Sur les Volcans de l’Asie centrale. Tous les volcans actifs connus jusqu’ici se trouvaient être situés à d’assez petites distances de la mer. Cette circonstance, dont les géologues théoriciens s’étaient emparés pour appuyer quelques-uns de leurs systèmes, n’est pas aussi générale qu’on l’avait supposé. Les passages suivans, extraits d’un Mémoire de M. de Humboldt, établissent, en effet, qu’au centre même de l’Asie il y a eu des volcans en feu depuis les temps historiques. Le volcan situé par 42° 25′ ou 42° 35′ de latitude, entre Korgos, sur les bords de l’Ili, et Kou-tché, dans la Petite-Boukharie, appartient à la chaîne du Thian chan: peut-être se trouve-t-il sur son versant septentrional, à 3 degrés à l’est du lac Issi-koul ou Temourtou. Les auteurs chinois le nomment Pè chan (Mont-Blanc), Ho chan et Aghie (montagne de feu). On ne sait pas si le nom de Pè chan veut dire que son sommet atteint à la ligne des neiges perpétuelles, ce que la hauteur de cette montagne déterminerait au moins pour le minimum, ou s’il indique seulement la couleur éclatante d’une cime couverte de sels, de pierres-ponces et de cendres volcaniques en décomposition. Un écrivain chinois du septième siècle dit: A 200 li, ou à 15 lieues au nord de la ville de Khoueï-tchéou (aujourd’hui Kou-tché), par 41° 37′ de lat. et 80° 35′ de longit. E., suivant les déterminations astronomiques des missionnaires faites dans le pays des Eleuths, s’élève le Pè chan, qui vomit sans interruption du feu et de la fumée. C’est de là que vient le sel ammoniac. Sur une des pentes du mont de Feu (Ho chan), toutes les pierres brûlent, fondent et coulent à une distance de quelques dizaines de li. La masse en fusion durcit à mesure qu’elle se refroidit. Les habitans l’emploient comme médicament dans les maladies : on y trouve aussi du soufre. L’histoire de la dynastie chinoise des Thang, en parlant de la lave du Pè chan, dit qu’elle coulait comme une graisse liquide. (Note de M. Klaproth.) Non pas la lave, mais les particules salines qui font efflorescence à sa surface. M. Klaproth observe que cette montagne se nomme aujourd’hui Khala, et que, suivant le récit des Boukhars qui apportent en Sibérie le sel ammoniac, nommé nao cha en chinois et nouchader en persan, la montagne au sud de Korgos est si abondante en cette espèce de sel, que souvent les habitans du pays l’emploient pour payer leur tribut à l’empereur de la Chine. Dans une nouvelle Description de l’Asie centrale, publiée à Péking en 1777, on lit ces mots: «La province de Kou-tché produit du cuivre, du salpêtre, du soufre et du sel ammoniac. Cette dernière substance vient d’une montagne, au nord de la ville de Kou-tché, qui est remplie de cavernes et de crevasses. Au printemps, en été et en automne, ces ouvertures sont remplies de feu, de sorte que pendant la nuit la montagne paraît comme illuminée par des milliers de lampes. Alors personne ne peut s’en approcher. Ce n’est qu’en hiver, lorsque la grande quantité de neige a amorti le feu, que les indigènes travaillent à ramasser le sel ammoniac, et pour cela ils se mettent tout nus. Ce sel se trouve dans des cavernes, sous forme de stalactites, ce qui le rend difficile à détacher. Le nom de sel tartare, donné anciennement dans le commerce au sel ammoniac, aurait dû diriger depuis long-temps l’attention sur les phénomènes volcaniques de l’Asie intérieure.» Dans l’état où l’ouvrage chinois cité plus haut le décrit, le Pè chan pourrait bien ne mériter que le nom d’un volcan qui ne brûle plus, quoique les phénomènes ignés manquent aux solfatares que j’ai vues, telles que celles de Pouzzoles, du cratère du pic de Ténérife, du Rucu Pichincha et du volcan de Jorullo; mais des