Sur les Lignes isothermes. Par A. de Humboldt. (Extrait.) Le lecteur trouvera, à la fin du Cahier, une carte que nous devons à l’amitié de M. de Humboldt, et dans laquelle il a représenté graphiquement quelques-uns de ses curieux résultats sur la forme et la situation des lignes isothermes on d’égale chaleur. Pour en faciliter l’intelligence, nous y joindrons un extrait succinct du travail que ce célèbre voyageur a inséré dans le volume des Mémoires d’Arcueil qui vient de paraître. L’objet que M. de Humboldt s’est proposé a été de faire connaître, non pas théoriquement, mais d’après les données les plus récentes, la distribution de la chaleur sur le globe. Pour cela, il examine d’abord les diverses méthodes que les physiciens ont succesivement suivies dans la détermination des températures moyennes. La température moyenne d’un jour, dans l’acception mathématique de ce terme, est la moyenne des températures correspondantes à tous les instans dont le jour se compose. Si l’on fixait à une minute la durée de ces instans, on diviserait par 1440 = 24 × 60 la somme des 1440 observations thermométriques faites d’un minuit au minuit suivant, et l’on obtiendrait ainsi le nombre cherché: la somme de tous ces résultats partiels, divisée par 365, donnerait la température moyenne de l’année. Les extrêmes des variations thermométriques, en un jour, étant en général fort rapprochés, on conçoit que les mêmes degrés de chaleur appartiendront à un grand nombre d’instans; en sorte que chacun influera sur la moyenne définitive en raison de sa valeur et de sa durée. En se conformant à cette remarque dans le calcul des moyennes, on peut les obtenir avec précision, alors même que les intervalles des observations partielles sont beaucoup plus grands que nous ne venons de le supposer. M. de Humboldt a discuté, sous ce point de vue, quelques suites d’observations thermométriques faites d’heure en heure et dans différentes saisons, sous l’équateur et à Paris. Il a comparé les moyennes calculées suivant la méthode précédente, c’est-à-dire, en tenant compte de la durée de chaque température partielle à celles que fournissent les procédés les plus généralement usités. Il en est résulté que la demi-somme des températures maximum et minimum de chaque jour (celles de 2 heures après midi et du lever du soleil) ne diffère généralement que de quelques dixièmes de degré de la moyenne rigoureuse, et peut la remplacer. En calculant un grand nombre d’observations faites entre les parallèles de 46° à 48°, M. de Humboldt a trouvé que la seule époque du coucher du soleil donne une température moyenne qui ne diffère que de quelques dixièmes de degré de celle qui a été conclue des observations du lever et de deux heures. Comme il est rare que les voyageurs aient les moyens de réunir, dans chaque lieu, des observations en nombre suffisant pour donner la température moyenne de l’année, il était curieux de rechercher quels mois peuvent la fournir immédiatement. Le tableau suivant montre que, jusqu’à des latitudes très-élevées, les mois d’avril et d’octobre, mais surtout le dernier, jouissent de cette propriété. LIEUX. TEMPÉRATURE MOYENNE LIEUX. TEMPÉRATURE MOYENNE. de l’année. d’octobre. d’avril. de l’année. d’octobre. d’avril. Caire...... 