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Alexander von Humboldt: „Soleil. (Influence de sa déclinaison sur le commencement des pluies équinoxiales)“, in: ders., Sämtliche Schriften digital, herausgegeben von Oliver Lubrich und Thomas Nehrlich, Universität Bern 2021. URL: <https://humboldt.unibe.ch/text/1818-De_l_influence-4-neu> [abgerufen am 19.04.2024].

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https://humboldt.unibe.ch/text/1818-De_l_influence-4-neu
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Titel Soleil. (Influence de sa déclinaison sur le commencement des pluies équinoxiales)
Jahr 1824
Ort Paris
Nachweis
in: Dictionnaire des découvertes en France, de 1789 a la fin de 1820, 17 Bände, Paris: Louis Colas 1821–1824, Band 15 (April 1824), S. 158–165.
Sprache Französisch
Typografischer Befund Antiqua; Auszeichnung: Kursivierung.
Identifikation
Textnummer Druckausgabe: III.48
Dateiname: 1818-De_l_influence-4-neu
Statistiken
Seitenanzahl: 8
Zeichenanzahl: 13172

Weitere Fassungen
De l’influence de la déclinaison du Soleil sur le commencement des pluies équatoriales (Paris, 1818, Französisch)
[Abhandlung über den Einfluss der Sonnenabweichung auf den Anfang der Aequatorial-Regenzeit] (Stuttgart; Tübingen, 1818, Deutsch)
Ueber den Einfluß der Abweichung der Sonne auf den Anfang der Aequatorial-Regen (Nürnberg, 1818, Deutsch)
Soleil. (Influence de sa déclinaison sur le commencement des pluies équinoxiales) (Paris, 1824, Französisch)
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SOLEIL. (Influence de sa déclinaison sur le commen-cement des pluies équinoxiales.)—Physique.Obser-vations nouvelles.—M. De Humboldt.—1818.—

De même qu’au delà du cercle polaire il y a deux saisons du jour etde la nuit, l’année dans la région équinoxiale se diviseaussi en deux grandes saisons, celles de sécherosse et d’hu- |159|midité, ou, comme disent les Indiens de l’Orénoque dansleur langue expressive, de soleils et de nuages. Commedans la partie de la zone tempérée où il ne tombe presquepas de neige, et dont la temperature moyenne s’élève à 19ou 20°, les hivers sont une véritable saison des pluies, onpourrait croire que celles des tropiques doivent coïncideravec l’hiver de la zone tempérée homonyne. On sait depuislong-temps qu’il n’en est pas ainsi, mais que les époquesdes pluies, si régulières dans la zone torride, sont liéesau cours du soleil, et qu’elles tombent en plus grandeabondance au nord de l’équateur lorsque cet astre par-vient au tropique du cancer. Ce commencement des pluiescoïncide avec plusieurs autres phénomènes; par exem-ple, avec la cessation des brises et avec une distributioninégale de la tension électrique dans l’air. A mesure quele soleil, dans la zone équatoriale boréale, s’approche duzénith, les brises du nord-est sont remplacées par descalmes ou des vents sud-est. La transparence de l’air di-minue déjà sans que sa température décroisse sensible-ment; les étoiles commencent à scintiller à 20° de hauteurau-dessus de l’horizon, parce que, d’après l’explicationingénieuse de M. Arago, fondée sur la loi des interféren-ces, les diverses couches de l’atmosphère parallèles entreelles n’ont plus la même densité et une réfringence égale.Dès lors les vapeurs s’agroupent en nuages; on ne trouveplus, à chaque heure du jour, des signes d’électricité vitréedans les basses régions de l’atmosphère. Le tonnerre se faitentendre, des ondées de pluie tombent pendant le jour, etles calmes ne sont interrompus que par des vents impé-tueux qui soufflent du pôle hétéronyme, c’est-à-dire pardes vents sud-est dans la zone équatoriale boréale, et dunord-est dans la zone équatoriale australe. Ces variationsne sont pas propres à l’intérieur de l’Amérique; on lesremarque aussi dans l’Afrique centrale, où elles n’ont paséchappé à la sagacité de Mungo Park. Ce voyageur judi-cieux rapporte que les pluies cessent au nord de l’équa-teur lorsque le vent sud-est passe au nord-est. Comme les |160|vents alisés sont dus à la chaleur solaire combinée avec lemouvement de rotation de la terre, c’est dans l’égale dis-tribution de la chaleur, qui varie selon le changement dedéclinaison du soleil, que M. de Humboldt a cherché lasolution du problème qu’offre le commencement de la sai-son des pluies dans chaque hémisphère. Rien n’égale, aunord de l’équateur, la pureté de l’atmosphère depuis lemois de décembre jusqu’au mois de février. Le ciel estalors sans nuages; et, s’il en paraît un, c’est un phénomènequi occupe toute l’attention des habitans. La brise de l’est etde l’est-nord-est souffle avec violence. Comme elle amènetoujours de l’air d’une même température, on ne saurait ad-mettre que les vapeurs deviennent visibles par refroidis-sement. Vers la fin de février et le commencement de mars,le bleu du ciel est moins intense, l’hygromètre indiquepeu à