passages d’historiens chinois plus anciens qui racontent la marche de l’armée des Hioung-nou dans le premier siècle de notre ère, parlent de masses de pierres en fusion qui coulent à la distance de quelques milles; ainsi on ne peut, dans ces expressions, méconnaître des éruptions de lave. La montagne d’ammoniac entre Kou-tché et Korgos a aussi été un volcan en activité, dans la plus stricte acception de ce mot: un volcan qui vomissait des torrens de lave, au centre de l’Asie; à 400 lieues géographiques de la mer Caspienne à l’ouest, à 433 de la mer Glaciale au nord, à 504 du Grand-Océan à l’est, à 440 de la mer des Indes au sud. Ce n’est pas ici le lieu de discuter la question relative à l’influence du voisinage de la mer sur l’action des volcans; nous appelons seulement l’attention sur la position géographique des volcans de l’Asie intérieure, et sur leurs rapports réciproques. Le Pè chan est éloigné de trois à quatre cents lieues de toutes les mers. Lorsque je revins du Mexique, de célèbres géognostes témoignèrent leur étonnement au récit de l’éruption volcanique de la plaine de Jorullo, et du volcan de Popocatepetl encore en activité; et cependant la première n’est qu’à 30 lieues de distance de la mer, et le second à 43 lieues. Le Djebel Koldaghi, montagne conique et fumante du Kordofan, dont on entretint M. Ruppel à Dongola, est à 150 lieues de la mer Rouge , et cette distance n’est que le tiers de celle à laquelle le Pè chan, qui depuis 1700 ans a vomi des torrens de lave, se trouve de la mer des Indes. La distance du Pè chan à la mer d’Aral est de 225 lieues, en adoptant pour longitude de la côte orientale de ce lac 56° 8′ 59″ sous les 45° 38′ 30″ de latitude; détermination fondée sur l’observation des différences d’ascension droite de la lune et des étoiles par M. Lemm, astronome de l’expédition de M. Berg. C’est la seule observation astronomique qui ait été faite sur les bords du lac Aral. La position du Pè chan est rapportée à celle d’Aksou, ville que les missionnaires placent par 76° 47′ de longitude. Nouvelles Annales des Voyages, par Eyriès et Malte- Brun, t. xxiv, p. 282. Nous rappellerons une nouvelle éruption du pic de Tolima, dans la chaîne des Andes de la Nouvelle-Grenade, éruption d’un sommet qui appartient aux volcans disposés en série, et qui fait partie de la chaîne centrale à l’est du Cauca, la plus éloignée de la mer, et non de la chaîne occidentale qui borne le Choco, si riche en or et en platine (l’Oural de la Colombie). L’opinion suivant laquelle les Andes n’offrent aucun volcan en activité, dans les parties où cette chaîne s’éloigne de la mer, n’est nullement fondée. Le système des montagnes de Caracas qui se dirigent de l’est à l’ouest, ou la chaîne du littoral de Venezuela, est ébranlé par de violens tremblemens de terre, mais n’a pas plus d’ouvertures qui soient en communication permanente avec l’intérieur de la terre, et qui vomissent de la lave, que n’en a la chaîne de l’Himâlaya, qui n’est guère à plus de cent lieues de distance du golfe de Bengale, ou que n’en ont les Ghâts, que l’on peut presque appeler une chaîne côtière. Lorsque le trachyte n’a pas pu pénétrer à travers les chaînes quand elles ont été soulevées, elles n’offrent pas de crevasses; il ne s’y est pas ouvert des conduits par lesquels les forces souterraines puissent agir d’une manière permanente à la surface. La circonstance remarquable du voisinage de la mer partout où des volcans sont encore en activité, circonstance que l’on ne peut nier en général, semble avoir pour cause moins l’action chimique de l’eau, que la configuration de la croûte du globe et le défaut de résistance que, dans le voisinage des bassins maritimes, les