22°,4 22°,4 25°,5 Gottingue... 8°,3 8°,4 6°,9 Alger...... 21,0 22,3 17,0 Franecker.. 11,3 12,7 10,0 Natchez.... 18,9 20,2 19,1 Copenhague. 7,6 9,3 5,0 Rome...... 15,8 16,7 13,0 Stockholm.. 5,7 5,8 3,6 Milan...... 13,2 14,5 13,1 Christiania.. 5,9 4,0 5,9 Cincinnati.. 12,0 12,7 13,8 Upsal...... 5,4 6,3 4,3 Philadelphie. 11,9 12,2 12,0 Quebec..... 5,5 6,0 4,2 New-Yorck. 12,1 12,5 9,5 Pétersbourg. 3,8 3,9 2,8 Pékin...... 12,6 13,0 13,9 Abo....... 5,2 5,0 4,9 Bude....... 10,6 11,3 9,5 Drontheim.. 4,4 4,0 1,3 Londres.... 11,0 11,3 9,9 Uléo....... 0,6 3,3 1,2 Paris....... 10,6 10,7 9,0 Uméo...... 0,7 3,2 1,1 Genève..... 9,6 9,6 7,6 Cap-Nord... 0,0 0,0 —1,0 Dublin..... 9,2 9,3 7,4 Enontekies.. —2,8 —2,5 —3,0 Edimbourg.. 8,8 9,0 8,3 Nain....... —3,1 +0,6 —2,5 Les températures moyennes des années sont beaucoup plus égales qu’on ne serait tenté de le supposer d’après le témoignage de nos sens et les produits variables des récoltes. Les oscillations extrêmes atteignent à peine 2° centigrades. A Paris, de 1803 à 1816 inclusivement, on a trouvé: + 10°,6...11°,1...9°,7...11°,9...10°,8...10°,3...10°,5 10°,5...11°,5...9°,9...9°,9...9°,7...10°,5...9°,4. A Genève, entre 1803 et 1815 inclusivement, on trouve: + 10°,2...10°,6...8°,8...10°,8...9°,6...8°,3...9°,4 10°,6...10°,9...8°,8...9°,2...9°,0...10°,0... . Les différences entre les moyennes du mois de janvier s’élèvent à 7°; pour le mois d’août, elles atteignent rarement 4°. Du Tracé des Lignes isothermes. Après avoir indiqué avec précision le sens que l’on doit attacher à l’expression de température moyenne, nous pouvons nous occuper du tracé des lignes isothermes ou d’égale chaleur. On fera abstraction ici de quelques inflexions, bornées à de petites localités, telles, par exemple, que celles qu’on observe sur les côtes de la Méditerranée, entre Marseille, Gênes, Lucques et Rome. Il sera, un jour, utile de les comprendre dans des cartes détaillées. «L’emploi des moyens graphiques, dit M. de Humboldt, jettera beaucoup de jour sur des phénomènes qui sont du plus haut intérêt pour l’agriculture et pour l’état social des habitans. Si, au lieu des cartes géographiques, nous ne possédions que des tables renfermant les coordonnées de latitude, de longitude et de hauteur, un grand nombre de rapports curieux qu’offrent les continens dans leur configuration et leurs inégalités de surface, seraient restés à jamais inconnus.» Pour tracer les lignes isothermes, il faut chercher les points du globe dont les températures moyennes se rapprochent le plus de 0°, 5°, 10° ou 15°. On reconnaît, au premier abord, si les lignes passent au sud ou au nord de tel ou tel endroit; pour déterminer précisément à combien de distance en latitude, il faut avoir recours aux méthodes ordinaires d’interpolation, c’est-à-dire, à des tables que les observations fournissent, et qui font connaître, pour différens méridiens et au niveau de l’Océan, comment décroît la température moyenne annuelle quand on s’avance du sud au nord. A 1° de variation dans la température moyenne annuelle, correspondent, dans différentes zones, les changemens de latitude suivans. Dans le nouv. continent par les longit. 