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Alexander von Humboldt: „[Préface de Plantes équinoxiales]“, in: ders., Sämtliche Schriften digital, herausgegeben von Oliver Lubrich und Thomas Nehrlich, Universität Bern 2021. URL: <https://humboldt.unibe.ch/text/1805-xxx_Preface_de_Plantes-1-neu> [abgerufen am 25.04.2024].

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https://humboldt.unibe.ch/text/1805-xxx_Preface_de_Plantes-1-neu
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Titel [Préface de Plantes équinoxiales]
Jahr 1805
Ort Paris
Nachweis
in: Magasin encyclopédique, ou Journal des Sciences, des Lettres et des Arts 4 (1805), S. 198–205.
Sprache Französisch
Typografischer Befund Antiqua; Auszeichnung: Kursivierung, Kapitälchen; Fußnoten mit Ziffern.
Identifikation
Textnummer Druckausgabe: II.36
Dateiname: 1805-xxx_Preface_de_Plantes-1-neu
Statistiken
Seitenanzahl: 8
Zeichenanzahl: 13354

Weitere Fassungen
[Note sur des poissons rejetés par un volcan au Pérou] (Paris, 1805, Französisch)
[Note sur des poissons rejetés par un volcan au Pérou] (Paris, 1805, Französisch)
[Note sur des poissons rejetés par un volcan au Pérou] (Mannheim, 1805, Französisch)
[Note sur des poissons rejetés par un volcan au Pérou] (Hamburg, 1805, Französisch)
[Note sur des poissons rejetés par un volcan au Pérou] (Dresden; Leipzig, 1805, Deutsch)
Note sur des poissons rejetés par un volcan au Pérou (Paris, 1805, Französisch)
[Note sur des poissons rejetés par un volcan au Pérou] (Jena, 1805, Deutsch)
[Note sur des poissons rejetés par un volcan au Pérou] (Paris, 1805, Französisch)
Phenomene observé en Amérique (London, 1805, Französisch)
Voyage de M. Humboldt (Brüssel, 1805, Französisch)
[Note sur des poissons rejetés par un volcan au Pérou] (Posen; Leipzig, 1806, Deutsch)
[Préface de Plantes équinoxiales] (Paris, 1805, Französisch)
|198|

Plantes équinoxiales, recueillies au Mexique,dans l’île de Cuba, dans les provinces de Caracas,de Cumana et de Barcelone, aux Andes de la Nou-velle-Grenade, de Quito et du Pérou, et sur lesbords du Rio-Negro, de l’Orénoque, et de la ri-vière des Amazones par MM. Alex. de Humboldt, et A. Bonpland, rédigées par le dernier. LivraisonIre., avec planches gravées par Sellier. In-folio.An XIII. Pap. gr. Jésus vél., 10 liv., les mêmes surgrand colombier, 16 liv. A Paris, chez Levrault,Schœll et Compagnie, rue de Seine S. G., hôtel dela Rochefoucault.

Cette livraison fait le commencement de la séried’ouvrages que MM. de Humboldt et Bonpland pu-blieront, et dont le prospectus vient de paroître(1). Nous ne pouvons mieux faire connoître cet impor-tant ouvrage qu’en rapportant en entier l’intéres-sante préface de M. de Humboldt. «Parmi les différens travaux auxquels nous avonscru devoir nous livrer, M. Bonpland et moi, dansle cours de notre voyage à l’équateur, les recherchesbotaniques ont été du nombre de celles dont nous
(1) V. Magas. Encycl., année 1805, t. II, p. 219.
|199| nous sommes occupés avec le plus d’assiduité. Péné-trés tous deux du même zèle pour l’étude des plantes,animés par l’aspect d’une végétation aussi riche quemajestueuse, notre attention a été constamment di-rigée vers les progrès de la botanique. Si notre pré-dilection pour cette science nous a engagés souventdans les excursions les plus pénibles et les plus dan-gereuses pour notre santé, c’est elle aussi qui estdevenue pour nous une source intarissable de jouis-sauces et de dédommagemens. Errant dans la solitudedes bois, privé des charmes de la vie sociale, lephysicien soutiendroit avec peine un isolement aussiparfait; j’ose dire un exil aussi long, si le sol nelui présentoit à chaque pas le tableau intéressant etvarié des formes végétales.