masses de continent soulevées opposent aux fluides élastiques, et à l’issue des matières en fusion dans l’intérieur de notre planète. De véritables phénomènes volcaniques peuvent se manifester, comme dans l’ancien pays des Eleuts, et à Tourfan, au sud du Thian chan, partout où par d’anciennes révolutions une fissure dans la croûte du globe s’est ouverte loin de la mer. Les volcans en activité ne sont plus rarement éloignés de la mer que parce que partout où l’éruption n’a pas pu se faire sur la déclivité des masses continentales vers un bassin maritime, il a fallu un concours de circonstances très-extraordinaires pour permettre une communication permanente entre l’intérieur du globe et l’atmosphère, et pour former des ouvertures qui, comme les sources thermales intermittentes, épanchent, au lieu d’eau, des gaz et des terres oxidées en fusion, c’est-à-dire des laves. A l’est du Pè chan, le mont Blanc du pays des Eleuts, toute la pente septentrionale du Thian chan offre des phénomènes volcaniques: «on y voit des laves et des pierres-ponces, et même de grandes solfatares, que l’on nomme des lieux brûlans. La solfatare d’Ou roumtsi a cinq lieues de circonférence; en hiver, elle n’est pas couverte de neige: on la croirait remplie de cendres. Si l’on jette une pierre dans ce bassin, il s’en élève des flammes et une fumée noire qui dure long-temps. Les oiseaux ne se hasardent pas à voler au-dessus de ces lieux brûlans.» A l’ouest et à 60 lieues de Pè chan, il y a un lac d’une étendue assez considérable, et dont les différens noms en chinois, en kirghiz, en kalmuk signifient eau chaude, salée et ferrugineuse. Selon la carte de l’Asie intérieure de Pansner, sa longueur est de 17 à 18 lieues, et sa largeur de 6 à 7; il s’appelle en kalmuk Temourtou (le ferrugineux), en kirghiz Touz koul, en chinois Yan hai (lac salé), ou Je hais, et en turc Issi-koul (lac chaud). Klaproth. (Mémoires relatifs à l’Asie, t. ii, p. 358, 416; t. iii, p. 299.) M. Abel Rémusat regarde le Balkachi comme le lac chaud des Chinois. (Journal asiatique, t. v, p. 45, note 2.) Si nous franchissons la chaîne volcanique du Thian chan, nous trouvons, à l’est-sud-est du lac Issi-koul dont il est si souvent question dans les itinéraires que j’ai recueillis, et du volcan du Pè chan, le volcan de Tourfan, que l’on peut nommer aussi le volcan de Ho tcheou (ville de feu), car il est très-près de cette ville . M. Abel Rémusat a parlé en détail de ce volcan dans son Histoire de Khoten, et dans sa lettre à M. Cordier . Il n’y est pas question de masses de pierres en fusion (torrens de laves) comme au Pè chan; mais «on en voit continuellement sortir une colonne de fumée; cette fumée est remplacée le soir par une flamme semblable à celle d’un flambeau. Les oiseaux et les autres animaux qui en sont éclairés paraissent de couleur rouge. Pour y aller chercher le nao cha ou sel ammoniac, les habitans du pays mettent des sabots, car des semelles de cuir seraient trop vite brûlées.» Le sel ammoniac ne se recueille pas seulement au volcan de Ho tcheou, comme une croûte ou un sédiment tel que les vapeurs qui s’exhalent l’ont déposé; les livres chinois parlent aussi «d’un liquide verdâtre que l’on ramasse dans des cavités; on le fait bouillir et évaporer, et l’on obtient le sel ammoniac sous la forme de petits pains de sucre d’une grande blancheur et d’une pureté parfaite.» Ho tcheou, ville aujourd’hui détruite, était à une lieue et demie à l’est de Tourfan. L. c. Description de Khotan, p. 19—91. M. Abel Rémusat nomme le volcan de Pè chan, au nord de Koutché, volcan de Bichbalik. Du temps des Mongols en Chine, tout le pays entre la pente septentrionale du Thian chan et la petite chaîne