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Alexander von Humboldt: „Lettre de F. Humboldt à M. Pictet, professeur de philosophie à Genève, sur l’influence de l’acide muriatique oxygené et sur l’irritabilité de la fibre organisée“, in: ders., Sämtliche Schriften digital, herausgegeben von Oliver Lubrich und Thomas Nehrlich, Universität Bern 2021. URL: <https://humboldt.unibe.ch/text/1796-Lettre_de_F_Humboldt-1> [abgerufen am 25.04.2024].

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Titel Lettre de F. Humboldt à M. Pictet, professeur de philosophie à Genève, sur l’influence de l’acide muriatique oxygené et sur l’irritabilité de la fibre organisée
Jahr 1795
Ort Paris
Nachweis
in: Magasin encyclopédique, ou Journal des Sciences, des Lettres et des Arts 1:6 (1795/96), S. 462–472.
Postumer Nachdruck
Humboldt. Correspondance scientifique et littéraire, herausgegeben von Jean Bernard Marie Alexandre Dezos de La Roquette, 2 Bände, Paris: E. Ducrocq 1865/1869, Band 1, S. 3–12; Die Jugendbriefe Alexander von Humboldts 1787-1799, herausgegeben von Ilse Jahn und Fritz G. Lange, Berlin: Akademie 1973, S. 486–487 [nach La Roquette].
Sprache Französisch
Typografischer Befund Antiqua; Auszeichnung: Kursivierung; Fußnoten mit Ziffern.
Identifikation
Textnummer Druckausgabe: I.47
Dateiname: 1796-Lettre_de_F_Humboldt-1
Statistiken
Seitenanzahl: 11
Zeichenanzahl: 16018

Weitere Fassungen
Lettre de F. Humboldt à M. Pictet, professeur de philosophie à Genève, sur l’influence de l’acide muriatique oxygené et sur l’irritabilité de la fibre organisée (Paris, 1795, Französisch)
Lettre de F. Humboldt à Pictet, professeur de philosophie à Genève, sur l’influence de l’acide muriatique oxygéné, et sur l’irritabilité de la fibre organisée (Paris, 1798, Französisch)
Lettre de F. Humboldt à M. Pictet, professeur de philosophie à Genève, sur l’influence de l’acide muriatique oxygené et sur l’irritabilité de la fibre organisée; lue à l’institut national (Paris, 1798, Französisch)
Lettre de F. Humboldt à M. Pictet, professeur de philosophie à Genève, sur l’influence de l’acide muriatique oxigéné, et sur l’irritabilité de la fibre organi-sée; communiquée à la Société Médicale d’Emulation (Paris, 1802, Französisch)
F. Humboldt’s Brief an Hrn. Professor Pictet, über die Wirkung der übersauren Salzsäure und die Irritabilität der organischen Fieber (Leipzig, 1802, Deutsch)
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Lettre de F. Humboldt à M. Pictet, pro-fesseur de philosophie à Genève, sur l’in-fluence de l’acide muriatique oxygené et surl’irritabilité de la fibre organisée, lue à l’Ins-titut national.

