Digitale Ausgabe

Download
TEI-XML (Ansicht)
Text (Ansicht)
Text normalisiert (Ansicht)
Ansicht
Textgröße
Originalzeilenfall ein/aus
Zeichen original/normiert
Zitierempfehlung

Alexander von Humboldt: „Géographie des Plantes, rédigée d’après la comparaison des phénomènes que présente la végétation dans les deux continens, par A. de Humboldt et Cr. Kunth. I vol. in-fol., pap. jés. vél. sat., av. pl., la plupart coloriées. Ouvrage précédé d’un Tableau physique des régions équinoxiales, par A. de Humboldt et Aimé Bonpland. (Prospectus). Cet ouvrage fait partie du voyage de MM. Humboldt et Bonpland“, in: ders., Sämtliche Schriften digital, herausgegeben von Oliver Lubrich und Thomas Nehrlich, Universität Bern 2021. URL: <https://humboldt.unibe.ch/text/1826-Geographie_des_Plantes-3-neu> [abgerufen am 19.04.2024].

URL und Versionierung
Permalink:
https://humboldt.unibe.ch/text/1826-Geographie_des_Plantes-3-neu
Die Versionsgeschichte zu diesem Text finden Sie auf github.
Titel Géographie des Plantes, rédigée d’après la comparaison des phénomènes que présente la végétation dans les deux continens, par A. de Humboldt et Cr. Kunth. I vol. in-fol., pap. jés. vél. sat., av. pl., la plupart coloriées. Ouvrage précédé d’un Tableau physique des régions équinoxiales, par A. de Humboldt et Aimé Bonpland. (Prospectus). Cet ouvrage fait partie du voyage de MM. Humboldt et Bonpland
Jahr 1826
Ort Paris
Nachweis
in: Bulletin des sciences naturelles et de géologie 7:256 (1826), S. 314–323.
Sprache Französisch
Typografischer Befund Antiqua; Auszeichnung: Kursivierung; Fußnoten mit Ziffern.
Identifikation
Textnummer Druckausgabe: IV.64
Dateiname: 1826-Geographie_des_Plantes-3-neu
Statistiken
Seitenanzahl: 10
Zeichenanzahl: 23026

Weitere Fassungen
Géographie des Plantes (Paris, 1826, Französisch)
[Géographie des Plantes] (Stuttgart; Tübingen, 1826, Deutsch)
Géographie des Plantes, rédigée d’après la comparaison des phénomènes que présente la végétation dans les deux continens, par A. de Humboldt et Cr. Kunth. I vol. in-fol., pap. jés. vél. sat., av. pl., la plupart coloriées. Ouvrage précédé d’un Tableau physique des régions équinoxiales, par A. de Humboldt et Aimé Bonpland. (Prospectus). Cet ouvrage fait partie du voyage de MM. Humboldt et Bonpland (Paris, 1826, Französisch)
|314|

256. Géographie des Plantes, rédigée d’après la comparaison desphénomènes que présente la végétation dans les deux conti-nens, par A. de Humboldt et Ch. Kunth. 1 vol. in-fol., pap.jés. vél. sat., av. pl., la plupart coloriées. Ouvrage précédéd’un Tableau physique des régions équinoxiales, par A. deHumboldt et Aimé Bonpland. (Prospectus *). Cet ouvrage faitpartie du voyage de MM. Humboldt et Bonpland.

A côté de la botanique proprement dite, qui examine lescaractères, l’organisation et les rapports des végétaux, se placéune autre science, dont l’origine ne date pas d’un demi-siècle.Désignée sous le nom un peu vague de géographie des plantes,elle lie la botanique descriptive à la climatologie; elle indiquele nombre, l’aspect et la distribution des végétaux sous les dif-férentes zones, depuis l’équateur jusqu’au cercle polaire, de-puis les profondeurs de l’Océan et des mines qui renfermentles germes des plantes cryptogames, jusqu’à la limite des neigesperpétuelles, qui varie selon la latitude des lieux et la naturedes pays circonvoisins. Incomplète comme la géologie, mais plusneuve que cette partie de nos connaissances physiques, elle aété, dès son origine, moins exposée à ces illusions de l’esprit,à ces rêveries systématiques par lesquelles l’imagination del’homme se plaît à suppléer au défaut des faits positifs. La mar-
* Nous ne pouvons nous refuser à reproduire ici la presque totalitéde ce prospectus, qui lui-même est un mémoire plein d’intérêt, danslequel l’auteur présente, comme on va le voir, l’histoire de la sciencedont ce nouvel ouvrage est destiné à nous faire connaître la théorie etl’application
|315| che des sciences suit toujours l’esprit du siècle qui préside àleur développement, et la géographie des plantes a été cultivéeavec le plus d’ardeur à l’époque où le goût de l’observation estdevenu dominant, où toutes les branches de la philosophie na-turelle ont adopté des méthodes plus sévères.
