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Alexander von Humboldt: „Lettre de M. A. Humboldt, au cit. Delambre, membre de l’institut national“, in: ders., Sämtliche Schriften digital, herausgegeben von Oliver Lubrich und Thomas Nehrlich, Universität Bern 2021. URL: <https://humboldt.unibe.ch/text/1801-Lettre_de_M-1> [abgerufen am 10.12.2023].
Permalink: https://humboldt.unibe.ch/text/1801-Lettre_de_M-1 |
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Titel | Lettre de M. A. Humboldt, au cit. Delambre, membre de l’institut national | ||||||
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Jahr | 1801 | ||||||
Ort | Paris | ||||||
Nachweis in: Gazette Nationale ou le Moniteur Universel 214 (4 Floréal an 9 [4. April 1801], S. 898–899.
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Postumer Nachdruck Humboldt. Correspondance inédite scientifique et littéraire, herausgegeben von Jean Bernard Marie Alexandre Dezos de La Roquette, 2 Bände, Paris: E. Ducrocq 1865/1869, Band 1, S. 113–120.
Lettres américaines d’Alexandre de Humboldt (1798–1807), précédées d’une Notice de J.–C. Delamétherie et suivies d’un choix de documents en partie inédits, publiés avec une introduction et des notes par le E.T. Hamy, Paris [1905], S. 91–96. Alejandro de Humboldt. Cartas americanas. Compilación, prólogo, notas y cronología Charles Minguet. Traducción Marta Traba, Caracas 1980, S. 61–65 [span. Übersetzung]. Alexander von Humboldt, Briefe aus Amerika 1799–1804, herausgegeben von Ulrike Moheit, Berlin: Akademie 1993, S. 117–120. |
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Sprache | Französisch | ||||||
Typografischer Befund | Antiqua; Spaltensatz; Auszeichnung: Kursivierung; Fußnoten mit Ziffern. | ||||||
Identifikation |
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Statistiken
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Weitere Fassungen | |
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Lettre de M. A. Humboldt, au cit. Delambre, membre de l’institut national (Paris, 1801, Französisch) |
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Auszug eines Briefs von Alexander v. Humboldt an den B. Delambre, Mitglied des National-Instituts in Paris (Stuttgart, 1801, Deutsch) |
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Letter from M. A. Humboldt to C. Delambre, Member of the French National Institute (London, 1801, Englisch) |
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Carta del Baron A. Humboldt al ciudadano Delambre, Miembro del Insituto nacional de Francia, impresa en el número 214 del Monitor universal, 4 Floreal, año 9º̣ y traducida por Don Martin de Párraga (Madrid, 1801, Spanisch) |
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Extrait d’une lettre de M. Alexandre Humboldt, au C. Delambre (Paris, 1801, Französisch) |
Lettre de M. A. Humbolt, au cit. Delambre, membrede l’institut national. — Nouvelle-Barcelone, 24 novembre 1800.