70° à 80° ouest. Dans l’ancien continent, par les longit. 2° à 17° est. Entre 30° et 40° latitude nord. 1°.24′ .... 2°.30′. 40° et 50° ........... 1°.6′ ..... 1°.24′. 50° et 60° ........... 1°.18′ .... 1°.48′. D’après ces données, les moyennes les plus précises qu’il ait pu recueillir (on en voit 30 dans le tableau de la page 104), et en ayant égard à la hauteur des lieux où les observations ont été faites, M. de Humboldt trouve que: La bande isotherme de 0° passe 3° 54′ au sud de Nain dans le Labrador; par le centre de la Laponie; et 1° au nord d’Uléo par Soliskamsky. La bande isotherme de 5° passe 0°,5 au nord de Quebec; 1° au nord de Christiania; 0°,5 au nord d’Upsal; par Pétersbourg et par Moscou. La bande isotherme de 10° passe par 42° [Formel] dans les Etats- Unis; 1° au sud de Dublin; 0°,5 au nord de Paris; 1°,5 au sud de Franecker; 0°,5 au sud de Prague; 1°,5 au nord de Bude; 2° [Formel] au nord de Pékin. La bande isotherme de 15° passe 4°,5 au nord de Natchez; par Montpellier; 1° au nord de Rome, et 1°,5 au nord de Nangasacki. La bande isotherme de 20° passe 2°,5 au sud de Natchez; 50′ au nord de Funchal, et, autant qu’on en peut juger d’après les matériaux que nous avons, par 33°,5 de latitude, sous le méridien de Chypre. (On ne s’est pas servi des températures moyennes d’Alger et du Caire, que les sables environnans ont rendues, à ce qui paraît, de 1° ou 2° trop élevées.) Il résulte de ces données que les nœuds des lignes isothermes, ou leurs intersections avec les parallèles à l’équateur, sont placés comme il suit: Bande isoth. de O.: Long. 94°. O; latit. 54° 12′; — long. 63° 40′ O.; latit. 53° 15′. — Long. 18° 30′ E.; latit. 65° 15°; — Long. 23° E., latit. 66° 20′; — long. 56° E.; latit. 62° 12′. Une branche va le long des côtes sept. par long. 18° E., latit. 70°, long. 23° [Formel] , latit. 71°. Bande isoth. de 5°: Long. 73° 30′ O., lat. 47° 20′. — Long. 5° [Formel] O., lat. 62°. — Long. 8° [Formel] E., lat. 61° 15′. — Long. 15° 18′ E., lat. 60° 20′. — Long. 20° E., lat. 59° 37′; — long. 35° 12′ E., lat. 57° 45′. Bande isoth. de 10°: Long. 86° 40′ O., lat. 41° 20′. — Long. 73° 30′ O., lat. 42° 45′. — Long. 8° 40′ O., lat. 52° 20′. — Long. 5° O., lat. 51°; — long. 3° O., lat. 52°. — Long. 0°, lat. 51°; — long. 12° E., lat. 49° 30′. — Long. 16° 40′ E., lat. 48° 50′. — Long. 114° E., lat. 43° 30′. Bande isoth. de 15°: Long. 93° O., lat. 36°. — Long. 1° E., lat. 43° 30′. — Long. 9° E., lat. 43°. — Long. 127° 30′. E., lat. 34° 15′. Bande isoth. de 20°: Long. 94° O., lat. 29°. — Long. 19° 15′ O., lat. 33° 40′. — Long. 28° E., lat. 33° 30′. En jetant un coup-d’œil sur la planche, fig. 1re, on voit combien les lignes isothermes diffèrent des parallèles terrestres. Leurs sommets, convexes en Europe, sont presque situés sur le même méridien. A partir de ces points et en marchant vers l’ouest, ces lignes descendent vers l’équateur, auquel elles restent à-peu-près parallèles depuis les côtes atlantiques du Nouveau-Monde jusqu’à l’est du Mississipi et du Missouri; il n’est pas douteux