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Alexander von Humboldt, Louis Joseph Gay-Lussac: „Torpille (Expériences sur la)“, in: ders., Sämtliche Schriften digital, herausgegeben von Oliver Lubrich und Thomas Nehrlich, Universität Bern 2021. URL: <https://humboldt.unibe.ch/text/1805-Experiences_sur_la-6-neu> [abgerufen am 29.03.2024].

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https://humboldt.unibe.ch/text/1805-Experiences_sur_la-6-neu
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Titel Torpille (Expériences sur la)
Jahr 1824
Ort Paris
Nachweis
in: Dictionnaire chronologique et raisonné des découvertes, inventions, innovations, perfectionnemens, observations nouvelles et importations, en France, dans les sciences, la littérature, les arts, l’agriculture, le commerce et l’industrie, de 1789 à la fin de 1820, 17 Bände, Paris: Louis Colas 1822–1824, Band 6 (1824), S. 111–115.
Beteiligte Louis Joseph Gay-Lussac
Sprache Französisch
Typografischer Befund Antiqua; Auszeichnung: Kursivierung, Kapitälchen.
Identifikation
Textnummer Druckausgabe: II.31
Dateiname: 1805-Experiences_sur_la-6-neu
Statistiken
Seitenanzahl: 5
Zeichenanzahl: 8217

Weitere Fassungen
Expériences sur la torpille (Paris, 1805, Französisch)
Sur les commotions électriques produites par la torpille (Brüssel, 1805, Französisch)
Experiments on the Torpedo, by Messrs. Humboldt and Gay-Lussac. Extracted from a Letter from M. Humboldt to M. Berthollet, dated Rome, 15 Fructid. Year 13 (London, 1806, Englisch)
Experiments on the Torpedo. By Messrs. Humboldt and Gay Lussac. Extracted from a Letter of M. Humboldt to M. Berthollet; dated Rome, 15 Fructidor, Year 13 (Sept. 2, 1805.) (London, 1806, Englisch)
Versuche über den Zitterrochen. Von A. v. Humboldt und Gay-Lussac. (Aus einem Briefe des erstern an Berthollet, datirt Rom 15. Fruct. 13). Uebersetzt von A. F. Gehlen (Berlin, 1806, Deutsch)
Torpille (Expériences sur la) (Paris, 1824, Französisch)
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TORPILLE (Expériences sur la). — Physique. Observations nouvelles. — MM. de Humboldt et Gay-Lussac. 1805.

