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Alexander von Humboldt: „Découverte d’une mine de platine dans la Colombie. – Importance de cette découverte pour les arts. – Mines d’or et de platine des monts Ourals en Russie“, in: ders., Sämtliche Schriften digital, herausgegeben von Oliver Lubrich und Thomas Nehrlich, Universität Bern 2021. URL: <https://humboldt.unibe.ch/text/1826-Decouverte_d_une-1> [abgerufen am 20.04.2024].

URL und Versionierung
Permalink:
https://humboldt.unibe.ch/text/1826-Decouverte_d_une-1
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Titel Découverte d’une mine de platine dans la Colombie. – Importance de cette découverte pour les arts. – Mines d’or et de platine des monts Ourals en Russie
Jahr 1826
Ort Paris
Nachweis
in: Le Globe 3:90 (20. Juli 1826), S. 479.
Sprache Französisch
Deutsche Übersetzung dieses Textes
Typografischer Befund Antiqua; Spaltensatz; Auszeichnung: Kursivierung; Fußnoten mit Ziffern; Schmuck: Kapitälchen.
Identifikation
Textnummer Druckausgabe: IV.62
Dateiname: 1826-Decouverte_d_une-1
Statistiken
Seitenanzahl: 1
Spaltenanzahl: 2
Zeichenanzahl: 5714

Weitere Fassungen
Découverte d’une mine de platine dans la Colombie. – Importance de cette découverte pour les arts. – Mines d’or et de platine des monts Ourals en Russie (Paris, 1826, Französisch)
Mines of platinum (London, 1826, Englisch)
Account of the Discovery of a Mine of Platinum in Columbia, and of Mines of Gold and of Platinum in the Uralian Mountains (Edinburgh; London, 1826, Englisch)
Mines de Platine et d’Or découvertes dans les monts Ourals, en Russie (Paris, 1827, Französisch)
Miniere di platino e d’oro scoperte ne’ monti Orali, in Russia (Mailand, 1828, Italienisch)
Kopalnie Uralskie złota i platyny (Warschau, 1829, Polnisch)
|479| |Spaltenumbruch|

DÉCOUVERTE D’UNE MINE DE PLATINE DANS LA COLOMBIE. — IMPORTANCE DECETTE DÉCOUVERTE POUR LES ARTS. — MINES D’OR ET DE PLATINE DES MONTS OURALS EN RUSSIE.

