Digitale Ausgabe

Download
TEI-XML (Ansicht)
Text (Ansicht)
Text normalisiert (Ansicht)
Ansicht
Textgröße
Originalzeilenfall ein/aus
Zeichen original/normiert
Zitierempfehlung

Alexander von Humboldt: „Inde (Élévation des montagnes de l’)“, in: ders., Sämtliche Schriften digital, herausgegeben von Oliver Lubrich und Thomas Nehrlich, Universität Bern 2021. URL: <https://humboldt.unibe.ch/text/1816-Sur_l_Elevation-4-neu> [abgerufen am 25.04.2024].

URL und Versionierung
Permalink:
https://humboldt.unibe.ch/text/1816-Sur_l_Elevation-4-neu
Die Versionsgeschichte zu diesem Text finden Sie auf github.
Titel Inde (Élévation des montagnes de l’)
Jahr 1823
Ort Paris
Nachweis
in: Dictionnaire chronologique et raisonné des découvertes, inventions, innovations, perfectionnemens, observations nouvelles et importations, en France, dans les sciences, la littérature, les arts, l’agriculture, le commerce et l’industrie, de 1789 a la fin de 1820 [...], 17 Bände, Paris: Louis Colas 1822–1824, Band 9 (1823), S. 306–311.
Sprache Französisch
Typografischer Befund Antiqua; Auszeichnung: Kursivierung, Kapitälchen.
Identifikation
Textnummer Druckausgabe: III.32
Dateiname: 1816-Sur_l_Elevation-4-neu
Statistiken
Seitenanzahl: 6
Zeichenanzahl: 11388

Weitere Fassungen
Sur l’Elévation des montagnes de l’Inde (Paris, 1816, Französisch)
Ueber die Höhe von Bergen von Hindostan (Nach d. Franz. frei bearbeitet und mit Zusätzen von Gilbert) (Leipzig, 1817, Deutsch)
Extrait d’un Mémoire de M. Humboldt, inséré dans les Annales de Chimie et de Physique, tome III (Paris, 1818, Französisch)
Inde (Élévation des montagnes de l’) (Paris, 1823, Französisch)
|306| INDE (Élévation des montagnes de l’). — Géographie. Observations nouvelles. — M. de Humboldt, de l’Insti-tut. — 1816. — La mesure exacte des montagnes dont onne peut atteindre la cime offre des difficultés qui tiennenten grande partie à l’élévation des terrains dont leurs basessont entourées. Les plateaux sur lesquels s’élèvent leschaînes sont généralement trop éloignés des côtes pourqu’on puisse en déterminer l’élévation, soit par des an-gles de dépression, soit par un nivellement géométrique:il en résulte que chaque mesure d’une haute montagneest presque toujours en partie barométrique, en partie tri-gonométrique. Si l’on s’approche de très-près des cimesà mesurer, on aura moins à craindre l’effet des réfractions;les angles de hauteur seront plus grands; mais on aura dela peine à trouver un terrain propre à la mesure d’unebase. La hauteur de ce terrain au-dessus du niveau del’Océan peut former le tiers ou la moitié de la hauteur |307|totale. Dans le plateau de Tapia, si favorable à la mesuredu Chimborazo, cette montagne ne se présente déjà quesous un angle de 6° 40, et cependant ce plateau est élevéde 2,890 mètres au-dessus de la mer du sud. La distancede la montagne au plateau de Tapia est de 3,437 mètres,ou 16′ 27″ en arc. Si j’avais mesuré, dit M. de Humboldt,la base au pied du Chimborazo, par exemple, dans lesplaines de Sisgun, si célèbres par leurs porphyres volca-niques colonnaires, cette base aurait eu une élévation de3,900 mètres, tandis que la partie déterminée géométri-quement n’aurait été que de 2,630 mètres. Or, commeles baromètres sont beaucoup plus difficiles à transporterque les instrumens qui mesurent des angles, les voyageursse trouvent réduits ou à indiquer seulement la hauteurdes montagnes au-dessus des plateaux dont ils ignorentl’élévation absolue, ou à faire des mesures dans des plai-nes très-éloignées, rapprochées des côtes, et dans les-quelles le jeu de la réfraction terrestre peut altérer consi-dérablement les résultats. Ce sont ces obstacles qui ontprivé long-temps de la connaissance exacte de la hauteurdes montagnes de l’Inde, de cette chaîne immense qui, sousles noms de Hindoo-Coosh et l’Himâlaya, s’étend depuisHerat et Caboul, à l’est de l’Indus, jusqu’au delà du Bou-rampouter. La partie orientale de l’Himâlaya est visibledans les plaines du Bengale, à la distance de cent cin-quante milles anglais. Sa hauteur au-dessus de ces plainesn’est par conséquent pas moindre de 2,020 toises. L’exem-ple le plus frappant que l’on connaisse jusqu’à présent dela visibilité d’une montagne a été offert par le pic des îlesSandwich, Mowna-roa, que le capitaine Marchand assureavoir