— Quoique la force de la torpille (Rajatorpedo Lin.) ne soit pas à comparer à celle du gymnotus,elle n’en est pas moins en état de causer des sensationsdouloureuses. Une personne très-accoutumée aux commo-tions électriques ne soutient qu’avec peine une torpille dequatre décimètres de long, et jouissant de toute sa vigueur.L’animal porte son coup sous l’eau, et ce n’est que lors-qu’il devient plus faible que ce fluide empêche son action.M. Gay-Lussac a observé que dans ces cas on ne commenceà sentir la commotion que lorsqu’on élève la torpille au-dessus de la surface de l’eau. Il en est de ce poissoncomme des grenouilles sur lesquelles on fait des expé-riences galvaniques. Les conditions sous lesquelles la con-traction se fait sont différentes selon le degré d’excitabilitédes organes. M. de Humboldt a observé dans l’Amériqueméridionale que le gymnotus donne les commotions les |112| plus effrayantes, sans faire aucun mouvement extérieurdes yeux, de la tête ou des pennes. Il n’en fait pas plusqu’une personne qui passe d’une idée, d’une sensation àune autre; il n’en est pas de même de la torpille. Les deuxsavans observateurs ont remarqué qu’elle remue convulsi-vement les pennes pectorales chaque fois qu’elle lance soncoup; ce coup se fait sentir plus ou moins fort selon quele contact se passe dans une surface plus ou moins grande.On ne peut pas décharger à volonté les organes d’une tor-pille ou d’un gymnotus, comme l’on décharge une bou-teille de Leyde ou une pile. On ne sent pas toujours decommotion lorsqu’on touche un poisson électrique. Il fautl’irriter pour qu’il porte son coup; cette action dépend dela volonté de l’animal, qui peut-être ne tient point tou-jours chargés ses organes électriques; il les recharge avecune célérité admirable, car il est en état de donner unelongue suite de commotions. Le coup se fait sentir (l’ani-mal étant disposé à le porter) en touchant d’un seul doigtune seule surface des organes électriques, ou en appli-quant les deux mains aux deux surfaces, à la supérieureet à l’inférieure à la fois. Aussi, dans les deux cas, il estindifférent que la personne qui applique son doigt ou sesdeux mains soit isolée ou qu’elle ne le soit pas. Lorsqu’unepersonne isolée touche la torpille d’un seul doigt, il estindispensable que le contact soit immédiat. Aucune com-motion ne se fait sentir lorsqu’un corps conducteur, unmétal, par exemple, est interposé entre le doigt et l’or-gane du poisson. C’est pour cela que l’on touche impuné-ment l’animal par le moyen d’une clef ou de tout autreinstrument métallique. M. Gay-Lussac ayant observé cettecondition importante, la torpille fut placée sur un plateaumétallique avec lequel la surface inférieure des organesétait en contact. La main qui soutient ce plateau ne sentjamais de commotion lorsqu’une autre personne isoléeirrite l’animal, et que le mouvement convulsif des pennespectorales annonce les décharges les plus fortes de son fluideélectrique. Si, au contraire, une personne soutient la tor- |113| pille placée sur un plateau métallique de la main gauche,comme dans l’expérience précédente, et si cette même per-sonne touche la surface supérieure de l’organe électriquede la main droite, alors une forte commotion se fait sentirdans les deux bras à la fois. Ce sentiment est le mêmelorsque le poisson est placé entre deux plateaux métalli-ques dont les bords ne se touchent pas, et lorsque l’on ap-puie des deux mains à la fois sur ces plateaux. Au con-traire, aucune commotion dans les deux bras ne se faitsentir, si dans le cas précédent il existe quelque commu-nication immédiate entre les bords des deux plateaux mé-talliques. La chaîne entre les deux surfaces de l’organe estalors formée par les plateaux, et la nouvelle communica-tion que l’on établit par le contact des deux mains avec lesplateaux est sans effet. L’électromètre le plus sensible n’in-dique aucune tension électrique dans les organes de latorpille, il n’en est aucunement affecté, de quelque ma-nière qu’on l’emploie, soit en l’approchant des organes,soit en isolant le poisson, le couvrant d’un plateau métal-lique, et en faisant communiquer ce plateau par un filconducteur avec le condensateur de Volta. Rien n’indiqueici, comme dans le gymnotus, que l’animal modifie la ten-sion électrique des corps qui l’entourent. Les poissonsélectriques agissant en état de santé avec la même forcesous l’eau que dans l’air, MM. de Humboldt et Gay-Lussac ont examiné la propriété conductrice de ce fluide. Plu-sieurs personnes faisant la chaîne entre la surface supé-rieure et la surface inférieure des organes de la torpille,la commotion ne s’est fait sentir que lorsque ces personnesse sont mouillé les mains. Une goutte d’eau n’interceptepas l’action lorsque deux personnes, qui de leurs mainsdroites soutiennent la torpille, au lieu de se donner lamain gauche, enfoncent chacune un stylet métallique dansune goutte d’eau placée sur un corps isolant. En substi-tuant en ce cas la flamme à la goutte d’eau, la communi-nication est interceptée, et ne se rétablit que lorsque lesdeux stylets se toucheut immédiatement dans l’intérieur de |114| la flamme. Il faut encore observer que sous l’eau commedans l’air la commotion ne se fait sentir que lorsqu’ontouche immédiatement le corps des poissons électriques.Ils ne lancent pas leurs coups à travers la couche d’eau laplus mince, fait d’autant plus remarquable que l’on saitque dans les expériences galvaniques, où la grenouille estplongée dans l’eau, il suffit d’approcher la pincette d’ar-gent des muscles, et que la contraction se fait lorsque lacouche d’eau interposée a un ou deux millimètres d’épais-seur. Les expériences que ces deux savans ont faites surla torpille prouvent, suivant eux, que les organes élec-triques de cet animal n’annoncent aucune tension, aucunexcès de charge. On serait plutôt tenté de comparer leuraction à celle d’une réunion de petites bouteilles de Leydequ’à une pile de Volta. Sans chaîne, aucune commotionne se fait sentir; et ayant senti des coups du gymnotus àtravers des cordes sèches, M. de Humboldt croit quedans le cas où cet animal semblait lui donner de fortescommotions sans l’existence d’une chaîne, cette dernièreavait lieu cependant à cause de l’imperfection de l’isole-ment où se trouvait l’observateur. Si la torpille agit par despôles, par un équilibre électrique qui tend à se rétablir,les expériences qui précèdent paraissent prouver encoreque ces pôles existent les uns près des autres sur la mêmesurface de l’organe. On sent la commotion en ne touchantqu’une seule surface de son doigt. Un plateau interposéentre la main et l’organe rétablit lui-même l’équilibre,et la main qui soutient ce plateau ne sent rien, parcequ’elle est hors du courant. Mais en supposant un nombrede pôles hétérogènes sur chaque surface de l’organe, pour-quoi en couvrant ces surfaces de deux plaques métalli-ques, dont les bords ne se touchent pas entre eux, et enplaçant les mains sur ces plateaux, l’équilibre se rétablit-il vers les bras? Pourquoi, peut-on demander, l’élec-tricité positive de la surface inférieure ne cherche-t-ellepas, dans le moment de l’explosion, l’électricité négativedu pôle voisin, et pourquoi ne se trouve-t-elle que dans la |115| surface supérieure de l’organe électrique? Ces difficultés,dit M. de Humboldt, ne sont peut-être pas insurmonta-bles; mais la théorie de ces actions vitales demande encorebien des recherches. Geoffroy a prouvé que les raies, quine donnent pas de signes d’électricité, ont des organes très-analogues à ceux de la torpille. La moindre lésion du cer-veau empêche l’action de ce poisson électrique. Les nerfsjouent sans doute le plus grand rôle dans ces phénomènes,et le physiologiste qui embrasse l’ensemble des actions vi-tales, s’opposerait avec raison au physicien qui croirait toutexpliquer par le contact de la pulpe albumino-gélatineuseet les feuillets aponévrotiques que la nature a réunis dansles organes de la torpille. Ann. de chim., 1805, t. 56, p. 15. V. Anguille électrique.