Le troisième cahier du même recueil contient: 1° Une Description géognostique et physique des volcans du plateau de Quito; par M. de Humboldt. Si l’on comprend sous le nom de volcanicité tous les phénomènes qui tiennent à l’influence qu’exerce la masse fluide intérieure d’une planète sur sa croûte oxidée, il est peu de régions qui présentent autant de phénomènes volcaniques, sur une aussi grande échelle et dans un espace aussi circonscrit que le plateau de Quito. Le mémoire de M. de Humboldt se divise en deux parties: la première contient des considérations générales sur la structure de la chaîne des Andes, sur les divers chaînons parallèles qui la composent, sur le rapport qui paraît exister entre les sinuosités de la côte de la mer Pacifique, et les changements brusques qui se manifestent dans la direction des Cordillères, même les plus orientales. L’approche des volcans en activité s’annonce presque toujours dans les Andes par l’apparition de certaines roches sporadiques qui paraissent être le siége véritable des phénomènes volcaniques. Les découvertes géognostiques récentes ont montré que ces masses intercalées qui tantôt ont la forme de dômes arrondis, tantôt celle de vastes cratères, n’ont point la même composition minéralogique dans tous les pays. Ainsi, aux Canaries et dans les Sept-Montagnes, la roche est un véritable trachyte feldspathique; à l’Etna et à Stromboli, au Chimborazo et au Pichincha, on a un mélaphyre approchant du basalte; dans les volcans du Chili, au Puracé, au Tolucca, c’est l’andésite (roche composée d’amphibole et d’albite), qui joue ce rôle; enfin la Somma, qui forme les parois du cratère de soulèvement du Vésuve, est composée de leucitophyre (mélange d’amphigène et de pyroxène augite). Les rapports mutuels de ces diverses roches, et les effets résultant de leur association, sont un des problèmes les plus importants de géognosie générale. La deuxième partie du mémoire de M. de Humboldt est consacrée à la description des environs de Quito, et du volcan de Pichincha. La ville est coupée par des fentes de 30 à 40 pieds de large, et de 70 à 80 pieds de profondeur, qui toutes sont perpendiculaires à la crête de la montagne volcanique; ce phénomène est lié au soulèvement du volcan lui-même qui n’a point la forme conique, mais celle d’une crevasse longue de 8000 toises. Les mêmes fentes se trouvent sur toute la pente du Pichincha, et elles en rendent l’approche très difficile. Le Rucu-Pichincha a 2490 toises de hauteur absolue; il a donné des flammes en 1539, 1566, 1577 et 1660. Les blocs qui forment des rangées dans la plaine de Rumipamba ont peut-être été rejetés, lors du premier soulèvement du volcan, par une des fissures qui en sillonnent les pentes.