qu’elles ne se relèvent ensuite audelà des Montagnes Rocheuses sur les côtes opposées de l’Asie, entre les 35° et 55° de latitude. On sait en effet qu’on cultive avec succès l’olivier le long du canal de Santa-Barbara, dans la nouvelle Californie; et qu’à Noutka, presque dans la latitude du Labrador, les plus-petites rivières ne gêlent pas avant le mois de janvier. Le tableau ci-joint prouve d’une manière non moins frappante, qu’en allant de l’Europe vers l’est, les lignes isothermes s’abaissent de nouveau. Latit. Temp. moy Saint-Malo, 48°.39′. + 12°,5. Amsterd., 52.22. + 11,9. Naples, 40.50. + 17.4. Copenhag., 55.41. + 7,6. Upsal, 59.51. + 5,5. Latit. Temp. moyen. Vienne, 48°.11′. + 10,3. Varsovie, 52.14. + 9,2. Pékin, 39.54. + 12,7. Moscou, 55.45. + 4,5. Pétersb., 59.56. + 3,8. (L’élévation de Pékin est peu considérable. Celle de Moscou est de 300 mètres.) Il serait inutile d’insister sur les conséquences générales qui se déduisent de la première vue de la carte; nous allons seulement rapporter ici quelques résultats que la petitesse de l’échelle ne permet pas de démêler aussi facilement. A la remarque qu’on avait déjà faite depuis plus d’un siècle, que les températures ne sont pas égales dans toute l’étendue de chaque parallèle terrestre, et qu’en avançant de 70° en longitude à l’est ou à l’ouest du méridien de Paris, le climat est plus froid, on doit ajouter que les différences entre les températures des lieux situés sous les mêmes parallèles ne sont pas également considérables dans toutes les latitudes. Latitude. Tempér. moyenne, à l’ouest de l’ancien contin. Temp. moyenne, à l’est du nouveau contin. Différences. 30° N. 21°,4 centi. 19°,4 centi. 2°,0 centi. 40°. 17,3. 12,5. 4,8. 50°. 10,5. 3,3. 7,2. 60°. 4,8. —4,6. 9,4. On trouvera la loi de décroissement des températures moyennes dans le tableau ci-joint: De 0° à 20 de latit. dans l’anc. contin. 2°; dans le nouv. 2°. 20° à 30° .................... 4°; — ....... 6°. 30° à 40° .................... 4°; — ....... 7°. 40° à 50° .................... 7°; — ....... 9°. 50° à 60° ................... 5°,7; — ....... 7°,9. Dans les deux mondes, la zone dans laquelle le décroissement de la température moyenne est le plus rapide se trouve comprise entre les parallèles de 40° et de 45°. «Cette circonstance, dit M. de Humboldt, doit influer favorablement sur la civilisation et l’industrie des peuples qui habitent les pays voisins du parallèle moyen. C’est le point où les régions des vignes touchent à celles des oliviers et des citronniers. Nulle part ailleurs sur le globe, en avançant du nord au sud, on ne voit accroître plus sensiblement les températures; nulle part aussi les productions végétales et les objets variés de l’agriculture ne se succèdent avec plus de rapidité. Or, une grande différence dans les productions des pays limitrophes vivifie le commerce et augmente l’industrie des peuples agriculteurs.» Le lecteur remarquera aisément que dans la zone torride, au-dessous du parallèle de 30°, les lignes isothermes deviennent peu à peu parallèles entre elles et à l’équateur terrestre, en sorte que l’opinion admise pendant long-temps, que l’ancien monde est plus chaud que le nouveau, même entre les tropiques, n’a aucun fondement. Temp. moy. Temp moy. Senegambia (l. 14°.40′ N.) 26°,5. Cumana (lat. 10°.28′ N.) 27°,7. Madras. (latit. 