S’il est doux de travailler aux progrès des con-noissances humaines, il est agréable en même tempsde fixer l’attention des personnes distinguées parleur génie et par la place qu’elles occupent parmiles naturalistes. C’est cette sensation flatteuse quevous m’avez causée, monsieur, en me témoignantl’intérét que vous daignez prendre à mes occupa-tions chimiques. Vous me demandez le détail despetites découvertes que j’ai eu le bonheur de fairesur divers objets de botanique, de physique et dephysiologie générale; vous m’inspirez du courageen me persuadant que mes foibles essais ne serontpas tout-à-fait oubliés dans un temps où le calmenaissant ramène les muses au centre de la Répu-blique. J’ai trop de vanité pour ne pas céder àvos instances, et je n’hésite pas à vous adresser ceslignes, en vous priant de les recevoir avec cetteindulgence qui est toujours l’apanage du vrai mé-rite. C’est depuis six ans, depuis le voyage que jefis en Angleterre avec George Forster, philosopheaimable, enlevé trop tôt à l’humanité égarée, que |463| je n’ai cessé de m’occuper d’observations physiques.J’eus le bonheur de parcourir en mineur une grandepartie des montagnes de l’Europe; j’étudiai la na-ture sous les points de vue les plus différens; jeconcus l’idée d’une physique du monde; mais plusj’en sentis le besoin, et plus je vis que peu de fon-demens sont encore jetés pour un aussi vaste édi-fice. Quelque mérite qu’il y ait à réduire des ex-périences connues à des lois générales, à établirl’harmonie parmi les phénomènes, qui, au pre-mier coup-d’œil, paroissent incompatibles, je mebornerai cependant à vous communiquer les faitsqui ont échappé jusqu’ici aux naturalistes. Car detout ce que la physique nous présente, il n’y a destable et de certain que les faits. Les théories, en-fans de l’opinion, sont variables comme elle. Cesont les météores du monde moral, rarement bien-faisans, et plus souvent nuisibles aux progrès intel-lectuels de l’humanité. Je commence par vous communiquer une dé-couverte sur l’irritabilité de la fibre végétale quej’ai faite dans le cours de mes expériences pendantl’hiver de 1793. Je l’ai annoncée dans mes Apho-rismi ex doctrinâ physiologiæ chemicæ planta-rum (1) ; mais je l’ai suivie avec tant de soin pen-
(1) Ces aphorismes font partie de mon ouvrage botanique,qui porte le titre de Floræ Fribergensis Specimen, plantascryptogamicas præsertim subterraneas recensens, Berol. 1793, in-quarto. Ils ont été traduits en allemand par le D. Fischer,et cette traduction est très-préférable à l’original par les notes
|464| dant deux ans, je l’ai appliquée, depuis mon re-tour de Genève en Allemagne, avec tant de succèsà l’organisation animale, que je puis vous la pré-senter aujourd’hui avec un détail bien plus intéres-sant. Les effets surprenans des oxydes métalliques,du gaz vital, de l’eau même sur la matière animée,le grand phénomène de la respiration, et sur-toutles idées ingénieuses que M. Girtanner (2) avoiténoncées sur l’oxygène, regardé comme le principede l’irritabilité de la nature organisée : toutes cesconsidérations m’engagent à chercher une substanceà laquelle l’oxygène seroit assez légèrement lié pouren être dégagé avec facilité. Je pensai que cettesubstance devroit me conduire à des expériencesinfiniment instructives, en me mettant à mêmed’augmenter sous mes yeux l’irritabilité de la fibreanimée. Mon choix tomba d’abord sur le gaz acidemuriatique oxygené mêlé à l’eau. Les bases de cefluide montrent une attraction réciproque si foible;que l’oxygène en est dégagé par le seul stimulus dela lumière. Je préparai cet acide dans toute sa pu-reté, pernicieuse à la respiration animale. Je nevous ennuierai pas par le détail de mes expériences,je ne vous en donne que les résultats, qui ne man-queront pas de vous frapper.
Je pris trois bocaux de verre que je remplis detrois substances différentes. Numéro 1 contenoit del’eau ordinaire dans son état naturel, mêlée avec
excellentes que le fameux professeur M. Hedwig et le docteur Ludwig à Leipsig ont bien voulu y joindre.(2) Journ. de Phys. T. 37, p. 150.