»Le voyage au tropique, que nous avons exécutépendant cinq ans, nous a conduits dans des pays dontune grande partie n’avoit jamais été visitée pard’autres botanistes. L’infortuné Lœfling périt vic-time de son zèle pour les sciences, n’ayant pousséque jusqu’aux bouches de l’Orénoque; l’illustre Jacquin n’a pu parcourir que les côtes de Venezuelaet de Carthagène. Plus favorisés par le destin que cesbotanistes célèbres, dont les travaux nous ont servide modèle, nous avons pénétré dans l’intérieur de l’Amérique méridionale, depuis la côte de Caracasjusqu’aux frontières du Brésil ou du gouvernementdu Grand-Para. Nous avons cherché à diriger nosexcursions vers les régions qui ont été les moins vi-sitées par les Européens. Quelle moisson de plantesprécieuses ne nous ont pas offerte, d’un côté la chaînecalcaire de la Nouvelle-Andalousie, les vallées deCumanacoa, le Cocollar et les environs du couventde Caripé, et de l’autre, les plaines immenses quiséparent des terrains cultivés, des côtes les forèts |200| épaisses de la Guiane! Que d’espèces et de genresnouveaux n’avons-nous pas trouvés dans cette na-vigation pénible exécutée sur l’Orénoque, le Cas-siquiaré, le Rio-Negro et les petites rivières deTemi, Tuamini et Atabapo! Dans les plaines deCarichana, dans les environs des cataractes d’A-turès et de Maypuré, sur la pente de la montagnegranitique de Duida, située vers les sources de l’O-rénoque, dans ces régions arrosées par des pluiescontinuelles, le sol est couvert d’une multitude devégétaux inconnus; les travaux de plusieurs siè-cles ne suffiroient pas pour en fixer le nombre et lescaractères. M. Mutis a examiné, long-temps avantnous, les forêts de Turbaco, les belles rives de laMadeleine et les environs de Mariquita; mais cegrand botaniste, dont les bontés nous imposent unereconnoissance éternelle, n’a pas pu pénétrer par les Andes de Quindiu dans les provinces de Popayanet de Pasto. C’est dans ces régions, sur les bordsdu Cauca et sur le haut plateau qui s’étend d’Alma-guer jusqu’à la ville d’Ibarra, que nous avons recueillides végétaux précieux. Une année de séjour dansle royaume de Quito nous a procuré les plantesqui se trouvent sur les cîmes les plus élevées denotre globe. Joseph de Jussieu est le seul voyageurqui ait été avant nous à Loxa; mais la postérité n’apu jouir que d’une très-petite partie de ses travaux.An Pérou, nous avons examiné de nouveau un grandnombre de végétaux que le public doit aux décou-vertes de MM. Ruiz et Pavon ; mais ces botanisteszélés n’ont pas poussé à l’est de la Cordillière des Andes jusqu’à la province de Jaen de Bracamorros,où, entre le Chinchippé et l’Amazone, la nature aétalé toutes ses richesses végétales. Le royaume duMexique vient d’être examiné aussi par des savans |201| distingués par leurs connoissances autant que parle zèle avec lequel ils se sont livrés à leurs re-cherches. MM. Cervantes, Sessé et Mocinò nous fe-ront connoître sous peu la flore de ce pays; maissur un terrain aussi immense, la nature est pourainsi dire inépuisable, et nous possédons sans douteplusieurs végétaux mexicains qui ont échappé à lasagacité de ces botanistes. »De grandes difficultés se sont présentées à nouspour le transport de nos collections dans des voyagesde terre de plusieurs milliers de lieues: ces difficultés,faciles à vaincre pour des expéditions faites aux fraisd’un gouvernement, deviennent presque insurmon-tables pour des particuliers. Le hasard cependant a sibien secondé nos entreprises, que nous n’avons faitqu’une seule perte bien considérable. Pour que lepublic pût jouir du fruit de nos travaux, mêmedans le cas où nous aurions péri dans ces régionsincultes, j’avois résolu de partager nos plantes entrois collections, dont nous garderions l’une avecnous, tandis que nous ferions passer