peu une plus grande humidité, les étoiles sont quel-fois voilées par une légère couche de vapeurs, leur lu-mière n’est plus tranquille et planétaire: on les voit scin-tiller de temps en temps à vingt degrés de hauteur au-dessus de l’horizon. A cette époque la brise devient moinsforte, moins regulière; elle est plus souvent interrompuepar des calmes plats. Des nuages s’accumulent vers le sud-sud-est, ils paraissent comme des montagnes lointaines, àcontours fortement prononcés. De temps en temps onles voit se détacher de l’horizon, et parcourir la voûtecéleste avec une rapidité qui ne répond guère à la faiblessedu vent qui règne dans les couches inférieures de l’air.A la fin de mars, la région australe de l’atmosphère estéclairée par de petites explosions électriques. Ce sont com-me des lueurs phosphorescentes circonscrites dans unseul groupe de vapeurs. Dès lors la bise passe de tempsen temps, et pour plusieurs heures, à l’ouest et au sud-est. C’est là un signe certain de l’approche de la saisondes pluies, qui commence à l’Orénoque vers la find’avril. Le ciel se voile, l’azur disparaît, et uneteinte grise se répand uniformément. En même temps lachaleur de l’atmosphère s’accroît progressivement; bien- |161|tôt ce ne sont plus des nuages, ce sont des vapeurs con-densées qui couvrent la voute céleste. Les singes hurleurscommencent à faire entendre leurs cris plantifs long-tempsavant le lever du soleil. L’électricité atmosphérique, quipendant le temps des grandes sécheresses (de décembreen mars) produisait constament le jour un écartementde 1, 7 à deux lignes dans l’électromètre de Volta, devientdès le mois de mars extrêmement variable. L’atmosphère,qui généralement, dans la zone torride comme dans lazone tempérée, est dans un état d’électricité vitrée, passealternativement pendant 8 à 10 minutes à l’état d’électri-cité résineuse. La saison des pluies est la saison des orages;et cependant un grand nombre d’expériences faitespendant trois ans ont prouvé à l’auteur que c’est juste-ment dans cette saison des orages que l’on trouve uneplus petite tension électrique dans les basses régions del’atmosphère. A cette époque l’électricité, au lieu d’êtrerépandue dans toute l’atmosphère, paraît accumulée surl’enveloppe extérieure à la surface des nuages. C’est, se-lon M. Gay-Lussac, la formation du nuage même quiporte le fluide vers la surface. L’orage se forme dansles plaines après le passage du soleil par le méridien,par conséquent peu de temps après le moment du maxi-mum de la chaleur diurne sous les tropiques. Il est extrê-mement rare, dans l’intérieur des terres, d’entendre gronderle tonnerre pendant la nuit, ou dans la matinée, avantmidi. Les orages de nuit ne sont propres qu’à de certainesvallées de rivières qui ont un climat particulier. Au nordet au sud de l’équateur, les orages ou les grandes explo-sions ont lieu simultanément dans la zone tempérée etdans la zone équinoxiale homonyme. Ici M. de Humboldtse demande: y a-t-il une action qui se propage, à traversle grand océan aérien, de la première de ces zones versles tropiques? Comment concevoir que sous cette zone,où le soleil s’élève constamment à une si grande hauteurau-dessus de l’horizon, le passage de cet astre par le ze-nith puisse avoir une influence marquante sur les variations |162|météréologiques? L’auteur pense que la cause qui déter-mine le commencement des pluies sous les tropiques n’estpas locale, et qu’une connaissance plus intime des couransd’air supérieurs éclairerait des problèmes si compliquésen apparence. Les Andes sont à peine habitées au-delà dedeux mille toises de hauteur, et à cette élévation la proxi-mité du sol et les masses de montagnes qui sont les hauts-fonds de l’Océan aérien, influent sensiblement sur l’airambiant. Ce que l’on observe sur le plateau d’Antisanan’est pas ce que l’on éprouverait à la même hauteur dansun aérostat, si en planait au-dessus des llanos ou de lasurface des mers. Pendant qu’au nord de l’équateur, labrise du nord-est souffle dans toute sa force, elle empê-che l’atmosphère qui recouvre les terres et les mers équi-noxiales, de se saturer de vapeurs. L’air chaud et humidede la zone torride s’élève et se déverse vers les pôles,tandis que des courans polaires inférieurs, amenant descouches plus sèches et plus froides, remplacent à chaqueinstant les colonnes d’air ascendantes. Par ce jeu con-stant de deux courans opposés, l’humidité, loin de s’accu-muler entre les tropiques, est emportée vers les régionsfroides et tempérées. Pendant ce temps des brises, quiest celui où le soleil est dans les signes méridionaux, leciel reste constamment serein dans la zone équinoxiale boréale. Les vapeurs vésiculaires ne se condensent pasparce que l’air, sans cesse renouvelé, est loin du point desa saturation. A mesure que le soleil, en entrant dans lessignes