|465| de l’acide carbonique, de la potasse et quelquesatômes de terres. Numéro 2 fut chargé d’acidemuriatique ordinaire étendu d’eau et assez foiblepour que l’on en pût soutenir le goût sur la langue.Numéro 3 étoit de l’eau impregnée de gaz, acidemuriatique oxygené. Cet acide étoit si fort, qu’ildonnoit des vapeurs suffoquantes, et que les subs-tances végétales en étoient décolorées tout du suite.Je remplis les trois bocaux de la semence de cressonalénois ou lepidium sativum L.; je trouvai aprèsun quart-d’heure les grains jetés dans l’eau pure,brunâtres et couverts de quelques bulles d’air (3).Ceux dans numéro 2, tiroient sur le noir; maisceux dans numéro 3, étoient d’un jaune verdâtre,très-enflés, et cachés, pour ainsi dire, sous une in-finité de bulles qui annoncoient une germinationaccélérée. Après six á sept heures, ce germe pa-roissoit dans le bocal numéro 3. Après un espacede neuf heures les germes avoient poussé jusqu’à lalongueur d’une ligne (mesure ancienne de Paris).Le lepidium jeté dans l’acide muriatique ordinaire,devenoit au contraire, de moment en moment,plus noir. Les grains avoient l’air ridé (rugosa)et desséché, et ils ne produisoient jamais aucunatôme de germe. Numéro 2, où l’eau pure n’en
(3) J’ai publié, dans mes Aphorismes physiologiques, p. 166, plusieurs expériences sur le dégagement d’air etla décomposition de l’eau dans la germination. Je ne man-querai pas de vous les communiquer dans une lettre sui-vante. Les semences semblent contenir de l’azote, commel’hydrogène se trouve dans l’œuf.
|466| présenta que dans une période de trente-six, trente-huit heures, et même alors ils étoient infinimentplus petits que ceux que l’acide muriatique oxygenéavoit développés en 7 ou 8 heures. — Quel phé-nomène, que de voir augmenter l’irritabilité desplantes par un fluide qu’on auroit dû croire fatalà toute matière organisée! Aussi j’en fus tellementfrappé, que je continuai mes expériences pendantdeux mois sans en parler à personne. Le succès futtoujours le même, et le temps de la germinationne différoit que de trois quarts-d’heure ou une heure.L’acide muriatique oxygené devançoit l’eau presquetoujours de vingt-neuf à trente heures. Il ne falloitau premier que la sixième partie du temps quel’eau exigeoit pour produire les mêmes germes. Lessemences de Pisum, de Phaseolus, et toutes cellesque j’essayai présentoient cette accélération. Je ré-pétai au mois de mars mes expériences en présencedu célèbre chimiste, M. Klaproth, de M. Hermbs-tedt et de plusieurs autres membres de l’académiede Berlin. Ils voulurent bien se convaincre de l’exac-titude de mes observations.
Je reviens au détail de mon expérience. Préparezdeux sortes d’acide muriatique oxygené, l’une très-forte et l’autre plus foible et délayée, vos germesparoîtront toujours les premiers dans l’acide con-centré. Mettez une partie du liquide dans une cham-bre obscure; exposez l’autre aux rayons du soleil,et votre végétation sera toujours plus prompte dansles tenèbres qu’au plein jour, non pas seulementparce qu’ainsi que l’a prouvé l’excellent physicien, |467| M. Senebier, la germination est plus promptedans l’obscurité, mais aussi parce que la lumièreenlève l’oxygène à l’acide muriatique oxygené et leconvertit en acide ordinaire, très-nuisibles aux subs-tances organisées. Si par hasard vous laissez lesgermes du lepidium sativum dans le bocal numéro3, qui les a produits, vous aurez dans une espacede trente heures des cotyledons; mais ils sont alorsd’un blanc d’ivoire. C’est un phénomène qui pré-sente des formes très-élégantes. L’acide muriatiqueoxygené est converti, par l’acte de la germination,en acide muriatique ordinaire, et ce changementest l’effet de la fibre croissante. Il est plus prompt,en raison de l’accélération de la germination, et ila lieu au milieu des