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Alexander von Humboldt: „Mémoire Sur les Réfractions astronomiques dans la zone torride, correspondantes à des angles de hauteur plus petite que 10°“, in: ders., Sämtliche Schriften digital, herausgegeben von Oliver Lubrich und Thomas Nehrlich, Universität Bern 2021. URL: <https://humboldt.unibe.ch/text/1808-Essai_sur_les-3> [abgerufen am 28.03.2024].

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Permalink:
https://humboldt.unibe.ch/text/1808-Essai_sur_les-3
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Titel Mémoire Sur les Réfractions astronomiques dans la zone torride, correspondantes à des angles de hauteur plus petite que 10°
Jahr 1808
Ort Paris
Nachweis
in: Journal des mines 23:137 (1808), S. 393–398.
Sprache Französisch
Typografischer Befund Antiqua; Auszeichnung: Kursivierung; Fußnoten mit Ziffern; Schmuck: Initialen.
Identifikation
Textnummer Druckausgabe: II.67
Dateiname: 1808-Essai_sur_les-3
Statistiken
Seitenanzahl: 6
Zeichenanzahl: 7805

Weitere Fassungen
Essai sur les réfractions astronomiques dans la zone torride, correspondantes à des angles de hauteurs plus petits que dix degrés, et considérées comme effet du décroissement du calorique. Extrait (Paris, 1808, Französisch)
Essai Sur les Réfractions astronomiques dans la zone torride, correspondantes à des angles de hauteurs plus petits que dix degrés, et considérées comme effet du décroissement du calorique (Paris, 1808, Französisch)
Mémoire Sur les Réfractions astronomiques dans la zone torride, correspondantes à des angles de hauteur plus petite que 10° (Paris, 1808, Französisch)
Mémoire sur les réfractions astronomiques dans la zône torride, correspondantes à des angles de hauteur plus petite que 10° (Paris, 1808, Französisch)
Versuch über die astronomische Strahlenbrechung in der heißen Zone für Höhenwinkel unter 10°, insofern sie von der Wärmeabnahme abhängt. (Vorgelesen in der ersten Klasse des Instituts am 29sten Februar 1808.) Frei übersetzt von Gilbert (Leipzig, 1809, Deutsch)
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MÉMOIRE Sur les Réfractions astronomiques dans lazone torride, correspondantes à des anglesde hauteur plus petite que 10°.Par M. de Humboldt (1). (EXTRAIT.)