Les voyageurs qui parcouraient un grand espace de terrain,qui abordaient à des côtes lointaines, ou gravissaient deschaînes de montagnes dont les pentes offrent une diversité declimats superposés comme par étages, étaient frappés à chaqueinstant des phénomènes curieux de la distribution géographiquedes végétaux: on peut dire qu’ils recueillaient des matériauxpour une science dont le nom avait à peine été prononcé. Cesmêmes zones de végétaux, dont le cardinal Bembo, dès le sei-zième siècle, avait décrit, avec tout le charme de l’éloquencelatine, l’étendue et la succession sur les flancs de l’Etna, l’in-fatigable et judicieux Tournefort les retrouva en s’élevant surle sommet de l’Ararat. Il compara les flores des montagnes avecles flores des plaines sous différentes latitudes: il reconnut lepremier que l’élévation au-dessus du niveau de la mer agit surla distribution des végétaux, comme la distance au pôle ou lechangement en latitude. Le génie de Linnée féconda les germes d’une science nais-sante; mais embrassant, dans son impatiente ardeur, le pré-sent et le passé, la géographie des plantes et leur histoire, il selivra, dans son mémoire De telluris habitabilis incremento etdans les Coloniæ plantarum, à des hypothèses hardies. Il voulutremonter à l’origine des espèces multipliées par la déviation ac-cidentelle d’un type primitif, suivre les changemens des varié-tés devenues constantes, dépeindre l’ancien état de nudité dela croûte pierreuse de notre planète recevant peu à peu les vé-gétaux d’un centre commun et après de longues migrations.Haller, Gmelin, Pallas, et surtout Reinhold et Georges Forsterétudièrent avec une attention suivie la distribution géographi-que de quelques espèces; mais, négligeant l’examen rigoureuxdes plantes qu’ils avaient recueillies, ils confondirent souventles productions alpines de l’Europe tempérée avec celles desplaines de la Laponie. On admettait prématurément l’identitéde ces dernières avec des espèces propres aux terres magella-niques et à d’autres parties de l’hémisphère austral. Déjà Adan-son avait entrevu l’extrême rareté des ombellifères sous la zone |316| torride, et préludé par-là à la connaissance d’une série de phé-nomènes généralement reconnus de nos jours. La descriptiondes végétaux, d’après les divisions d’un système artificiel, a ra-lenti long-temps l’étude de leurs rapports avec les climats. Dèsque les espèces ont été arrangées par familles naturelles, on apu démêler les formes dont le nombre augmente ou diminuede l’équateur vers le cercle polaire. Menzel, auteur d’une flore inédite du Japon, avait prononcéle mot: géographie des plantes. Il est des sciences dont le noma existé, pour ainsi dire, avant la science même. Telles ont été,il y a un demi-siècle, la météorologie, l’étude physionomiqueet la pathologie des végétaux, on peut presque ajouter la géo-logie même. Le nom, prononcé par Menzel, fut employé, versl’année 1783, presque à la fois par Giraud Soulavie et par lecélèbre auteur des Études de la nature, ouvrage qui renferme,à côté de graves erreurs sur la physique du globe, les vues lesplus ingénieuses sur les formes, les rapports géographiques etles habitudes des plantes. Ces deux auteurs, d’un talent et d’unmérite si inégal, s’abandonnèrent trop souvent aux libres inspi-rations de la pensèe. Le manque de connaissances positives lesempêcha d’avancer dans une carrière dont ils ne savaient mesu-rer l’étendue. Giraud Soulavie voulut appliquer les principesexposés dans sa Géographie de la nature, à la Géographie phy-sique des végétaux de la France méridionale; mais le contenu deson livre ne répondit guère à un titre si présomptueux. Oncherche en vain, dans cette prétendue géographie des plantes,les noms d’espèces qui croissent spontanément, ou des mesuresindiquant la hauteur des stations. L’auteur se borne à quelquesobservations sur les plantes cultivées; observations que plustard Arthur-Young a développées avec plus de sagacité et de sa-voir. Il distingue dans une coupe verticale du Mont-Mezin, au-quel est jointe, non une échelle en toises, mais une échelle dela hauteur du mercure dans le baromètre, les trois zones su-perposées des