ténèbres mêmes. J’ai cherché à varier ces expériences; mais ellesne sont jamais aussi frappantes que sous les rapportsque je viens de décrire. J’ai préparé de la terresiliceuse (ou de quartz) très-pure. J’en ai remplideux vaisseaux de verre dont l’un et l’autre con-tenoient la semence du lepidium sativum L.; j’ar-rosai chaque portion de quantité égale d’eau pured’un côté, et d’eau chargée du gaz muriatique oxy-gené de l’autre. Je pris bien garde que ce dernierliquide ne touchât que la terre, et non la jeuneplante, qui en auroit été blanchie. L’acide muria-tique oxygené produisoit des tiges d’un demi-poucedans un espace de trois jours; l’eau pure n’en pré-senta qu’après quatre jours à quatre et demie. Encinq jours, les jeunes plantes, dans les deux vais-seaux, étoient très-vertes et très-belles. Un bota- |468| niste ingénieux, M. Uslar (4), vient de répéterces expériences avec les Brassica campestris, B.napus, Lactuca sativa, Reseda odorata. Il pré-tend même avoir augmenté l’irritabilité de la Mi-mosa pudica, et de la Drosera rotundifolia enles arrosant avec de l’eau imprégnée d’acide mu-riatique oxygené. N’ayant jamais fait cet essai, jen’ose pas juger de son authenticité. Je n’avois jusqu’ici fixé mon attention que sur lafibre végétale. L’analogie frappante qui existe entreles deux règnes de la nature organisée, l’opinionque je me suis formé que la fibre musculaire estla même dans la matière végétale et animale, cesconsidérations me portèrent à faire des expériencessur la dernière. Etant occupé depuis long-temps desphénomènes du Galvanisme (5); je vis en eux unexcellent moyen de mesurer le degré d’irritabilitédans lequel un animal se trouve. Je pris la cuissed’une grenouille (Rana esculenta L.), dont lenerf crural avoit été armé de zinc et irrité par unconducteur d’argent. Elle étoit tellement fatiguéedepuis trois heures, qu’elle ne présenta plus que
(4) Dans un livre allemand intitulé: F ragmens d’un nou-veau systême de Phytologie, à Brunswick, 1794, p. 158.(5) Je regarde les expressions d’électricité animale,d’irritamentum metallorum, dont on se sert vulgairement,comme très-vagues et impropres. Il ne faut point déter-miner les causes dont on ignore la nature. Les mots de galvanisme, galvaniser, dont je me sert, sont formésd’après ceux de magnétisme, magnétiser. Ils sont recom-mandables par leur briéveté.
|469| de foibles mouvemens. Tout le membre ne souffroitplus de contractions, et l’or et le zinc même (que jeregarde comme les métaux les plus actifs) ne pro-duisoient qu’un foible mouvement dans de mus-culus gemellus au mollet. Cette jambe me paruttrès‒propre à faire des expériences décisives.J’humectai son nerf crural avec de l’eau fortementchargée d’acide muriatique oxygené. Je le remissur le zinc; je touchai celui-ci et les muscles avec unconducteur d’argent: et quel fut mon étonnementlorsque je vis cette jambe affoiblie tressaillir de toutson long, et souffrir des convulsions qui l’éloignoientdu zinc! J’eus recours aussitôt aux expériences com-paratives, que je regarde comme le seul boulevardpar lequel le physicien peut se garantir de l’erreur.Je pris trois cuisses de la rana temporaria L.elles avoient été galvanisées depuis 4 heures, et leurirritabilité étoit extrêmement foible. Je mis leurstrois nerfs cruraux dans trois vases remplis, l’und’eau pure, l’autre d’acide muriatique délayé, etle troisième d’acide muriatique oxygéné. Les résul-tats de ces expériences réitérées plusieurs fois furentcomme il suit: le premier nerf excita des mouvemensun peu plus ſorts qu’auparavant; le second devinttout-à-ſait insensible au galvanisme; mais le troi-sième augmenta prodigieusement dans la faculté deproduire: il présenta des contractions musculaires sivéhémentes, qu’on auroit cru l’animal récemmenttué et dans toute sa vigueur naturelle.