M. de Humboldt a la parole pour une communication verbale. Cet académicien célèbre annonce que M. Boussingault (1), chimistefrançais, vient de faire à Antioquia, département de Cundinamarca (Colombie) la découverte d’une mine de platine. Jusqu’à présent cemétal précieux et si important pour les arts n’avait été trouvé quedans les monts Ourals en Russie, au Brésil, et dans les provinces deChoco et Barbacoas sur les côtes de la mer du sud; mais toujours dansdes terrains d’alluvion, où par conséquent il ne se rencontrait que for-tuitement. Comme cette circonstance rend la découverte de M. Bous-singault bien plus intéressante, M. de Humboldt s’attache particuliè-rement à en fournir la preuve. Il fait remarquer que dans tous les terrainsoù jusqu’ici on a découvert le platine, on trouve à une assez grandeprofondeur des troncs d’arbre très bien conservés. On ne peut doncpas supposer qu’on ait pris dans ce cas, comme on l’a fait quelquefois,pour terrain de transport, de véritables roches décomposées sur place.Quant au platine trouvé dans la province d’Antioquia par M. Bous-singault, nul doute à cet égard: ce métal y existe bien en véritablesfilons dans la vallée des Ours ( ralle de Osos ), et il suffit de broyer lesmatières qui contiennent ces filons pour en obtenir ensuite par le la-vage l’or et la platine qu’elles renferment. M. de Humboldt n’a pas visité lui-même les terrains où M. Boussin-gault a rencontré le platine et l’or; mais l’expérience lui avait prouvéque presque tous les terrains aurifères de l’Amérique appartiennent à laformation de dyorite et syénite, et c’est aussi dans cette formation queM. Boussingault a trouvé le platine mêlé à l’or. La vallée des Ours, oùle platine se rencontre en filons, étant très voisine de la province deChoco, dont elle n’est séparée que par une branche de la cordillière desAndes, cette circonstance explique la présence du même métal dansles terrains d’alluvion de la vallée des Ours. M. de Humboldt annonce en même temps qu’on a récemment trouvédes mines de platine dans les monts Ourals (gouvernement de Perme).Ces mines sont si riches qu’on assure qu’elles ont fait baisser à Saint-Pétersbourg le prix du platine de près d’un tiers: on peut done juste-ment espérer que bientôt ce métal précieux cessera d’être d’un prixaussi élevé qu’il l’a été jusqu’ici. En 1824, le terrain aurifère et platini-fère de l’Oural a produit 286 puds; ce qui donne 5700 kilogrammes pe-sant de métal, ou une valeur de 19 millions 500 mille francs. Les minesréunies de tout le reste de l’Europe ne produisent par an que 1300 kilo-grammes. Celles du Chili en fournissent seulement 3000, et toute la Colombie n’en donne que 5000. L’Oural donne aujourd’hui autant d’or qu’en a jamais fourni le Brésil à l’époque où ses mines étaient le plus productives. Le maximum de |Spaltenumbruch| leur exploitation dans l’espace d’une année, qui a eu lieu en 1755, aété de 6000 kilogrammes d’or; aujourd’hui le Brésil n’en fournitpas 1000. Il semblerait naturel de penser que le prodigieux accroissement derapport des mines de l’Oural pourrait avoir des résultats importants, aussibien sur la prospérité de la Russie que sur la valeur réelle de l’or. Maison changera bientôt d’avis, si on fait attention que la quantité de cemétal répandue actuellement sur la surface du globe est si considé-rable qu’une valeur de 18 millions est réellement une quantité tout-à-fait insensible; qu’au surplus, la diminution de produit depresque toutes les mines du Nouveau-Monde suffirait pour établir lacompensation. Relativement à la prospérité particulière de la Russie,c’est en définitive fort peu de chose pour un état aussi vaste, qu’uneaugmentation de 18 millions, surtout quand sur cette somme il fautprélever près d’un tiers pour les frais d’exploitation. Rien de si variable au surplus que le produit des mines; celles du Mexique, qui en 1700 ne fournissaient que 6 millions de piastres en oret en argent, en donnaient 25 millions en 1809; et cette augmentationimmense était ignorée en Europe, où elle n’avait produit aucun résultatsensible, lorsque M. de Humboldt la fit connaître, assez long-tempsaprès qu’elle avait eu lieu. Le revenu du Mexique se maintient depuis cetemps à peu près à 18 millions de piastres, sans que le prix des denréesen ait été modifié nulle part. Quant au platine, c’est tout autre chose. Comme la quantité de cemétal, qu’on n’exploite que depuis peu de temps, est encore très peuconsidérable, une augmentation dans le produit des mines qui le four-nissent pourrait facilement l’amener à un prix beaucoup moins élevé;et cette circonstance serait, nous le répétons, extrêmement heureusepour les arts.

(1) M. Boussingault, élève de l’Ecole des mines de Paris, est un desjeunes savants distingués, partis il y a quatre ans pour la Colombie, etqui ont rendu de grands services à ce pays, tout en enrichissant la sciencede nouvelles découvertes. Il avait pour compagnons MM. Rivero et Roulin. M. Rivero a partagé presque tous les importants travaux deM. Boussingault sur la chimie, la physique et la géographie astronomi-que, et en a exécuté de son côté de très curieux. Quant à M. le docteurRoulin, outre la part qu’il a prise à la plupart des travaux de ses collè-gues, nous lui devons plusieurs mémoires importants sur l’histoire na-turelle, la médecine et la physiologie. Nous avons rendu compte de sesrecherches sur le goître, et on peut prendre connaissance de deux au-tres mémoires de lui dans le dernier numéro du Journal de physiologie de M. Magendie.