oliviers, des vignes et des châtaigniers. C’est vers le fin du dernier siècle que la détermination plusprécise de la température moyenne et les méthodes perfection-nées des mesures barométriques, ont fourni des moyens dereconnaître plus rigoureusement l’influence des hauteurs sur ladistribution des végétaux dans les Alpes et dans les Pyrénées.Ce que Saussure ne put qu’indiquer dans des observations |317| éparses, Ramond le développa avec la supériorité du talent quicaractérise ses ouvrages. Botaniste, physicien et géologue à lafois, il fournit dans les Observations faites dans les Pyrénées,dans son Voyage à la cime du Mont-Perdu, et dans son Me-moire sur la végétation alpine, des données précieuses sur lagéographie des plantes de l’Europe entre les parallèles de 42° ½et 45° de latitude. Ces données ont été multipliées par Lavy.Kielmann, et surtout par M. Decandolle, dans son introduc-tion à la troisième édition de la Flore française. De savans etintrépides voyageurs, Labillardière, Desfontaines et du Petit-Thouars interrogèrent la nature, presque à la même époque,dans la mer du Sud, sur le dos de l’Atlas et dans les îlesd’Afrique. Des questions générales de géographie botani-que furent traitées par deux savans distingués d’Allema-gne. Dans une dissertation académique (Historiæ vegetabi-bilium geographicæ specimen), M. Stromeyer essaya de tracerle plan de la science en énumérant d’une manière concise lesobjets qu’elle lui parut embrasser; tandis que M. Tréviranus,dans ses Recherches biologiques, développait d’une manièretrès-spirituelle quelques conjectures sur la distribution climaté-rique, non des espèces, mais des genres et des familles. Tel était l’ensemble des matériaux que l’on trouvait dispersésdans les relations des voyageurs et les mémoires de quelquesnaturalistes français, allemands et anglais, lorsque M. de Hum-boldt, s’aidant des travaux importans de M. Bonpland, publiad’abord, après son retour en Europe, l’Essai sur la Géographiedes plantes, fondée sur des mesures qui ont été exécutées depuis les 10° de latitude boréale jusqu’aux 10° de latitude australe. C’étaitle premier ouvrage spécialement consacré à considérer la végé-tation dans ses rapports divers avec la température moyennedes lieux, avec la pression, l’humidité, la transparence et latension électrique de l’atmosphère ambiante; à fixer ses rap-ports d’après des mesures directes, et à tracer le Tableau desplantes équinoxiales depuis le niveau de l’Océau jusqu’à 5000mètres de hauteur. Pour faire ressortir davantage les traits carac-téristiques de ce Tableau, l’auteur s’était astreint à comparerles phénomènes de la végétation des régions tropicales avecceux que l’on observe dans les régions froides et tempérées. Untravail de ce genre ne pouvait être que très-incomplet; cepen-dant, malgré son imperfection, peut-être par la grandeur im- |318| posante des objets et par l’enchaînement des phênomènes qu’ilprésente à l’imagination, le livre de M. de Humboldt a obtenud’honorables suffrages, et contribué à répandre le goût et l’é-tude de la géographie des plantes. Dans ces dernières quinze an-nées, Robert Brown, Léopold de Buch, Chrétien Smith, De-candolle, Wahlenberg, Ramond, Willdenow, Schouw, Hor-nemann, Delile, Kasthofer, Link, Lichtenstein, Schrader,Giesecke, Chamisso, Winch, Bossi, Lambert, Walich, Go-van, Walker, Arnott, Hornschuh, Hooker, Lamouroux, Les-chenault, Bory de Saint-Vincent, Pollini, Caldas, Llave,Bustamante, Auguste de Saint-Hilaire, Martius, Mirbel, Neesvon Esenbeck, Moreau de Jonnès, Bartling, Boué, Steven,Bieberstein, Parrot, James, Sabine, Edwards, Fisher, Gau-dichaud, d’Urville, Lesson, Richardson, Reinwardt, Horsfield,Burchell, Nuttal, Schübler, Ringier et Viviani, ont ou traitédes questions relatives à cette science, ou fourni des matériauxpropres à en reculer les limites. Robert Brown, dont le nombrille du plus vif éclat dans les fastes de la botanique, y a con-tribué plus qu’aucun autre par quatre mémoires célèbres sur lesprotéacées de l’hémisphère austral et sur la distribution géogra-phique des plantes de la Nouvelle-Hollande, des côtes occiden-tales de l’Afrique et des terres polaires boréales. Il