du Tarbagataï s’appelait Bichbalik. Le Pè chan et le volcan de Ho tcheou ou Tourfan sont éloignés l’un de l’autre de 140 lieues dans la direction de l’est à l’ouest. A peu près à 40 lieues à l’ouest du méridien de Ho tcheou, au pied du gigantesque Bokhda-oola, se trouve la grande solfatare d’Ouroumtsi. A 140 lieues au nord-ouest de celle-ci, dans une plaine voisine des rives du Khobok, qui s’écoule dans le petit lac Darlaï, s’élève une colline «dont les fentes sont très-chaudes sans cependant exhaler de la fumée (des vapeurs visibles). L’ammoniac se sublime dans ces crevasses en une écorce si solide que l’on est obligé de briser la pierre pour la recueillir.».............. Nous connaissons ainsi dans l’intérieur de l’Asie un territoire volcanique dont la surface est de plus de 2,500 lieues carrées, et qui est éloigné de trois à quatre cents lieues de la mer; il remplit la moitié de la vallée longitudinale située entre le premier et le second système de montagnes. Le siége principal de l’action volcanique paraît être dans le Thian chan. Peut-être le colossal Bokhda-oola est-il une montagne trachytique comme le Chimborazo. Du côté du nord du Tarbagataï et du lac Darlaï l’action devient plus faible; cependant M. Rose et moi nous avons trouvé du trachyte blanc, le long de la pente sud-ouest de l’Altaï, sur une colline campaniforme, à Ridderski et près du village de Boutatchikha. Des deux côtés, au nord et au sud du Thian chan, on ressent de violens tremblemens de terre. La ville d’Aksou fut entièrement détruite au commencement du 18e siècle par une commotion de ce genre. M. Eversman, professeur à Kasan, dont les voyages répétés ont fait connaître la Boukharie, entendit raconter par un Tatare qui le servait et qui connaissait bien le pays entre les lacs Balkachi et Ala-koul, que les tremblemens de terre y étaient très-fréquens. Dans la Sibérie orientale, au nord du parallèle du 50e degré, le centre du cercle des secousses paraît être à Irkoutsk, et dans le profond bassin du lac Baïkal, où, sur le chemin de Kiakhta, surtout sur les bords du Djida et du Tchikoï, on remarque du basalte avec de l’olivine, de l’amygdaloïde cellulaire, de la chabasie et de l’apophyllite. Au mois de février 1829, Irkoutsk souffrit beaucoup de la violence des tremblemens de terre; au mois d’avril suivant, on ressentit aussi à Ridderski des commotions que l’on observa dans la profondeur des mines où elles furent très-vives. Mais ce point de l’Altaï est la limite extrême du cercle des secousses; plus à l’ouest, dans les plaines de la Sibérie, entre l’Altaï et l’Oural, ainsi que dans toute la longue chaîne de l’Oural, on n’a ressenti jusqu’à présent aucun ébranlement........ Le territoire volcanique de Bichbalik est à l’est du grand affaissement de l’ancien monde. Des voyageurs qui sont allés d’Orenbourg en Boukharie racontent qu’à Soussac, dans le Kara-tau, qui forme avec l’Ala-tau un promontoire au nord de la ville de Tharaz ou Turkestan sur le bord de l’affaissement, des sources thermales jaillissent. Au sud et à l’ouest du bassin intérieur nous trouvons deux volcans encore en activité; le Demavend, visible de Tehran, et le Séïban de l’Ararat , couvert de laves vitreuses. Les trachytes, les porphyres et les sources thermales du Caucase sont connus. Des deux côtés de l’isthme, entre la mer Caspienne et la mer Noire, les sources de naphte et les salses ou volcans de boue sont nombreux. Le volcan boueux de Taman dont Pallas et MM. Engelhard et Parrot ont décrit la dernière éruption ignée de 1794, d’après le récit des Tatares, offre la répétition du phénomène de Bakou et de toute la presqu’île d’Abchéron. Les éruptions ont lieu dans les endroits où les