13°.5′ N.) 26°,9. Antilles (lat. 16° N.) 27°,5. Batavia (latit. 6°.12′ S.) 26°,9. Vera-Cruz (l. 19°.12′ N.) 25°,6. Manille (latit. 14°.36′ N.) 25°,6. Havanne (lat. 23°.9′ N.) 25°,6. D’après la définition que nous avons donnée des températures moyennes, il est clair qu’une égale quantité de chaleur annuelle peut être, dans divers lieux, très-inégalement répartie entre les différentes saisons. Le tableau suivant montre combien les hivers et les étés diffèrent entre eux sur toutes les lignes isothermes, depuis les 28° et 30° de latitude nord, jusqu’aux parallèles de 55° et 60°. On ne manquera pas de remarquer que dans les deux bandes de l’ancien et du nouveau monde, formant deux systèmes de climats différens, le partage de la chaleur annuelle entre l’hiver et l’été se fait de manière que sur la ligne isotherme de 0°, la différence des deux saisons est presque double de celle que l’on observe sur la ligne isotherme de 20°. BANDE cisatlantique. (Long. 3° Oc., et 15° Or.) BANDE transatlantique. (Long. 60° — 74° Oc.) température moyenne. Différence. température moyenne. Différence. de l’hiver. de l’été. de l’hiver. de l’été. Lig. isoth. de 20° 15° 27° 12° 12° 27° 15° 15 7 23 16 4 26 22 10 2 20 18 — 1 22 23 5 — 4 16 20 — 10 19 29 0 — 10 12 22 — 17 13 30 Lorsqu’au lieu de considérer, comme ci-dessus, les températures moyennes des saisons, on prend les températures moyennes du mois le plus chaud et du mois le plus froid, l’accroissement des différences est plus grand encore que nous ne venons de le trouver. Les différences entre les saisons de l’année paraissent liées à la forme des lignes isothermes; elles sont moins grandes près des sommets convexes que dans les sommets concaves, en sorte que la même cause qui relève ces courbes vers les poles tend aussi à égaliser les températures des saisons. La température moyenne de l’année étant égale au quart de la somme thermométrique des températures hivernales, vernales, estivales et automnales, nous aurons, par exemple, sur une même ligne isotherme de 12°: Au sommet concave, en Amérique (77° de longit. à l’ouest de Paris): [Formel] Près du sommet convexe, en Europe (dans le méridien de Paris): [Formel] Au sommet concave, en Asie (114° de longitude orientale de Paris): [Formel] Si au lieu de rapporter sur une carte les lignes isothermes, on y traçait les lignes d’égale température hyémale (lignes isochimènes), on ne tarderait pas à remarquer qu’elles s’écartent bien plus que les premières des parallèles terrestres. «Dans le système des climats européens, dit M. de Humboldt, les latitudes géographiques de deux endroits qui ont la même température annuelle, ne peuvent différer que de 4° à 5°; tandis que deux lieux dont la température moyenne de l’hiver est la même peuvent, en latitude géographique, différer de 9° à 10°; plus on avance vers l’est et plus ces différences s’accroissent rapidement. »Les lignes d’égal été (courbes isothéres) suivent une direction entièrement