a commencéà examiner rigoureusement les espèces qui sont identiquesdans l’un et l’autre hémisphère; il a fait connaître le premier,par des évaluations numériques, les véritables rapports qu’of-frent les grandes divisions du règne végétal, les acotylédo-nées, les monocotylédonées et les dicotyledonées. M. de Hum-boldt a suivi ce genre de recherches, en l’étendant (dans sonouvrage De distributione geographicâ plantarum secundum cœlitemperiem et altitudinem montium et dans divers mémoires pu-bliés successivement) aux familles naturelles et à leur prépon-dérance sous différentes zones. Celles qui augmentent del’équateur vers le pôle sont les Ericinées et les Amentacées: lesfamilles qui diminuent du pôle vers l’équateur sont les Légumi-neuses, les Rubiacées, les Euphorbiacées et les Malvacées. Encomparant les deux continens, on trouve, en général, sous lazone tempérée, moins de Labiées et de Crucifères, et plus deComposées, d’Ericinées et d’Amentacées dans le nouveau con-tinent que dans les zones correspondantes de l’ancien. C’est de ladistribution des formes végétales, de cette prépondérance de |319| certaines familles que dépend le caractère du paysage, l’aspectd’une nature sévère ou riante. L’abondance des Graminées, plantes-sociales, qui forment de vastes savanes, celles des Pal-miers et des Conifères, ont influé de tout temps sur l’état socialdes peuples, sur leurs mœurs et le développement plus oumoins lent des arts de la civilisation. Il y a plus encore:l’unité de la nature est telle, que les formes se sont limitées lesunes les autres d’après des lois constantes et immuables dontl’intelligence humaine n’a point encore pénétré le secret. Lors-qu’on connaît sur un point quelconque du globe le nombre desespèces qu’offre une des grandes familles, par exemple celledes Glumacées, des Composées ou des Légumineuses, on peutévaluer avec quelque probabilité, et le nombre total des plantesPhanérogames, et le nombre des espèces qui composent les au-tres tribus de végétaux. C’est avec une constance infatigable que Wahlenberg a em-brassé les Flores de la Laponie, des monts Carpathes et desAlpes de la Suisse. Fondés sur des mesures barométriques exac-tes, liés aux travaux de M. Decandollè sur la France, et deMM. de Parrot et d’Engelhardt sur le Caucase, les ouvrages deWahlenberg nous ont fait connaître les limites inférieures etsupérieures des végétaux dans la zone tempérée et glaciale. Ilmanquait un chaînon entre les observations de l’Europe et cellesde la zone torride. Cette lacune a été remplie par un illustregéologue, M. Léopold de Buch. Après avoir mesuré la hauteurdes glaces éternelles au-delà du cercle polaire, ce savant a tracé,conjointement avec l’infortuné botaniste norvégien M. Smith,le tableau de la Géographie des plantes dans l’Archipel des Ca-naries. Des voyageurs anglais ont fait connaître, par des entre-prises courageuses, la végétation de l’Himalaya dont la penteseptentrionale, à cause du rayonnement de la chaleur des hautesplaines circonvoisines, se trouve dénuée de neiges, et accessi-ble aux espèces phanérogames à une hauteur prodigieuse. Desexpéditions maritimes ont ajouté à ces trésors. Celles de Kru-senstern, Kotzebue, Freycinet, Scoresby, Ross, Parry, Kinget Duperrey ont multiplié, depuis les Malouines et les îles Ma-riannes jusqu’à Unalaska et au détroit de Barrow, les observa-tions de Géographie botanique dans des régions déjà illustréespar les travaux de Commerson, de Banks, de Solander, deGeorge Forster et de Gieseke. |320| Tant de matériaux renfermés dans des mémoires écrits endifférentes langues, méritaient sans doute d’ètre recueillis avecsoin, comparés entre eux, employés à enrichir une des plusbelles parties de la philosophie naturelle. La première éditionde l’Essai sur la Géographie des plantes, qui se trouve à la têtede l’ouvrage de MM. Humboldt et Bonpland, est épuisée depuisplusieurs années. On a eu le projet de la réimprimer avec quel-ques additions; mais M. Humboldt préfère de la remplacer parun ouvrage entièrement différent, par une géographie des plantesqui embrasse l’un et l’autre hémisphère, et pour laquelle il aréuni, depuis plusieurs années, un grand