Citoyen,
J’ai adressé plusieurs lettres à vous et au citoyen Lalande, pendant mon séjour dans l’Amérique mé-ridionale. Je sais que vous vous intéressez à monsort, et je ne me lasse pas de vous écrire, quoiqueje n’aie presqu’aucune espérance que mes lettresvous parviennent; je suis sur le point de partir pourla Havane et le Mexique, après avoir fait un voyagede treize cents lieues nautiques dans cette partie du Nouveau-Monde, située entre le Popayan, Quito etCayenne. J’ai couché pendant trois mois en pleinair dans les bois; entouré de tigres et de serpenshideux, ou sur des plages couvertes de crocodiles.Des bananes, du riz et du manioc ont été notrenourriture unique, car toutes les provisions pour-rissent dans ce pays humide et ardent. Que la nature est grande et majestueuse dans cesmontagnes! Depuis le Baraquan et Uruana (que desnations inconnues ont couvert d’hiéroglyphes) jus-qu’au volcan de Duida (que j’ai trouvé élevé dedeux milles cent soixante-seize mètres, à soixantelieues du petit lac du Dorado), il n’y a qu’unehaute Cordilliere granitique, qui descend deQuito et va de l’ouest à l’est, joindre les montagnesde la Guyane française. Quelle variété de races in-diennes! toutes libres, se gouvernant et se man-geant elles-mêmes, depuis les Guaicas de Gehette(une nation pigmée, dont les les plus grands indi-vidus ont cependant quatre pieds deux pouces) jus-qu’aux Guajaribos blancs, (qui ont vraiment lablancheur des européens), depuis les Otomacos,(qui mangent jusqu’à une livre et demie de terrepar jour), jusqu’aux Marivitanos et Magueritares(qui se nourrissent de fourmis et de résine). Vousayant déjà parlé de tout cela dans une lettre (1) quej’adressai des Bouches de l’Orénoque, à notre bonami le citoyen Pommard, je me borne aujourd huià vous communiquer quelques observations astro-nomiques, que je crois avoir faites avec beaucoupde soin. Mon garde-tems de Louis Berthoud continue à êtretrès-exact dans sa marche; je le contrôle tous lesquatre, cinq ou six jours, par les hauteurs corres-pondantes que je puis prendre avec les instrumensque j’ai (des sextans de Ramsden et Throughton,un quart de cercle de Bird, un horison de Caro-ché), et dont l’erreur ne va pas à une seconde detems; vous savez que je ne suis pas très-savant enmathématiques, et que l’astronomie n’est pas le butde mon voyage; cependant avec du zele et del’application, et en maniant journellement lesmêmes instrumens, on parvient à faire quelquechose et à le faire moins mal. Parcourant un paysdans lequel les européens ne sont entrés que depuistrente ans, dans lequel toutes les missions chré-tiennes ne comprennent encore que dix-huit centsames, et où par conséquent on n’a pas pu penserà observer, j’ai cru qu’il ne fallait pas négliger l’oc-casion de perfectionner nos connaissances géogra-phiques. Vous auriez ri en voyant parmi les indiensYdapaminares (dans les bois du Casiquiare), mesinstrumens montés sur des caisses ou des coffres,des carapasses de tortue nous servant de chaises;huit ou neuf singes que nous traînions avec nous,et qui avaient grande envie de manier aussi meshygromètres, mes baromètres, mes électromètres....Autour de tout cela, dix ou douze indiens étendusdans leur hamac, et puis des feux pour se garantirdes tigres, qui ne sont pas moins féroces là qu’en Afrique. Le manque de nourriture, les mosquites,les fourmis, les araderes, un petit acorus qui semet dans la peau et la sillonne comme un champ,le desir de se rafraîchir par un bain, et l’impos-sibilité de se baigner à cause de la férocité des caï-mans, la piqûre des rayas et les dents des petitspoissons caribes..... Il faut de la jeunesse et beau-coup de résignation pour souffrir tout cela. Le malest passé, et j’ai recueilli plus que je n’osais espérer. On croit (voyez la carte du pere Caulin, la meil-leure qu’il y ait, quoique tous les noms soient faux)que les possessions espagnoles de la Guyane vontjusqu’à l’équateur. Mais j’ai trouvê par de très-bonnes observations d’A. de la Croix et de Cano-pus, que j’ai obtenues parmi les rochers de Culi-macari, que San Carlos del Rio Negro, l’établis-sement le plus méridional, est encore 1° 53′ delatitude boréale, et que la ligne passe dans le gou-vernement du grand Para, près de Saint-Gabriel-de-Las-Cachuellas, où il y a une cataracte, maismoins considérable que les deux fameuses d’Atures et de Maypure. La Condamine trouva au contrairele long du fleuve des Amazones, les latitudes mé-ridionales plus grandes qu’on ne croyait en Eu-rope. A Cumana, avant le tremblement de terre quenous essuyâmes le 4 novembre 1799, l’inclinaisonmagnétique, mesurée avec la boussole de Borda,s’est trouvée de 44°, 20 (Nouvelle division). Après le tremblement de terre, elle était de43°, 35 (des expériences ont prouvé que c’estcette partie du globe et non l’aiguille qui a changéde charge magnétique) l’aiguille faisait 229 os-cillations en 10 minutes de tems.