contraire à celle des courbes isochimènes. Nous trouvons une même température d’été à Moscou, au centre de la Russie, et vers l’embouchure de la Loire, malgré la différence de 11° en latitude .» Dans les calculs auxquels ce paragraphe se rapporte, on a supposé que l’hiver se compose de la totalité du mois de décembre et des deux mois suivans; l’été, par suite, a été compté du 1er de juin au dernier jour d’août. Au lieu de tracer sur la carte tous ces systèmes de courbes dont les entrelacemens multipliés n’offriraient que confusion, on s’est contenté d’ajouter aux lignes isothermes, près de leurs sommets, l’indication des températures moyennes d’été et d’hiver. C’est ainsi qu’en suivant la ligne de 10°, on trouvera marqué en Amérique, à l’ouest de Boston, [Formel] ; en Angleterre [Formel] ; en Hongrie [Formel] , et en Chine [Formel] . Les détails qui précèdent ne sont relatifs qu’à la distribution de la chaleur à la surface même du globe. On conçoit en effet, que pour trouver sous un parallèle quelconque la température moyenne, 0°, par exemple, il doit suffire de choisir un lieu suffisamment élevé au-dessus de l’horizon. Cette hauteur varierait avec la latitude. La surface qui passerait par les sommets de toutes ces ordonnées verticales s’appellerait la surface isotherme de 0°, et son intersection avec le globe serait la ligne isotherme correspondante. On a représenté, dans la figure 2, les sections faites par un méridien transatlantique dans diverses surfaces isothermes. Les points où ces courbes doivent recontrer le globe sont connus par les recherches précédentes; leurs points de départ à l’équateur; leurs hauteurs par d’autres latitudes se fondent sur la discussion d’un grand nombre d’observations faites tant sur le dos des Cordillières, entre 10° de latitude australe et 10° degrés de latitude boréale, que dans nos climats. M. de Humboldt en a déduit les résultats suivans: Hauteur. Zone équatoriale de 0° à 10° de latitude. Zone tempérée de 45° à 47° de latitude. 0 mètres + 27°,5 + 12°,0 974 + 21,8 + 5,0 1949 + 18,4 — 0,2 2923 + 14,3 — 4,8 3900 + 7,0 » 4872 + 1,5 » Dans la figure 2, l’échelle des latitudes est à celle des hauteurs, comme 1 est à 1000. Le défaut d’espace ne nous permet pas de donner aujourd’hui plus d’étendue à cet article. Dans un des plus prochains cahiers, nous extrairons du même Mémoire les résultats curieux qu’il renferme sur les températures comparatives de la terre et de l’air sous différentes latitudes, et nous y joindrons l’explication physique que M. de Humboldt a donnée du relèvement des lignes isothermes sur les côtes occidentales de l’ancien et du nouveau continent. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. Mai 1817. JOURS. 9 heures du matin midi. 3 heures du soir. 9 heures du soin. thermomètre. ÉTAT DU CIEL à midi. VENTS. Barom. à 0°. Therm extér. Hygr. Barom. à 0°. Therm. extér. Hygr. Barom. à 0°. Therm. extér. Hygr. Barom. à 0°. Therm. extér. Hygr. maxim. minim. 