nombre de matériaux.L’ancien ouvrage ne traitait spécialement que de la végétationéquinoxiale du nouveau continent. Composé, pour ainsi dire,à la vue des objets, au pied des Cordilières, il a paru long-temps avant le grand travail des Nova Genera et Species plan-tarum œquinoctialium Orbis Novi, dans lequel M. Kunth a décritquatre mille cinq cents espèces de plantes tropicales recueilliespar MM. de Humboldt et Bonpland. Ce travail (sept volumesin-folio avec 725 planches) ne servira pas seulement à rectifieret à compléter l’indication des espèces dans le Tableau des ré-gions équinoxiales, dessiné en 1805, il fournira aussi, d’aprèsla discussion des mesures barométriques, et d’après l’examenscrupuleux d’un plus grand nombre d’espèces qu’on ait jamaispu employer pour ce but, des données précises et des coeffi-ciens numériques sur la distribution des plantes équinoxialesdans les plaines et sur les montagnes, en divisant ces dernièrespar zones dont chacune a la largeur de 500 mètres. DéjàM. Kunth, dans le dernier volume des Nova Genera, a présentéles Flores spéciales du Vénézuéla, de Cundinamarca, de Quitoet du Mexique. L’ouvrage que nous annonçons n’offrira pas seu-lement l’inventaire raisonné des faits dispersés dans les mé-moires publiés jusqu’à ce jour en différentes parties de l’Europeet de l’Amérique, il sera enrichi aussi de matériaux inédits quel’auteur doit à l’amitié de plusieurs botanistes et voyageurs quiont étendu le domaine de nos connaissances. La Géographie des plantes est une science mixte qui ne peuts’élever sur une base solide qu’en empruntant à la fois des se-cours à la Botanique descriptive, à la Météorologie et à la Géo-graphie proprement dite. Comment résoudre le problème inté-ressant, quelles plantes cryptogames, quelles graminées, quelles |321| dicotylédonées sont spécifiquement identiques dans l’ancien etle nouveau continent, sous les zones tempérées australes etboréales, sans consulter dans les herbiers les espèces voisines,sans posséder la connaissance la plus exacte de la structure etdes caractères essentiels des espèces? Comment juger de l’in-fluence que les agens extérieurs, la nature et l’élévation du sol,les modifications de l’atmosphère, sa température, sa pression,son humidité, sa charge électrique, l’extinction des rayons delumière qui traversent les couches d’air superposées, exercentsur la végétation, sans connaître l’état actuel de la météorologieet de la physique en général? Comment découvrir les lois dela nature, d’après lesquelles les divers gronpes de végétauxsont distribués sur les continens et au sein des mers à diverseslatitudes et à diverses hauteurs, sans être muni d’instrumenspropres à mesurer les stations alpines, le décroissement de lachaleur sur la pente des montagnes et dans les couches del’Océan, les inflexions des lignes isothermes et la répartitioninégale des températures entre les différentes saisons de l’an-née, sur les côtes et dans l’intérieur des continens? Si la géo-graphie des plantes n’a pas fait jusqu’ici les progrès rapidesauxquels on devait s’attendre après un si grand nombre devoyages scientifiques, c’est parce que d’un côté les botanistesse trouvent souvent dépourvus de moyens nécessaires pour exa-miner la hauteur des lieux et les modifications de l’atmosphère,tandis que de l’autre les physiciens, ou ne possèdent pas lesconnaissances de botanique indispensables à la déterminationdes espèces, ou négligent de former des herbiers dans les lieuxdont ils ont fixé l’élévation absolue par de bonnes méthodeshypsométriques. M. de Humboldt, qui a herborisé pendant cinq ans dans lesrégions équinoxiales, tantôt seul, tantôt conjointement avecM. Bonpland, s’est trouvé éloigné par d’autres occupations,depuis son retour en Europe, de l’étude de la botanique de-scriptive. Désirant constamment de rendre ses ouvrages moinsimparfaits, il s’est associé M. Kunth, qui, par ses talens et parl’importance de ses nombreux travaux, occupe une des pre-mières places parmi les botanistes de notre temps. L’ouvragesera rédigé par M. de Humboldt; les mémoires ou notes expli-catives ajoutées par M. Kunth, seront signées du nom de ce |322| savant. La Géographie