vu à cinquante-trois lieues de distance. Un pic très-élevé de l’Himâlaya, que l’on distingue de la ville de Catna,fut estimé de vingt mille pieds au-dessus des plaines deNepaul, et on suppose ces plaines élevées de cinq millepieds anglais au-dessus du niveau de l’Océan. Les fonde-mens de cette première mesure ne sont pas connus en An-gleterre, mais on en a conclu avec raison, depuis long- |308|temps, que les montagnes de l’Inde atteignent ou sur-passent, en élévation les Cordilières de Quito. M. Webb,chargé de lever la carte du Kumaon et de la province deNepaul, a envoyé au gouverneur général les hauteursde vingt-sept pics, couverts de neiges perpétuelles,et situés dans la grande chaîne de montagnes visible àKumaon, au sud-est de Sirinagour. Vingt de ces picsexcèdent 20,000 pieds anglais; le plus bas est de 15,733pieds; le plus élevé a 25,669 pieds anglais ou 4,012toises. Le pic au-dessus du niveau de l’Océan est, se-lon M. Webb, d’un mille plus élevé que le Chimborazo;la Condamine donne à cette dernière montagne 3,217 toi-ses, et don Georges Juan 3,380 toises. M. Humboldt, d’a-près sa mesure tentée dans le plateau de Tapia près deRiobamba-Nueva, auprès de la montagne écroulée de l’A-tlar, que les indigènes supposent avoir été plus élevéeque le Chimborazo, a trouvé ce dernier de 6,530 mètres.La partie perpétuellement couverte de neiges a dans leMont-Blanc 2,085 mètres, dans le Chimborazo 1,735 mètresde hauteur. Si le plus haut pic de Himâlaya, mesuré parM. Webb, a effectivement 7821 mètres d’élévation absolue,il doit y avoir en été au moins 4,271 mètres de hauteur per-pendiculaire, depuis la limite inférieure de la neige jusqu’ausommet du pic: car, entre les 31° et 32° de latitude, onpeut supposer cette limite des neiges à 3,550 mètres au-dessus du niveau de l’Océan. Il est impossible de réfléchirsur le résultat de ces mesures sans se demander si der-rière le groupe de montagnes de l’Himâlaya il ne se trouvepas quelqu’autre chaîne encore plus élevée. Le courageuxvoyageur, M. Moorcropft, a passé l’Himâlaya en se ren-dant de Cossipoor au Gurwhalko par la province de Ku-maon: Après avoir gravi, pendant vingt-huit jours, dansdes gorges et par des montagnes couvertes de neige, ilparvint au plateau de Netée. De ce premier plateau ilmonta encore pendant cinq jours, et arriva à travers lachaîne centrale de l’Himâlaya, au grand plateau où est situéela ville de Dleapa. C’est sur ce chemin, et en descendant |309|la pente septentrionale qui conduit à Dleapa, qu’il trouvale yak (bos grumiens) et la chèvre dont les Tartares La-tactes vendent la laine aux habitans de Cachemire. Dansle nouveau continent, la chaîne des Andes est remarqua-ble par sa continuité et sa prodigieuse longueur, qui em-brasse du nord au sud 120° degrés en latitude. On sait queson étendue, dans le sens opposé à son axe longitudinal,n’excède généralement pas 2 à 3, rarement 4 à 5 degrés. Ilne faut pas mesurer la largeur d’une chaîne de montagneslà où un rameau latéral s’en sépare. Telle est la partie desAndes du Pérou, près d’Oruro et du Potosi, où les mon-tagnes neigeuses de Santa-Crux, de la Sierra et de Chi-quitos se prolongent vers l’est, et s’approchent des mon-tagnes du Brésil. Près de Caxamarca, M. Humboldt, entraversant les Andes, n’a trouvé la chaîne que de vingt-troislieues de largeur. Le plateau de los Pastos, le plus vasteet le plus élevé de l’Amérique méridionale, est formé,comme ceux du Mexique, par le dos même des Andes.Il conserve, entre la ville de Pasto et le Paramo del Bo-liche, là où s’élèvent les grands volcans de Cumba et deChiles sur 85 lieues carrées près de 3,000 mètres d’élé-vation absolue, et la largeur des Andes dans ce plateauextrêmement froid n’est que de 22 lieues du sud-est aunord-ouest. Dans l’Asie centrale, les montagnes paraissentau premier abord former un massif immense, dont la sur-face égale celle de la Nouvelle-Hollande. Il y a depuis laDaourie jusqu’au Berlour-tâgh, de l’est à l’ouest, 47° enlongitude; et depuis l’Altai jusqu’à l’Himâlaya, du nord ausud, 20° en latitude. C’est ce massif que l’on appelle si va-guement le plateau de la Tartarie, quoiqu’il présente,surtout dans son extrémité occidentale, de grandes inéga-lités, comme l’indiquent les productions et le climat de laSongarie, de la Petite-Boucharie, du