forces volcaniques rencontrent le moins d’obstacles. Le 27 novembre 1827, des ébranlemens très-violens furent suivis au village de Gokmali, dans la province de Bakou, à trois lieues de la côte occidentale de la mer Caspienne, d’une éruption de flammes et de pierres. Un emplacement long de 200 toises et large de 150 brûla pendant vingt-sept heures sans interruption, et s’éleva au-dessus du niveau du terrain voisin. Après que les flammes se furent éteintes, on vit jaillir des colonnes d’eau qui coulent encore aujourd’hui comme des puits artésiens ......... La hauteur de l’Ararat est, selon Parrot, de 2700 toises; celle de l’Elbrouz, d’après Kuppfer, de 2560 au-dessus du niveau de l’Océan. Abeille du Nord, 1828, No 12. Voici encore quelques notices sur d’autres lieux volcaniques de l’Asie centrale. Près d’Oaroumtsi, et 30 li à l’ouest du poste de Byrké boulak, on voit un espace de 100 li de circonférence, qui est couvert de cendres volantes; si l’on y jette la moindre chose, une flamme éclate et consume tout en un clin d’œil. Quand on y lance une pierre, on en voit sortir une fumée noire. En hiver, la neige ne s’y maintient pas. On appelle ce lieu la plaine enflammée. Les oiseaux n’osent pas voler au-dessus. Sur la frontière qui sépare la province d’Ili du district d’Ouroumtsi, on trouve un gouffre d’environ 90 li de circonférence. De loin, il paraît couvert de neige; le terrain, qui ressemble à une surface imprégnée de sel, s’endurcit lorsqu’il a plu. Quand on y jette une pierre, on entend un bruit pareil à celui que ferait un bâton qui frappe sur du fer. Si un homme ou un animal marche sur cet abîme, il est englouti à jamais. On l’appelle la fosse des cendres. Ouroumtsi est entouré à l’ouest par une chaîne de monts sablonneux, très-riches en houille. La grande géographie impériale de la Chine fait encore mention d’une montagne de sel ammoniac, appelée Naochidar oulan dabsoun oota, en mongol la montagne du sel ammoniac et du sel rouge. Elle la place en dehors de la frontière orientale de la principauté de Khoten au milieu du désert de sable. A l’est, poursuitelle, des montagnes contiguës vont rejoindre la chaîne du Nanchan, du district de Ngan si tcheou, de la province chinoise de Kan sou. Les géographes arabes du moyen âge désignaient, sous le nom d’al-Botom, les montagnes de la partie orientale du district de la ville de Soutrouchna ou Osrouchna, actuellement détruite, et qui était située à moitié chemin de Samarkand à Ferghana. La ville de Zamin de nos jours appartenait à ce canton. Ibn Haukal place dans ces montagnes un puits de feu et de sel ammoniac, dont il donne la description suivante: «Dans le mont Botom est une espèce de caverne, sur laquelle on a construit un édifice comme une maison dont les portes et les fenêtres sont fermées. Il y a une source de laquelle s’élève une vapeur qui, pendant le jour, ressemble à de la fumée, et, pendant la nuit, à du feu. Quand la vapeur se condense, elle forme le sel ammoniac (Nouchadir) qu’on recueille. Dans cette voûte, la chaleur est si forte que personne n’y peut entrer sans se brûler, à moins d’être vêtu d’un habit épais trempé dans l’eau; ainsi préservé, on entre rapidement et on prend autant de ce sel qu’on en peut saisir. Ces vapeurs changent de temps en temps de place; pour les retrouver, il faut faire des fosses, jusqu’à ce qu’elles se montrent de nouveau. Souvent on fouille inutilement, et il faut recommencer le travail à un autre endroit pour les rencontrer. S’il n’y avait pas d’édifice construit sur ces fosses pour empêcher que la vapeur se disperse, elle ne nuirait pas à ceux qui s’approchent; mais, ainsi renfermée, elle brûle par sa chaleur intense ceux qui y entrent.»