des plantes, rédigée d’après la compa-raison des phénomènes que présente la végétation dans les deuxcontinens, formera 1 vol. in-fol. d’à peu près 100 feuilles. Aucunouvrage général de ce genre n’a encore paru en France. L’Essaiélémentaire de Géographie botanique, par M. Decandolle, ren-ferme beaucoup de vues neuves et ingénieuses; mais l’auteura été restreint à un petit nombre de pages, son mémoire ayantété destiné pour le Dictionnaire des sciences naturelles, publiépar les professeurs du Jardin du Roi. Il n’y a que le Danemarket l’Allemagne qui possèdent un ouvrage plus étendu. Cetouvrage est l’excellent traité de M. Schouw, ayant pour titre: Élemens d’une géographie universelle des végétaux. L’auteur,déjà connu avantageusement par une dissertation De sedibusoriginariis plantarum, a augmenté la masse des faits précédem-ment connus. Il appartient à ce petit nombre de voyageurs qui,botanistes et physiciens à la fois, comme MM. Ramond, Wah-lenberg, Decandolle, Parrot, Léopold de Buch, Ch. Smith etPollini, ont déterminé simultanément les espèces, la hauteurdes stations et les températures moyennes des lieux. M. Schouwa étudié avec une noble ardeur la végétation de l’Europe depuisla péninsule scandinave jusqu’au sommet de l’Etna. Ses Élémens,publiés il y a trois ans, mériteraient encore d’être traduits enfrançais. Ils sont accompagnés d’un atlas botanique, et ils por-tent l’empreinte d’un esprit plein de justesse et de sagacité.Dans l’ouvrage danois se trouvent réunies avec soin les obser-vations de géographie botanique que M. de Humboldt a faitconnaître successivement. Celui-ci, à son tour, va puiser dansles Élémens de M. Schouw tout ce qu’ils renferment de neuf etd’important; mais les deux ouvrages n’auront d’autres ressem-blances que celle qui naît de la nécessité de discuter une partiedes mêmes problèmes. La géographie des plantes de MM. Humboldt et Kunth seraornée de 20 planches au moins, dont quelques-unes ont rap-port à l’aspect de la végétation ou physionomie des plantes. Cesplanches seront exécutées d’après les dessins que M. Rugendasa faits récemment dans les forêts du Brésil. Ce jeune artiste,d’un grand mérite, a vécu pendant cinq ans au sein des ri-chesses de la végétation tropicale. Il s’est pénétré du sentimentque, dans la sauvage abondance d’une nature si merveilleuse,les effets pittoresques du dessin naissent toujours de la verité |323| et de l’imitation fidèle des formes. Le nouvel ouvrage fait essen-tiellement partie du Voyage aux régions équinoxiales de MM. deHumboldt et Bonpland; c’est, pour ainsi dire, une suite des Nova Genera rédigés par M. Kunth. Comme il traite des plusgrands problèmes de la nature, il n’offre pas seulement un intérêtscientifique aux botanistes et aux physiciens, il se recommandeaussi à la méditation de ceux qui aiment à visiter les montagnes,ou à suivre les voyageurs dans le récit de leurs courses lointaines.Parlant à la fois à l’esprit et à l’imagination, la Géographiebotanique, comme l’Histoire de cette antique végétation qui estenfouie dans le sein de la terre, présente une des études lesplus attrayantes. Après avoir exposé le détail des phénomèneset avoir décrit les observations partielles, il est permis de s’éle-ver à des idées générales; car ce serait méconnaître la destinéede l’esprit humain que de borner le progrès des sciences à uneaccumulation stérile de faits. Conditions de la souscription. Il ne sera tiré que 140 exem-plaires, dont 125 sur papier jésus, et 15 sur grand colombier.L’ouvrage paraîtra en 4 livraisons. La 1re. sera mise au jour le1er. juillet 1826, et les suivantes à trois mois d’intervalle l’unede l’autre. Le prix de chaque livraison est, pour le souscrip-teur, le même que celui du Nova Genera et Species plantarum,savoir: 180 fr. sur papier jésus; 200 fr. sur grand colombier.On ne paie rien d’avance, mais le souscripteur voudra bienenvoyer à l’éditeur l’engagement suivant rempli et signé. J’aichargé M. Gide de faire tirer pour moi exemplaire de la Géographie des plantes, par MM. de Humboldt et Kunth, et jem’engage à retirer et payer les quatre livraisons, à mesurequ’elles paraîtront, au prix indiqué par le prospectus.