1 752,70 +8,7 79 752,70 +11,6 66 752,64 +10,5 79 754,25 +7,7 82 +11,6 +4,2 Quelques éclaircies. N. N. O. 2 755,29 +8,0 83 755,08 +10,9 64 754,56 +12,7 58 755,64 +7,5 87 +11,3 +5,7 Très-nuageux. N. 3 756,06 +8,0 79 755,19 +12,0 65 754,35 +13,0 54 754,66 +7,0 70 +13,0 +5,7 Nuageux. N. 4 756,69 +13,7 54 756,47 +16,2 50 756,72 +17,2 49 758,95 +13,2 77 +17,2 +4,2 Nuageux. O. N. O. 5 761,54 +15,7 60 761,09 +18,2 51 760,40 +17,8 50 760,86 +12,1 60 +18,2 +8,7 Nuageux. S. O. 6 762,08 +14,4 60 761,47 +18,2 54 761,54 +19,1 49 761,82 +13,7 64 +19,1 +6,9 Beau. N. E. 7 761,55 +15,5 68 760,41 +20,5 56 757,73 +23,2 46 756,75 +18,9 48 +23,5 +15,5 Beau. N. E. 8 755,34 +21,2 48 753,84 +24,2 40 752,26 +24,5 26 751,85 +14,0 54 +24,5 +10,2 Vaporeux. S. 9 750,20 +21,0 62 749,51 +22,7 58 748,70 +20,1 60 749,08 +11,5 89 +22,7 +11,5 Très-nuageux. S. 10 748,77 +10,9 83 748,25 +13,1 84 747,58 +14,4 79 746,60 +10,5 91 +14,4 +8,5 Pluie fine. O. S. O. 11 747,90 +11,8 69 749,04 +11,2 74 749,71 +10,9 67 750,36 +8,7 81 +11,2 +7,0 Très-nuageux. O. 12 748,06 +8,7 84 748,11 +15,5 60 748,18 +15,0 50 749,50 +9,5 84 +15,5 +9,5 Nuageux. S. O. 13 755,79 +12,5 58 755,73 +15,5 53 755,27 +15,0 45 752,28 +10,2 64 +15,5 +5,6 Nuageux. O. S. O. 14 754,04 +12,2 71 753,93 +16,0 57 753,19 +16,4 53 755,30 +9,5 81 +16,4 +5,5 Couvert. S. O. 15 755,46 +14,4 65 755,45 +17,5 57 755,45 +16,5 56 757,15 +10,9 70 +17,5 +4,7 Couvert. S. O. 16 757,20 +14,3 75 756,95 +16,7 58 756,60 +16,7 53 755,02 +13,2 67 +16,8 +7,0 Couvert. E. N. E. 17 754,77 +15,5 60 754,63 +19,7 48 753,98 +20,2 47 752,64 +14,6 74 +20,2 +9,2 Superbe. N. E. 18 747,77 +15,4 90 747,06 +20,0 82 745,20 +22,6 74 744,88 +16,3 87 +22,6 +11,7 Pluie. S. E 19 744,56 +14,4 93 743,84 +18,5 83 744,50 +18,2 65 745,52 +12,7 92 +18,2 +12,7 Nuageux. E. S. E. 20 745,86 +17,5 64 745,76 +21,0 66 744,24 +18,4 67 744,19 +11,7 88 +21,0 +9,7 Très-nuageux. S. 21 749,77 +13,7 63 749,25 +17,6 62 748,92 +10,6 82 747,96 +9,3 89 +17,6 +7,7 Quelques éclaircies. S. O. 22 748,06 +12,5 74 747,46 +15,1 63 747,42 +14,5 59 748,55 +9,8 81 +15,1 +7,5 Très-nuageux. S. O. 23 748,02 +12,7 61 746,98 +18,2 55 745,29 +17,2 52 744,36 +9,7 82 +18,2 +4,7 Très-nuageux. S. 24 746,51 +12,7 73 746,97 +17,1 62 746,56 +15,2 58 745,77 +9,6 79 +17,1 +7,5 Très-nuageux. N. N. O. 25 741,61 +10,5 89 740,67 +14,7 80 739,48 +16,2 76 739,40 +10,6 90 +16,2 +8,7 Couvert. S. E. 26 740,78 +14,7 76 741,26 +13,7 73 741,62 +15,2 72 742,38 +9,2 88 +15,3 +8,7 Pluie. S. 27 746,32 +15,2 69 747,31 +17,6 64 747,40 +16,2 61 749,40 +9,8 80 +17,6 +8,7 Quelques éclaircies. S. S. O. 28 750,60 +11,1 84 750,47 +13,5 70 749,92 +15,0 68 750,47 +11,5 90 +15,1 +5,7 Petite pluie. S. S. O. 29 750,30 +14,5 74 749,71 +17,0 58 749,37 +16,2 58 750,20 +11,2 88 +17,0 +9,4 Couvert. O. 30 753,16 +10,2 87 753,42 +12,5 76 754,05 +13,4 60 755,58 +9,4 71 +14,0 +8,7 Couvert. N. O. 31 755,42 +9,1 62 755,08 +13,4 52 754,44 +12,6 49 753,72 +10,3 65 +13,4 +6,5 Couvert. N. O. 1 756,02 +13,7 68 755,40 +16,8 59 754,65 +17,2 55 755,05 +11,6 72 +17,5 +8,1 Moyennes du 1 au 10. 2 751,14 +13,7 73 751,05 +17,2 64 750,63 +17,0 58 750,68 +11,7 79 +17,5 +8,3 Moyennes du 11 au 20. 3 748,23 +12,4 74 748,05 +15,5 65 747,68 +14,8 63 747,98 +10,0 82 +16,0 +7,6 Moyennes du 21 au 31. 751,68 +13,2 71 751,37 +16,4 63 750,88 +16,3 59 751,13 +11,1 78 +17,0 +8,0 Moyennes du mois +12,4. Abbildungen