On sait que la réfraction d’un astre observéà une hauteur assez grande au-dessus de l’ho-rizon, par exemple, à une hauteur qui sur-passe 10°., est indépendante de la constitutionde l’atmosphère, et qu’elle ne dépend que del’état du baromètre et du thermomètre, au lieumême de l’observation. Les tables de réfrac-tions, calculées pour ces hauteurs et pourtoutes les températures et les densités de l’air,peuvent donc être employées dans tous leslieux de la terre, en prenant dans ces tablesla réfraction relative à la température et à ladensité de l’air, indiquées par le thermomètreet le baromètre, à l’instant de l’observation.Mais il n’en est pas de même des réfractionshorizontales, ou presque horizontales: ellesdépendent de l’hypothèse que l’on adopte surla constitution de l’atmosphère, par conséquent
(1) Cet article est extrait du Nouveau Bulletin desSciences, n°. 9, tom. 1, p. 162.
|394| elles seront différentes dans les différentes ré-gions de la terre, si la constitution de l’atmos-phère n’y est pas la même. M. de Humboldt s’est proposé de comparer les réfractions qu’ila observées dans la zone torride, à celles quiont lieu dans la zone tempérée et vers les pôles.Cette comparaison intéresse non-seulement l’as-tronomie, mais encore la physique, en ce qu’ellepeut jeter un grand jour sur la constitution phy-sique de l’atmosphère; car parmi les causes quila font varier, il en est qui peuvent influer sen-siblement sur les réfractions: c’est par une dis-cussion détaillée de ces diverses causes, queM. de Humboldt commence son Mémoire.
Le pouvoir réfringent du gaz oxygène étantmoindre que celui de l’azote, un changementdans les proportions de ces deux gaz qui com-posent l’air en produirait un dans les réfrac-tions; mais M. de Humboldt et d’autres physi-ciens ont reconnu que ces proportions sontexactement les mêmes à l’équateur et à notrelatitude. L’air pris à une grande hauteur au-dessus de la surface de la terre, et soumis auxmoyens eudiométriques les plus précis, donneencore les mêmes proportions d’oxygène et d’a-zote; et même M. Gay-Lussac a vérifié, dans sadernière ascension aérostatique, que les pe-tites quantités d’hydrogène et d’acide carboni-que que renferme l’air, sont exactement lesmêmes à la surface de la terre et dans les ré-gions élevées de l’atmosphère. Il paraît doncque la masse fluide qui enveloppe la terre esthomogène dans toutes ses parties: on sait eneffet que différens gaz mis en contact ne sedisposent pas, d’après leurs pesanteurs spéci- |395| fiques, comme feraient des fluides incompres-sibles: ils parviennent au contraire, dans untems plus ou moins long, à se mélanger parfai-tement et à former un tout homogène. Cet étatsubsiste indéfiniment, malgré la différence dedensité, parce que le mélange parfait des flui-des élastiques est le seul état où leur équilibresoit stable; tout autre arrangement que l’onpourrait concevoir n’offrirait qu’un équilibreinstantané, et la moindre agitation en écarte-rait les fluides, qui reviendraient toujours àl’état d’équilibre stable, c’est-à-dire, à l’étatde mélange parfait. Il n’est donc pas nécessaired’admettre l’action d’une affinité, ou un com-mencement de combinaison chimique, entre lesdifférens fluides dont l’atmosphère est compo-sée, pour expliquer l’identité de sa composi-tion; il suffit pour cela d’avoir égard à la sta-bilité de leur équilibre. (Voyez sur ce pointla troisième édition de l’Exposition du Systèmedu monde, livre 4, chap. 17.) Entre les tropiques, M. de Humboldt a ob-servé que l’hygromètre indique généralementune humidité plus grande que dans nos cli-mats; mais l’eau qui est suspendue dans l’at-mosphère, sans en troubler la transparence,n’altère pas les réfractions; car si, d’une part,le pouvoir réfringent de la vapeur d’eau l’em-porte sur celui de l’air, d’un autre côté, ladensité de cette vapeur est moindre, à forceélastique égale, que celle de l’air; et il arriveque cette diminution de densité compense, àtrès-peu près, l’augmentation de pouvoir ré-fringent. Dans le dixième livre de la Mécaniquecéleste, M. Laplace avait déjà supposé cette |396| compensation; et depuis, M. Biot l’a mise en-tièrement hors de doute, par des expériencesdirectes sur le pouvoir réfringent de l’air, àdifférens degrés d’humidité. La vapeur que l’on appelle vésiculaire, etqui diffère à tant d’égards de la vapeur trans-parente, se comporte-t-elle comme celle-ci dansles réfractions? L’expérience laisse encore quel-ques doutes sur ce point: des observations dusoleil vu à travers un nuage, par M. de Hum-boldt, dans le royaume de Quito, et par M. Ar-rago à l’Observatoire de Paris, paraissent indi-quer que les réfractions ne sont point altéréespar cette singulière modification de la vapeurd’eau; mais d’autres observationś faites parM. Delambre à Bois-Commun (département duLoiret), pendant un brouillard fort épais,conduisent à un résultat contraire. CependantM. de Humboldt incline à penser que les ré-fractions ne sont pas troublées par les vapeursvésiculaires, et que les observations de M. De-lambre doivent être regardées comme des ano-malies dont il assigne plusieurs causes. Nousn’entrerons pas ici dans le détail des considé-rations physiques sur lesquelles il appuie sonopinion. La chaleur décroît à mesure que l’on s’élèvedans l’atmosphère; or la loi de ce décroisse-ment influe sur les réfractions horizontales,parce qu’elle influe sur le décroissement de ladensité. (Voyez les formules du dixième livre dela Mécanique céleste). Elles augmentent lors-que l’on suppose que la chaleur décroît moinsrapidement, et elles diminuent, quand ce dé- |397| croissement devient plus rapide. Les observa-tions du thermomètre que M. de Humboldt afaites sur les montagnes du Pérou, lui ontdonné, pour résultat moyen, un degré centi-grade d’abaissement pour 191 mètres d’élé-vation: celles que M. Gay-Lussac a faites danssa dernière ascension aérostatique, donnent1° pour 193 mètres. Le décroissement de la cha-leur étant donc à très-peu près le même à l’é-quateur et dans nos climats, et cette causeétant la seule qui puisse influer sur les réfrac-tions, M. de Humboldt en conclut qu’ellesdoivent être les mêmes à ces deux latitudes.Cette conclusion importante est contraire àl’opinion de Bouguer, qui les croyait plus fai-bles à l’équateur; mais elle est confirmée parles nombreuses observations que M. de Hum-boldt a faites entre les tropiques, et par d’au-tres observations faites par Maskeline, à la Bar-bade. Les réfractions trouvées par ces deux ob-servateurs, ne diffèrent pas sensiblement decelles des tables que le Bureau des longitudesa publiées et qui ont été calculées d’après unelongue suite d’observations faites à Bourgespar M. Delambre. Deux observations faites en Laponie, parM. Swanberg, à 13 et à 29 degrés au-dessousde zéro, donnent des réfractions, qui étant ra-menées à la température zéro, surpassent debeaucoup celles des tables de M. Delambre. Onne peut attribuer ce résultat qu’à un décroisse-ment de chaleur plus lent au pôle qu’à notrelatitude; et en effet ce ralentissement est pré-sumable, puisque vers le pôle, la températureà la surface de la terre est déjà plus basse que |398| celle qui a lieu, à notre latitude, dans desrégions très-élevées de l’atmosphère. En faisant le calcul, d’après les formules ci-tées plus haut, M. Mathieu (secrétaire du Bu-reau des longitudes) a trouvé que les réfrac-tions observées par M. Swanberg, supposentun décroissement de chaleur de 1° pour 244mètres d’élévation, tandis qu’à notre latitudece décroissement s’élève à 1° pour 193 mètres.