septentrionaux, s’élêve vers le zenith, la brise dunord-est mollit et cesse peu à peu entièrement. La dif-férence de température entre les tropiques et la zone tem-pérée boréale est alors la plus petite possible: c’est l’étédu pôle boréal; et si la température moyenne des hivers, sousles quarante-deux degrés à cinquante-deux degrés de lati-tude nord, est de 20° à 26° du thermomètre centigrademoindre que la chaleur équatoriale, cette différence, en été,est à peine de 4° à 6°. Le soleil se trouvant au zénith,et la brise venant de cesser, les causes qui produisent l’hu- |163|midité, et qui l’accumulent dans la zone équinoxiale bo-réale, deviennent à la fois plus actives. La colonne d’airqui repose sur cette zone se sature de vapeurs, parcequ’elle n’est plus renouvelée par le courant polaire. Lesnuages se forment dans cet air saturé et refroidi pour les ef-fets combinés du rayonnement et de la dilatation de l’airascendant. Cet air augmente de capacité pour la chaleur àmesure qu’il se raréfie avec la formation et l’agroupementdes vapeurs vésiculaires, l’électricité s’accumule dans leshautes régions de l’atmosphère. La précipitation des va-peurs continue pendant le jour; mais elle cesse générale-ment pendant la nuit, et souvent même déjà au coucherdu soleil. Les ondées sont régulièrement les plus fortes,et accompagnées d’explosions électriques, peu de tempsaprès le maximum de la chaleur diurne. Cet état de cho-ses reste le même jusqu’à ce que le soleil entre dans les si-gnes méridionaux. C’est le commencement du froid dansla zone tempérée boréale. Dès lors le courant du pôle nordse rétablit, parce que la différence entre les chaleurs desrégions équinoxiale et tempérée augmente de jour en jour.La brise du nord-est souffle avec force, l’air des tropiques serenouvelle, et ne peut plus atteindre le degré de satura-tion. Les pluies cessent par conséquent, la vapeur vésicu-laire se dissout, le soleil reprend toute sa pureté et sateinte azurée. Les explosions électriques ne se font plusentendre, sans doute parce que l’électricité ne trouve plus,dans les hautes régions de l’air, de ces groupes de vapeursvésiculaires sur lesquelles le fluide puisse s’accumuler. Onvient de considérer la cessation des brises comme la causeprincipale des pluies équatoriales. Ces pluies ne durent,au nord et au sud de la ligne, qu’aussi long-temps que lesoleil a une déclinaison homonyme avec l’hémisphère. Ilest nécessaire d’observer ici qu’au manque de brise nesuccède pas toujours un calme plat; mais que le calme estsouvent interrompu, surtout le long des côtes occiden-tales de l’Amérique, par des bendavales, ou vents du sud-ouest et du sud-est. Ce phénomène paraît démontrer |164|que les colonnes d’air humide qui s’élèvent dans la zoneéquatoriale se déversent quelquefois vers le pôle austral.En effet, les pays situés sous la zone torride, au nord etau sud de l’équateur, offrent pendant leur été, tandis quele soleil passe par leur zénith, le maximum de différencede température avec l’air du pôle hétéronyme. La zonetempérée australe a son hiver, pendant qu’il pleut au nordde l’équateur, et qu’il y règne une chaleur moyenne de5 à 6° plus grande que dans les temps de sécheresse, oùle soleil est le plus bas. La continuation des pluies, pen-dant que les bendavales soufflent, prouve que les couransdu pôle le plus éloigné n’agissent pas, dans la zone équa-toriale boréale, comme les courans du pôle le plus voisin,à cause de la plus grande humidité du courant polaireaustral. L’air qu’amène ce courant vient d’un hémisphèrepresque entièrement aquatique. Il traverse, pour parve-nir au parallèle de 8° de latitude nord, toute la zone équa-toriale australe; il est par conséquent moins sec, moinsfroid, moins propre à agir comme contre-courant, à re-nouveler l’air équinoxial, et à empêcher sa saturation,que le courant polaire boréal ou la brise du nord-est. Onpeut croire que les bendavales sont des vents impétueuxsur quelques côtes, par exemple, sur celle de Guatimala,parce qu’ils ne sont pas l’effet d’un déversement régulieret progressif de l’air des tropiques vers le pôle austral,mais qu’ils alternent avec des calmes, qu’ils sont accom-pagnés d’explosions électriques, et qu’en véritables raf-fales, ils indiquent un refoulement, une rupture brusqueet instantanée de l’équilibre dans l’océan aérien. M. deHumboldt observe qu’il vient de discuter un des phéno-mènes les plus importans de la météorologie des tropi-ques, en le considérant dans sa plus grande généralité. Demême que les limites des vents alisés ne forment pasdes cercles parallèles à l’équateur, l’action des couranspolaires se fait aussi diversement sentir sous des méridiensdifférens. Dans le même hémisphère, les chaînes demontagnes et le littoral ont souvent des saisons opposées. |165| Annales de chimie et de physique, 1808, tome 8, page 179.