les deux autresen Europe par la voie de l’Angleterre et de la France:c’est une de ces dernières que nous avons perduedans le naufrage que le vaisseau qui les portoit fitsur les còtes d’Afrique. »Le nombre des plantes équinoxiales que nous avonsrecueillies dans les deux hémisphères monte au-delàde six mille deux cents espèces. Les botanistes célè-bres qui ont examiné nos herbiers ont été surpris dugrand nombre de genres nouveaux qui s’y trouvent;mais depuis le peu de temps que nous sommes deretour en Europe, nous n’avons pas encore assez con-sulté les ouvrages de botanique les plus récens, etles grands herbiers, pour oser prononcer nous-mê-mes sur le nombre de genres et d’espèces nouvelles |202| que nous avons rapportés. Nos collections en pal-miers, en graminées et en cryptogames des tropi-ques, sont surtout très-considérables. Nous avonscru devoir d’autant plus fixer notre attention surces trois familles de plantes, que d’autres botanistesles ont trop négligées. Nous possédons au-delà decent cinquante espèces de melastomes, quatre-vingt-six espèces du genre mollina, quatre-vingt-huitd’eupatorium, cinquante-deux de calcéolaires,cinquante-huit psychotria, quarante lobélia, quarantede renoncules, et près de quatre cents graminées.Plus le nombre des espèces que nous ont fourni cesrégions peu connues est grand, plus nous respec-terons la loi que nous nous sommes imposée de nepas l’augmenter en élévant de simples variétés aurang des espèces. »Pour réunir deúx intérêts opposés, celui de fairebientôt jouir le public du fruit de nos voyages, etcelui de ne pas trop hâter l’ensemble de notre tra-vail, nous avons préféré le diviser en deux partiesséparées. Nous donnerons dans cet ouvrage les des-sins et les descriptions des plantes équinoxiales, sansnous assujétir à un ordre particulier: nous les pu-blierons à mesure que nous croirons les avoir suf-fisamment comparées aux genres et aux espècesconnus; dix plantes, à commencer du deuxièmefascicule, fourniront un cahier. L’anatomie desparties essentielles de la fructification sera pousséejusqu’au plus grand détail; nous nous flattons quesous ce rapport surtout le public s’intéressera au tra-vail de MM. Turpin et Poiteau, qui ont embellinotre ouvrage de leurs dessins, comme M. Sellier l’a orné de ses gravures. Nous chercherons à luidonner toute la précision et l’élégance dont il estsusceptible, sans cependant prétendre rivaliser avec |203| les chefs-d’œuvres dont MM. Ventenat et Redouté viennent d’enrichir la botanique. Dix cahiers de nosplantes équinoxiales formeront un volume, et nousnous empresserons de les faire suivre aussi promp-tement que le permettront et la lenteur de la gra-vure et l’étude des espèces. Nous faisons graver pourles premiers cahiers de ce volume trois nouveauxgenres, une passiflore en arbre, des cinchonas et plu-sieurs espèces de symplocos. »Nous pourrons aussi faire connoître un grandnombre de chênes, en ayant trouvé dans la Cordil-lière des Andes quarante-trois espèces, dont plu-sieurs n’ont pas encore été décrites. »Nous tâcherons de rendre notre ouvrage intéres-sant pour le physicien, par les notes que nousajouterons sur la hauteur à laquelle croissent lesvégétaux; objet sur lequel on pourra consulter montableau physique de régions équinoxiales. »Nous possédons sans doute beaucoup de plantesqui se trouvent dans les herbiers de nos amis, MM. Mutis, Ruiz, Pavon, Cervantes, Mocinò et Sessé:ayant herborisé dans des pays qui jouissent d’unclimat analogue, il est naturel que nous ayons ren-contré les mêmes végétaux. Ce sera pour nous undevoir bien doux à remplir que d’indiquer ce quenous devons à ces botanistes célèbres; mais ce nesera pas notre faute si quelquefois, ignorant leurstravaux, nous donnons de nouveaux noms à desgenres auxquels ils peuvent