Je ne vous fatiguerai point, monsieur, par ledétail de toutes les expériences que j’ai faites à ce |470| sujet depuis mon retour d’Italie. Il suffit de vousavoir annoncé le fait, qui me paroît très-intéressant.Je n’y joins que cette observation, qui vous prou-vera davantage que l’acide muriatique oxygéné n’a-git sur la fibre nerveuse que par l’oxygène qu’il dé-gage. L’augmentation de l’irritabilité, par cet acide,ne dure que cinq à huit minutes: ce temps écoulé,la ſorce musculaire devient moindre qu’avant l’hu-mectation. L’acide muriatique oxygéné paroît alorsêtre converti en acide muriatique ordinaire, et ce-lui-ci est très-nuisible à l’irritabilité. On seroit tenté,peut-être, de croire que cette foiblesse qui se montreen cinq à huit minutes est l’effet d’une irritationexagérée, une debilitas indirecta, pour me ser-vir d’une expression de Brown. Mais non: arrosezce même nerf d’une nouvelle portion d’eau impré-gnée d’acide muriatique oxygéné, et vous le verrezexciter de nouveau de fortes contractions muscu-laires aussitôt qu’il sera armé de métaux hétéro-gènes: or, il seroit impossible de guérir une débi-litas indirecta par des remèdes sthêniques. Au con-traire, il paroît que cette nouvelle humectationn’augmente l’irritabilité qu’en rendant à l’organe unenouvelle portion d’oxygène. L’effet de l’acide muriatique oxygéné sur le cœurmême est un phénomène bien frappant. Je ne saisencore s’il se présente constamment, mais je l’ob-servai hier avec assez de loisir pour être bien sûr dene pas me tromper. Je fis l’expérience sur le cœurd’une grenouille qui ne palpitoit plus. L’irritabilitéen étoit tellement anéantie, que les stimulus mé- |471| chaniques ne le portoient plus à aucun mouvement.Je le pris entre mes pincettes, et le jetai dans unbocal rempli d’acide muriatique ordinaire: il nemanifesta aucune irritation. Mais à peine l’avois-jejeté dans de l’acide muriatique oxygéné, qu’il com-mença à palpiter: ces palpitations augmentèrenttrès-fort: je remis le cœur sur du bois; mais lemouvement continua pendant cinq à six minutes. Ilcessa peu à peu, et je parvins à le reproduire parune nouvelle humectation avec de l’acide muria-tique oxygéné. Je finis par une expérience qui ne m’a jamaisencore manqué. Je mis la jambe d’une grenouille,pendant douze minutes, dans une solution d’opium;elle perdit toute irritabilité: le galvanisme ne l’ex-citoit à aucun mouvement: les métaux n’en pro-duisoient pas plus qu’ils en excitent sur un morceaude bois ou sur une pierre. Je pris de l’acide mu-riatique oxygéné très-fort, j’en lavai la matière ani-male, et en deux minutes toute l’irritabilité de lafibre reparut: les muscles souffroient dès-lors descontractions très-fortes. Ces expériences ont été ré-pétées avec succès sur les souris. Les animaux àsang chaud ne sont pas moins sensibles à l’oxygèneque les animaux à sang froid. L’acide muriatique oxygéné est converti en acidemuriatique simple, tant par la fibre végétale que parla fibre musculaire. Ce grand phénomène nousprouve, plus qu’aucun autre, 1°. que l’augmenta-tion d’irritabilité est la suite d’une combinaison in-time de l’oxygène avec les organes animés; 2°. que |472| quelques différens que paroissent les élémens de lafibre végétale et animale, toutes deux cependantsuivent les mêmes affinités, sont excitées par le mêmestimulus de l’oxygène; 3°. que le procédé chimiquede vie est un procédé de combustion légère, et que(comme l’exprime très-bien M. Reil, savant phy-siologiste de Halle, dans une lettre qu’il m’adresse)la combustibilité d’une substance morte ressemble àl’irritabilité de la matière organisée: toutes deuxdépendent de l’affinité pour l’oxygène, toutes deuxproduisent un dégagement de calorique. — L’acidemuriatique oxygéné neutralisé par de la soude oude la potasse ne présenteroit-il pas un objet intéres-sant à la pharmacie (6)?

(6) Les citoyens Cuvier et Vauquelin ont été chargés derépéter les expériences.