Turfax et du Hami,célèbre par ses raisins. On peut admettre avec beaucoupde probabilité que ce plateau ne forme aucunement unemasse continue, mais que plus du tiers de son étendue aune élévation peu considérable au-dessus du niveau de |310|l’Océan. En parcourant les descriptions qui ont été don-nées depuis Strahlenberg et Pallas, des régions peu con-nues entre l’Altai et l’Himâlaya, on voit qu’à l’anciensystème d’un nœud central qui envoie des rangées demontagnes comme des rayons dans toutes les directions,on a substitué l’idée de chaînons à peu près parallèles entreeux. Les plateaux de l’Asie centrale ne semblent être, engrande partie, ni de hautes vallées longitudinales, ren-fermées entre deux rangées de montagnes, comme lesvallées de Quito et de Cuença; ni des bassins circulaires etfermés, comme ceux de Bogota et de Caxamarca; maisd’immenses plaines formées par le dos même des Cordi-lières, comme le plateau de la Nouvelle Espagne. On nedoit donc pas s’étonner du peu de régularité que l’on dé-couvre dans la disposition des cimes supportées par leshautes plaines. Les Cordilières du Mexique sont dirigéesdu S.-S.-E. au N.-N.-O.; cependant les montagnes dontl’élévation atteint 4,500 mètres, et qui forment commedes groupes d’îles au milieu du plateau central, affectentdes directions très-opposées; lorsque les pics des Andessont de basalte, de dolérite ou de porphyre trappéen, onles trouve souvent alignés. On les croirait sortis par sou-lèvement de larges crevasses qui traversent le plateau, etl’on ne reconnaît guère, par la disposition des cimes lesplus élevées, la direction générale de la Cordilière. Iln’est pas exact de juger de la hauteur d’une chaîne demontagnes uniquement d’après la hauteur des cimes lesplus élevées. Un pic de l’Himâlaya excède le Chimborazode 1,300 mètres; le Chimborazo excède le Mont-Blancdè 1700 mètres; le Mont-Blanc excède le Mont-Perdu de1300 mètres. Ces différences ne donnent pas les rapportsde la hauteur moyenne des chaînes mêmes, c’est-à-dire lahauteur du dos des montagnes sur lequel s’élèvent les pics,les aiguilles, les pyramides et les dômes arrondis. La par-tie du dos qui forme les passages des Andes, des Alpes etdes Pyrénées, nous fournit une mesure très-exacte du mi-nimum de la hauteur qu’atteignent les chaînes des mon- |311|tagnes. C’est en comparant l’ensemble de ces mesures àcelles de Saussure et de M. Ramond que M. de Humboldtévalue la hauteur moyenne du dos des Andes au Pérou, àQuito et dans la Nouvelle-Grenade, à 3600 mètres; le dosdes Alpes et des Pyrénées s’élève à 2300 mètres. La diffé-rence des hauteurs moyennes des Alpes et des Cordilièresest par conséquent de 500 mètres plus petite qu’on ne l’au-rait cru, d’après la hauteur des pics. Il serait intéressantde connaître la hauteur moyenne de la chaîne de l’Himâ-laya entre les méridiens de Patna et de Lahore. Aux yeuxdu géologue qui s’occupe de l’étude des formations, etqui est habitué à voir la nature en grand, la hauteurabsolue des montagnes n’est pas un phénomène très-im-portant. Il n’est pas surpris de voir l’Himâlaya s’éleverau-dessus des Andes, comme les Andes s’élèvent au-dessusdes alpes de la Suisse. Les neiges perpétuelles ne com-mencent, près de l’équateur, dans les Andes, qu’à 4800mètres d’élévation; elles descendent vraisemblablementdans l’Himâlaya, par les 30° de latitude, jusqu’à 3700 mèt-tres. La végétation se développe donc dans le nouveaumonde sur une plus vaste étendue que dans les Cordilièresde l’Inde. Comme sous la zone tempérée, les neiges dur-cissent par l’effet du froid de l’hiver, tandis qu’elles res-tent molles dans les Andes de Quito, on pourra vraisem-blablement traverser les neiges de l’Himâlaya sans êtreforcé, comme dans les Andes, de suivre les arêtes étroitesde rochers qui se présentent de loin, comme des striesnoires, au milieu des neiges éternelles. Mais ces excur-sions pénibles, dont les récits excitent l’intérêt du public,n’offrent qu’un très-petit nombre de résultats utiles auxprogrès des sciences, le voyageur se trouvant sur un solde glace, entouré d’une couche d’air dont le mélange chi-mique est le même que celui des plaines, et dans une si-tuation où des expériences délicates ne peuvent se faireavec toute la précision requise. Annales de chimie et dephysique, 1816, tome 3, page 297.