirer la détermination simultanée des portions de la ligne sansdéclinaison qui remonte à l’est de la Géorgie du sud vers St. Sal-vador du Brésil, quitte le continent près de Maranham, et sedirige au N. O. vers le Cap Charles et la Baye de Chesapeak. Lesmers que traverse cette ligne sont si fréquentées que de nombreusesobservations magnétiques y ont été faites, et se trouvent conservéesdans les archives du Dépôt de la Marine Royale; mais il ne suffit pasd’avoir coupé souvent et à différentes époques la ligne zéro, il s’agitde la poursuivre, autant que les vents le permettent, dans toute sonétendue. Je devrais hésiter, M. le Comte, à faire mention duprolongement le plus boréal de la ligne atlantique à travers leCanada et la Baie d’Hudson, mais je dois considérer la surfacedu globe dans son ensemble, et fixer l’attention des navigateurs surles changemens qui peuvent être survenus dans les dernières années. |91| (c.) La Mer du Sud, si l’on en excepte les côtes du Japon n’a denos jours pas de variation zéro. Le nœud circulaire qui renfermel’archipel des Marquesas près du minimum des variations orientales(5°) mérite de nouvelles investigations dont pourroit se charger lebâtiment qui suivrait l’équateur magnétique du Pérou vers l’Inde.La forme de ce nœud circulaire c. à d. l’espacement variable descourbes isogones qui le constituent, et le déplacement progressifdu nœud entier, sont des phénomènes également remarquables etqui contrastent avec le grand nœud circulaire de l’Asie orientale,auquel, selon le mémoire de M. Gauss, appartient la courbe dedéclinaison zéro des mers du Japon et de la Chine. Je compte sur votre ancienne bienveillance, Milord, en osantvous importuner si longuement de considérations sur l’utilité quepourraient offrir des observations simultanées, par l’emploi d’instru-mens et de méthodes semblables, dans les différentes régions des deuxhémisphères. J’ai touché aux moyens de compléter les resultatsde la grande expédition antarctique, et d’en augmenter la valeur.Votre Excellence choisèra dans sa sagesse, de ce qui, parmi tant d’ob-jets importans pour l’art nautique et pour la Géographie physique, pourra lui paroître d’une exécution facile. Je sais borner mesespérances. Je supplie V. E. de jetter les yeux sur quelques additions auxinstructions scientifiques que j’ose Lui adresser. C’est presque êtreprésomptueux que de vouloir ajouter à un excellent travail, rédigéen partie par Sir J. Herschel. J’ai cédé aux instances amicales deMM. Sabine et Lloyd, et je vous supplie, Milord, de vouloir bienfaire mettre entre les mains de Sir J. Herschel un écrit fragmentairedans lequel ce grand astronome et savant physicien effacera libre-ment tout ce qui lui paroîtra peu exact, ou moins digne de l’at-tention des voyageurs.Je suis, &c., &c. A. DE HUMBOLDT.
Nord. | Lignes *. | |
Christianborg .. | 5\( \frac{1}{2} \)° . | Bar. 336·09 |
La Guayra .... | 10 .... | 6·16 |
Palermo ..... | 38 .... | 8·00? |
Naples ...... | 41 .... | 7·82 |
Londres ..... | 51\( \frac{1}{2} \) .... | 7·53 |
Altona ...... | 53\( \frac{1}{2} \) .... | 7·35 |
Danzig ...... | 54\( \frac{1}{2} \) .... | 7·24 |
Edinburgh .... | 56 .... | 6·46 |
Christiania .... | 60 .... | 6·74 |
Bergen ...... | 60 .... | 6·02 |
Reikiavik ..... | 64 .... | 3·89 |
Godthaab ..... | 64 .... | 3·86 |
Upermaviz .... | 73 .... | 5·49 |
L’Ile Melville ... | 74\( \frac{1}{2} \) .... | 6·35 |
Spitzbergen ..... | 75\( \frac{1}{2} \) .... | 6·23 |
(Signé) ALEXANDRE DE HUMBOLDT.
Berlin, le 26 Octobre, 1839.