en avoir destiné d’autreslong-temps avant nous. Quand notre ouvrage sur les plantes équinoxialessera assez avancé, et que nous aurons pu examinerplus attentivement le détail de nos herbiers, alorsnous publierons en latin, dans un format in-8°. et |204| sans planches, la description abrégée de toutes lesespèces que nous avons rapportées: les ouvrages clas-siques de MM. Smith, Wildenow, Vahl et Swartz,nous serviront de modèles pour ce travail. »Quoique les plantes équinoxiales, comme tous lestravaux de mon expédition, portent le nom de M. Bonpland et le mien à la fois, il s’en faut de beau-coup que nous ayons eu une égale part à cet ouvrage.M. Bonpland ne l’a pas seulement rédigé lui seuld’après nos manuscrits, mais c’est à lui aussi qu’estdue la plus grande partie de ce travail botanique.Unis par les liens de l’attachement le plus tendre,nous avons partagé toutes les souffrances et les dan-gers de cette entreprise; nous avons herborisé en-semble pendant plus de six ans. Les plantes ont étérecueillies par nous deux; et malgré les travaux as-tronomiques et les recherches géologiques auxquelsje me suis livré, j’en ai dessiné un grand nombresur les lieux: mais à peine un neuvième a été décritpar moi. C’est M. Bonpland qui, avec le dévouementle plus grand, au milieu des fatigues de ce voyagepénible et souvent aux dépens de son sommeil, apréparé et séché lui seul près de soixante mille échan-tillons de plantes. La petitesse des canots dans les-quels nous avons été renfermés des mois entiers, leclimat brûlant de ces régions, la multitude d’insectesvenimeux, l’humidité de l’air, qui est l’effet despluies continuelles, et le manque de papier que l’onéprouve souvent malgré toutes les précautions, sontdes obstacles qui ne peuvent être sentis que par ceuxqui se sont trouvés dans des situations semblables.Si mon entreprise est regardée un jour comme in-téressante pour les progrès de la botanique, ce succèsdevra être presque entièrement attribué au zèle actifde M. Bonpland: plus la reconnoissance qu’il m’a |205| inspirée à cet égard est grande, plus je me plaisà lui rendre la justice qui lui est due. »Je publie en ce moment mon Essai sur la géo-graphie des plantes équinoxiales. On y trouvera untableau présentant l’ensemble de tous les phénomènesphysiques que produisent l’air et le sol. Plusieursobservations sur la physiologie des plantes et leurspropriétés chymiques se trouveront éparses dans larelation de mon voyage aux tropiques. Si le publicdaigne recevoir avec indulgence cet ouvrage sur lesplantes équinoxiales, nous en publierons d’autres,pour lesquels les matériaux sont déjà très-avancés:la monographie des melastomes, les graminées et lacryptogamie des tropiques, sont des objets qui nousparoissent dignes de l’attention des botanistes.» A la suite de cette préface on trouve la descriptionsystématique du céroxylon. Cette description est ac-compagnée du mémoire qui a été lu à la premièreclasse de l’Institut par M. Bonpland sur ce beau pal-mier; il se trouve sur la montagne Quindiu, dans lesparties les plus élevées des Andes: c’est pourquoi onlui a donné le nom trivial andicola (céroxylon andi-cola); il ne commence à se montrer qu’à une hauteurde 900 toises, égale à celle du passage du Mont-Cénis:la nature ne paroît lui avoir destiné qu’un espace de15 à 20 lieues. La hauteur de sa tige surpasse cellede tous les arbres connus; il s’élève de 160 à 180pieds; les espaces entre les anneaux sont couverts d’unmélange de cire et de résine, ainsi que l’a observéM. Vauquelin, en soumettant ce produit à ses expé-riences. Son bois dur peut servir à la construction;ses larges feuilles à construire et garnir des chau-mières; ses longs filamens à faire des cordages; lesIndiens, habitans du pays, le nomment palma decera, palmier cirier.